“Der Ring des Nibelungen” de Wagner: la plus belle des âmes est capable de triompher de la plus sombre des malédictions…

Lundi 29 Avril 2019 “Das Rheingold”, Mardi 30 Avril 2019 “Die Walküre”, Jeudi 02 Mai 2019 “Siegfried”, Samedi 04 Mai 2019 “Götterdämmerung” de Wagner Lincoln Center MET Opera building: Monday April 29th 2019–“Das Rheingold”, Tuesday April 30th “Die Walküre”, Thursday May 2nd 2019 “Siegfried”, Saturday May 4th 2019 “Götterdämmerung” by Wagner: the most beautiful soul can triumph over the darkest of curses…

Cette semaine les amis, nous retournons pour clore mes posts pour cette saison; time flies; nous retournons donc, une toute dernière fois à l’opéra (entre autres); pour (re)découvrir, vous n’allez pas être déçus, un chef d’oeuvre, de l’immense Wagner: “Der Ring des Nibelungen”. 

Complexe, magnifique, et fascinant. 

Et évidemment du coup ce post, est un peu long, vous êtes prévenus.

Comment vous faire part sinon, de l’expérience imaginaire inoubliable, que nous permet cette saga hyper longue et intense, de Wagner?

Admirons tout d’abord, la magnifique production de 2013, de l’immensément talentueux Robert Lepage.

Et en particulier, visionnons donc ce “trailer” étonnant, qui raconte en images, et de façon hyper courte, l’histoire de cette tétralogie (quatre opéras) monumentale et unique:

Regardons, écoutons et rêvons:

Avouez que c’est fantastique!

Sachez donc, qu’il s’agit d’une oeuvre révolutionnaire dans le monde de la musique classique, aux proportions inouïes, “Der Ring des Nibelungen”; cette tétralogie étonnante (c’est à dire donc quatre opéras ou “drames” comme Wagner aimait les appeler), imaginée cette drôle d’oeuvre immense, de bout en bout par cet immense compositeur génial; une idée de Gesamtskunstwerk ou “total work of art” comme on dit ici, écrite (tel un poème, plus qu’un libretto) et composée de façon incroyablement originale (pas de véritables arias “classiques”, bien qu’il y ait du chant aussi), mais constituée cette oeuvre, surtout, quasiment, de “leitmotifs” (c’est à dire, un thème ou une mélodie instrumentale courte, représentant des personnages, des émotions, des objets, ou des symboles) pour ce “conte” mythologique épique, hyper riche, incroyablement long donc, et terrible. Plus d’une centaine de différents leitmotifs ont été compté par divers experts. (178 d’après Dunning). Et ces mélodies courtes, sont ce que je préfère de cette oeuvre; et ce que je préfère encore, à toute l’histoire abracadabrante, car sont incroyablement riches et poétiques, et expressives d’émotions intenses et compréhensibles; sans l’aide d’aucune aide verbale souvent; et ça, les gars, c’est fort.

Ecoutons quelques musiciens extraordinaires du MET, de la section des “cuivres”; nous en parler avec brio:

Ecoutons maintenant, quelques uns (35) de mes leitmotifs préférés, des extraits hyper courts, et importants (à mon avis), pour comprendre très simplement ce “conte” mythique et mythologique; avant même de vous raconter à proprement parler, l’histoire complexe; car ces mélodies simples et courtes donc, sont si extraordinaires, qu’elles racontent bien aussi donc, à leur propre manière, lyrique et poétique, et de façon limpide souvent, l’histoire de ce “conte” inhabituel et hyper imaginatif. 

Ecoutons donc, quelques extraits hyper courts, et démarrons par quelques extraits (13), qu’on découvre d’abord dans “Das Rheingold” (le premier opéra du cycle du “Ring”):

Le premier extrait est un mélodie qui décrit la beauté de la “nature”, que l’on retrouve lors du prélude de “Das Rheingold” (le premier opéra donc), qui démarre cette grande oeuvre de façon majestueuse et magnifique, en rendant hommage en tout premier lieu donc, de façon spectaculaire à la nature: 

Et maintenant, écoutons le leitmotif de “l’or”, pour dire aussi la beauté de la nature:

Et maintenant, écoutons la description de la beauté du “Rhin’, qui décrit encore autrement, la beauté de la nature, aussi; évidemment: 

Et maintenant, écoutons le leitmotif de “l’or du Rhin”, protégé joyeusement par trois nymphes d’eau (c’est pas mon leitmotif préféré, mais il dit bien la joie et la fierté d’être des “protectrices” de ce trésor, pour ces nymphes):

Et maintenant, découvrons un leitmotif capital; celui du vil Alberich; le grand méchant de cette histoire, un nain terrifiant, et leader des siens, que l’on découvre dès la première scène de ce conte, en même temps que les nymphes d’eau; à qui il va donc voler l’or du Rhin, que ces nymphes protègent (l’or); pour en faire forger par son frère Mime, un anneau magique (puis plus tard aussi, un casque magique, le “Tarnhelm”, je vous en parle plus loin), car cet être terrible et vil (Alberich), apprend que si il est prêt à renoncer à l’Amour (mais non, quel cornichon celui-là); eh bien il pourra donc faire forger un anneau magique, qui lui donnera toute puissance sur le monde; évidemment ce grand bêta va vouloir y accéder à cet immense pouvoir; mais va évidemment être puni en fine, quelle andouille, ce vil nain:

Je viens de vous résumer le thème central de cette oeuvre, et la question qui s’y rattache: la toute puissance sur le monde en vaut-elle la peine, si il faut abandonner l’Amour? En un mot: non.

Et maintenant, écoutons la description de l’objet crucial de cette oeuvre, “l’anneau”; dont on comprend d’emblée, sa beauté; et aussi, sa noirceur:

Et maintenant, écoutons le leitmotif qui décrit lui, la “puissance” de “l’anneau”:

Ecoutons aussi, celui du “Tarnhelm”, un “casque” magique, je vous le rappelle, forgé par le frère d’Alberich, Mime, une fois l’or volé par Alberich; tous deux étant je vous le rappelle, des nains; et Mime, après avoir forgé “l’anneau” lui-même, je vous le rappelle, forge aussi ce “casque” étonnant, et que tout “porteur” de “l’anneau”, peut utiliser aussi pour se transformer en ce qu’il veut, y compris être invisible, ou se télétransporter. Trop bien!

Ecoutons maintenant aussi, le leitmotif du “Valhalla”, le palais dans les cieux des Dieux, construit par deux géants (Fasolt et Fafner); qui décrit bien je trouve (ce leitmotif), l’univers des Dieux que nous allons rencontrer; écoutons l’impression de majesté qui en découle, un de mes leitmotifs préférés:

Ecoutons maintenant en particulier, le leitmotif des “pommes d’or” (une idée génialissimme pour conserver jeunesse et vitalité, à croquer une fois par jour) pour évoquer “la main verte” inattendue de “Freia”, la déesse de la beauté et de la jeunesse; un leitmotif harmonieux, féerique et charmant, évocateur aussi, de la majesté et grande beauté des Dieux, pour moi:

Ecoutons maintenant, un leitmotif qui représente un des dieux, le dieu du feu, “Loge”, certes seulement demi-dieu, mais le plus débrouillard et volatil d’entre eux (des dieux), fort et magique comme le feu; c’est impressionnant de créativité, vous allez voir:

Ecoutons aussi, la magie et la magnificence du leitmotif du “bifrost” /du pont aux couleurs de “l’arc en ciel” si inouï, que “Froh”, le dieu du Printemps, fait apparaitre; pour que les dieux puissent rejoindre le Valhalla:

Et écoutons aussi, le dernier leitmotif important de ce premier opéra pour moi, celui de la lance de Wotan (le dieu des dieux), fabriquée à partir du bois dur d’un frêne (qui a dépéri après, l’arbre), sur lequel sont inscrites les lois, que tous (y compris les dieux), sont tenus d’obéir, pour asseoir leur autorité; un leitmotif utilisé pour décrire, non seulement, la lance de Wotan, mais aussi l’autorité divine d’une manière générale, (y compris une fois que la lance sera brisée), et que l’on retrouve souvent (ce leitmotif), tout au long du “Ring”:

Ah la la…

Et maintenant écoutons quelques extraits de leitmotifs (11); pendant “Die Walküre” (le deuxième opéra du cycle du “Ring”), et toujours de rapides extraits magnifiques:

Ecoutons d’abord, celui qui représente une famille humaine de “héros” courageux, (les “Wälsungs”), c’est tellement beau:

Ecoutons maintenant “Wehwalt”, le leitmotif de Siegmund (un héros hyper émouvant, mais qui ne vit pas longtemps), et qui juste là, est triste de ne pas savoir encore, qui il est:

Puis, écoutons “Spring song”, “l’aria” que Siegmund chante lorsqu’il découvre enfin au Printemps, l’Amour amoureux (de Sieglinde, qui est sa soeur aussi, aïe aïe aïe, et au secours); personnellement je les imagine comme non liés par le sang les amis, parce que sinon, je n’arrive pas être émue, je ne sais pas pour vous, mais voilà pour moi); écoutons donc maintenant, ce leitmotif néanmoins, hyper émouvant les amis, vous allez voir:

Ecoutons maintenant, le leitmotif de l’Amour amoureux de Siegmund pour Sieglinde, et réciproquement; évidemment, un de mes préférés: 

Ecoutons maintenant, le leitmotif de “l’épée” que l’on entend à travers tout l’opéra, et qui se rapporte tout particulièrement à Wotan, Siegmund, et Siegfried; trois générations d’hommes liées par le sang, qui essaient tous d’être héroïques, et qui, ce leitmotif, prend plus d’ampleur encore, lors du deuxième opéra (“Die Walküre” je vous le rappelle), et prend toute sa plénitude alors, lors du dernier opéra du “Ring”(“Götterdämmerung”), en particulier, au moment de la mort de Siegfried:

Ecoutons maintenant, le premier des leitmotifs de Brünnhilde (une Valkyrie/Walkyrie, et “héroïne” aussi plus tard de l’histoire), et fille aussi de Wotan (le dieu des Dieux) et d’Erda (la déesse de la sagesse, et de la terre; et “oracle”, et aussi conseillère de Wotan), le plus joyeux leitmotif pour Brünnhilde (toujours Valkyrie/Walkyrie ici), qui annonce sa présence, notamment aux autres Valkyries/Walkyries ou/et qui exprime parfois aussi, exprime juste, sa joie de vivre; bravo!:

Ecoutons maintenant, évidemment le plus connu de tous les leitmotifs, celui de la “Chevauchée des Valkyries/Walkyries” (c’est à dire des huit “soeurs” de Brünnhilde); vous allez reconnaitre, que Brünnhilde, va rejoindre (ses “soeurs”), après s’être fâchée avec son père Wotan (le dieu des Dieux):

Ecoutons en un autre encore (de leitmotif), qui parle de prémonition sinistre, et qui s’appelle “Fate”; et qu’on retrouve tout au long du cycle du “Ring”:

Ecoutons maintenant, celui qui s’appelle “Wotan’s love”, et qui, bien que ce soit un héros imparfait, en famille Wotan, (avec sa famille divine et aussi avec sa famille humaine), et avec autrui parfois également; est un personnage aussi, l’immense Wotan, au grand coeur; qui cherche très souvent à aider les autres, comme dieu ou déguisé aussi en vagabond errant parfois (wanderer); et là, on sent que cela va être le cas, qu’il va venir à l’aide d’un des “siens” avec ce leitmotif magnifique, qui démontre sa tendresse pour sa fille chérie, Brünnehilde, malgré sa dureté aussi, par moments, envers elle:

“Sanctuary” lui, est aussi un leitmotif pour Wotan, que j’adore aussi, qui parle toujours de la volonté de protection de Wotan pour sa fille chérie, (Brünnhilde); bien qu’il se soient longuement “écharpés” avant; c’est magnifique et peut-être même, mon leitmotif préféré:

Et écoutons maintenant, un leitmotif qui parle d’un “assoupissement” magique, celui de Brünnhilde qui attend son héros (Siegfried), et qu’on retrouve aussi lorsque Wotan réveille parfois Erda, la déesse de la sagesse et de la terre, femme qu’il adore aussi, et qu’il respecte, et mère aussi de sa fille chérie (Brünnhilde), pour lui demander de temps à autre, des avis, car elle est aussi sa conseillère sur la vie, je vous le rappelle; un leitmotif que j’adore aussi:

Ecoutons maintenant, quelques autres leitmotifs, (8) tirés de “Siegfried” (le troisième opéra du cycle du Ring), et démarrons par un très beau, à propos du jeune héros; qui se demande qui sont ses parents, et rêve de leur affection, car toute son enfance et adolescence, il n’est élevé que par un vil nain, Mime (le frère d’Alberich aussi, je vous le rappelle), qui le nourrit physiquement, mais n’est en aucun cas, une figure aimante pour Siegfried le sensible, et magnifique héros, sans aucune peur par ailleurs, bravo!:

Ecoutons maintenant, le leitmotif qui représente “l’annonce” (par un cor), de la présence de Siegfried, hyper gai et juvénile, tel un jeune cerf galopant dans la forêt, puisqu’il aime tant se promener dans les bois:

Ecoutons maintenant, le leitmotif qui représente Fafner le “dragon”, et ex-géant (je suis sûre que Fasolt (l’autre géant et frère de Fafner), aurait été un gentil dragon lui, contrairement à Fafner, si il avait vécu Fasolt, son gentil frère); et donc ce qu’on entend ici, représente un personnage sombre, représente donc Fafner, “transformé” (grâce au “Tarnhelm”, le casque magique je vous le rappelle), en dragon particulièrement imposant, impressionnant et inquiétant; comme Fafner le meurtrier de son propre frère, l’est aussi; et que Siegfried va terrasser, avec courage et sans peur; bravo!:

Ecoutons maintenant, la beauté de la nature à nouveau, avec le son heureux, de “murmures”; entendus dans la forêt:

Ecoutons aussi, un oiseau “parleur”, bienveillant et charmant pour Siegfried, que Siegfried comprend; car figurez-vous qu’il a bu du sang de dragon (celui de Fafner qu’il a terrassé donc, quelle idée saugrenue, mais en même temps, si il comprend alors le langage aviaire, pourquoi pas?) et qui lui permet donc de comprendre le langage des oiseaux, comme un super ornithologue, le pourrait (je vous assure, c’est pas génial?), et qui l’emmène, le guide, pour découvrir Brünnhilde, et l’Amour qui les attend.

Retrouvons maintenant, Siegfried qui “réveille” Brünnhilde de sa torpeur, d’un baiser salvateur, un leitmotif écrit lorsque Wagner reprit son opéra quelques années plus tard, particulièrement riche, fin, et aimant; en un mot, bouleversant:

Suivi ce leitmotif, d’un autre particulièrement riche et romantique aussi, appelé “Idyll”, magnifique aussi:

Tout comme “Liebesglück” est ravissant aussi:

Et de “Götterdämmerung” (le quatrième et dernier opéra du cycle du “Ring”), je vais juste vous faire écouter (3) leitmotifs différents:

Le tout premier leitmotif est sublime; décrit Brünnhilde devenue “mortelle” et “épouse” officieuse de Siegfried, et c’est d’une beauté, insensée:

Le second leitmotif, est terrible; il décrit lui, la magie noire qui émane d’une potion magique, qui va conduire progressivement Siegfried (si naïf par moments, tel un jeune cerf donc; puisque n’a vécu qu’au milieu de la forêt sans aucune figure parentale à proprement parler); va conduire Siegfried à “oublier” sa “Brünnhilde”, et l’emmener vers un destin tragique, fait de trahisons diverses et de meurtre. 

Ah la la…

Ecoutons:

Le dernier leitmotif, lui, parle, de la fin, de la chute des dieux, de leur “Crépuscule” donc; et est particulièrement sombre et terrible; écoutons:

Et tournons-nous maintenant vers l’histoire à proprement parler, hyper longue et complexe; mais que je vais vous simplifier, de “Der Ring des Nibelungen”; peuplée de multiples royaumes et créatures/personnages ahurissants.

Vous me suivez toujours?

Alors l’histoire du “Ring”, pour résumer, de quoi s’agit-il ?

Il s’agit d’une histoire complexe donc, pour “Der Ring des Nibelungen”; comprenant comme vous l’aurez compris, toutes sortes de personnages extraordinaires: des nains, des nymphes d’eau, des dieux, des déesses, des géants, un dragon, des hommes et des femmes, des guerrières surnaturelles (Valkyries/Walkyries), puis “mortelle” pour l’une d’entre elle, des chevaux ailés, et un cheval qui perd même ses ailes (et qui s’appelle Grane), des biches, des loups, des ours, et même un oiseau “parleur” bienveillant, et toutes sortes de situations imaginaires terrorisantes (vol, enlèvement, fratricide, inceste, trahisons, noyade, meurtres, immolation, raz de marée) et aussi un peu d’amour quand même aussi heureusement, par moments; dont la musique par moments aussi, est tout bonnement géniale, comme vous avez pu l’entendre brièvement (bien que ce soit quand même, un poil long parfois évidemment, mais ça fait partie aussi, de l’expérience intense de ce monument musical); bref une oeuvre passionnante et bouleversante donc, “Der Ring des Nibelungen”, cet “Anneau du Nibelungen”, c’est à dire l’anneau du vil nain Alberich; et qu’on appelle depuis un moment, affectueusement, cette oeuvre; pour faire court et être mémorable pour tous: “Le Ring”.

Evidemment, Wagner mis plusieurs décennies à l’achever (26 ans), cette oeuvre; car après avoir écrit les deux premiers opéras: “Das Rheingold” et “Die Walküre”, et le début de “Siegfried” par manque d’argent, et aussi très certainement, ou en tous cas peut-être aussi, pour évoluer sur le plan personnel également, et gagner encore, en profondeur, il fit une pause dans son travail du “Ring”.

Et ça se sent dans sa musique, pour le dernier acte de “Siegfried” et pour “Götterdämmerung”, qu’il a pris un peu de bouteille; car ses mélodies/ses leitmotifs sont plus raffiné(e)s et émouvant(e)s encore je trouve, surtout au dernier acte de “Siegfried” pour décrire l’amour entre les héros; et dans “Götterdämmerung” pour décrire là aussi encore, l’amour entre les héros, puis la mort; celles terribles, d’abord de Siegfried, puis celle de Brünnhilde; des leitmotifs pour la fin de l’oeuvre donc souvent plus imposants encore pour moi; car plus développés encore; par rapport à ceux des premiers opéras du Ring (“Das Rheingold” et “Die Walküre” et y compris le début du troisième, c’est à dire “Siegfried”). 

….

Et du coup, il stoppa l’avancement de son “Ring”, à un moment donné donc; et se tourna, en 1857, pendant un long hiatus de 12 ans, vers d’autres projets; et composa donc, d’autres oeuvres fantastiques (“Tristan et Iseult”; fit quelques finitions aussi pour “Tannhäuser”; et composa également “Die Meistersinger von Nürnberg”), avant de terminer son “Ring”. Par ailleurs, il trouva aussi (en le nouveau jeune souverain de Bavière, Ludwig II), un mécène qui l’aida à retrouver une situation financière florissante, et même à construire un peu plus tard, son propre théâtre à Bayreuth; où Wagner souhaitait présenter sa tétralogie en son entier, et sous sa propre supervision; ce qui finalement eu lieu, la toute première fois, en 1876. 

Et tout ce contexte riche les amis, pour moi, est important à garder en mémoire, pour comprendre cette oeuvre à part, et apprécier d’autant plus les passages très connus, et en gestation chez Wagner, pendant de nombreuses années; mais je vais tâcher de condenser ce que je veux vous raconter sur “le Ring” à proprement parler néanmoins; et au maximum; car sinon, ce post sera mille fois trop long. Déjà que. Car évidemment, il y a beaucoup à dire sur cette oeuvre si capitale; et totalement hors normes, du grand canon classique de l’opéra. 

Et en résumé, le thème principal de cette oeuvre se focalise je vous le rappelle, sur l’idée de pouvoir absolu sur autrui, (différemment donc du pouvoir que le dieu des Dieux, Wotan, a sur les siens; puisque lui est soumis à des lois, écrites sur sa lance divine).

Et cette idée de pouvoir absolu, est conférée par le biais d’un anneau magique; qui n’est/ne peut qu’être accordé, ce pouvoir fascinant, qu’à un/des être(s) sans coeur, capable(s) de renoncer entièrement à l’Amour. 

C’est pas possible!

Quelle horreur!

Qui du coup, sera/seront alors cet/ces être(s) sans coeur, victime(s) d’une malédiction inéluctable, et condamné(es) au malheur, puisqu’il(s) sera/seront “déshumanisé(e)s” et condamné(es) à ne plus savoir vivre du coup, de façon “civilisée” et respectueuse des autres.

Et pour Wagner, il n’y aurait alors, qu’un(e) jeune “héros”/héroïne au grand coeur, innocent comme la nature, qui soit/serait capable de rendre aux nymphes d’eau, l’anneau vil et maudit, il n’y aurait donc qu’un héros ou une héroïne qui puisse/pourrait triompher de cette malédiction, et redonner une chance aux êtres de faire mieux dans leur quête d’épanouissement et de succès.

Ah la la…

Tout un programme évidemment; et résultat des courses en fin d’oeuvre: 

Coeur innocent: 1- Pouvoir absolu: 0. 

Ouf!

Mais quasi tout le monde dans “le Ring” (sauf les nymphes d’eau et les oiseaux) en fine, meurt de façon violente (un raz de marée final et un feu destructeur dans le royaume divin) du coup, à cause de la malédiction à contrer, qui ne trouve pas tout de suite, de “héros” suffisamment courageux et altruiste, pour faire passer le bien collectif, avant lui-même, un paradoxe de la condition humaine, pas tout simple évidemment; et donc bonjour les dégâts quand même, pour la toute fin du “Ring”.

Une réflexion évidemment intéressante de Wagner, pour moi; sur l’idée de “civilisation” nécessitant non seulement des lois juridiques, mais aussi métaphysiques, de respect, générosité de coeur, et de partage, pour vivre de façon paisible et épanouissante.

Et s’il devait y avoir une suite au “Ring”, tout serait alors envisageable pour la suite des événements; pour les êtres, qui auraient réchappé au maous raz de marée, et feu terrible divin, de fin; et comme je suis d’un naturel optimiste, on peut espérer qu’ils feraient mieux que les dieux, et autres personnages décimés, pour bâtir un avenir plus brillant et aussi réjouissant que possible pour tous.

Et comme toujours, notamment pour l’espèce humaine, faut rire; j’ai quelques idées de “héros”, que les hommes ou même d’ailleurs, les héros de ce conte, auraient pu tâcher d’imiter pour la suite, ou si il fallait réécrire la fin de cette oeuvre, faut rire les amis donc, et aussi évidemment, beaucoup rêver, et toujours au meilleur, c’est bien plus gai! Vous me connaissez.

Mais comme toujours, je vais trop vite. A penser au coup suivant.


Revenons donc d’abord au “Ring”, et à son histoire complexe, qui nous fut racontée quand même donc, pendant quatre soirs durant, la semaine dernière au MET (deux soirs d’affilée, pour les deux premiers opéras (“Das Rheingold” et “Die Walküre” , puis pour les deux derniers (“Siegfried” et “Götterdämmerung”, avec un break d’un soir, entre chaque opéra); et pendant des heures, pour chaque représentation (quinze heures en tout), tirée cette histoire longue et abracadabrante; qui en enchante certains, et en exaspère d’autres (oui c’est un peu long); tirée donc de mythologies nordiques et germaniques; et issues aussi, de l’imaginaire débridé de Wagner; et du coup, comme c’est hyper riche, le MET était plein à craquer; totalement “sold out” toute la semaine dernière; avec un public venu du monde entier; pour certains, ayant donc parcouru des kilomètres, et pour certains, parfois même déguisés en Valkyrie(s)/Walkyrie(s), ou d’autres portant des “casques” magiques, un “Tarnhelm”; ou un autre encore, se prenant pour Wotan rêvant à ses corbeaux; donc beaucoup de monde, et une ambiance formidable, à la fois recueillie et joviale, pour venir admirer cet immense spectacle intense, insensé, et irisé parfois même; et qui fait souvent réfléchir, en plus de nous divertir, nous émouvoir souvent, nous faire sangloter aussi, et parfois rire également, heureusement. Tant mieux!

Et je reviens à l’histoire, laissez-moi donc essayer de vous raconter tout ça de façon simple et divertissante, sachant que ça n’est pas, que; tout simple à expliquer. Je vais continuer à vous la résumer au maximum, bien que je vous en ai déjà fait, un peu miroiter, certains aspects; et vous parler aussi, après des personnages fascinants, et aussi des interprètes principaux. Mais d’abord donc, laissez-moi vous raconter donc, l’histoire tragique de cette tétralogie (les quatre opéras donc), en super résumé.

Le “Ring” raconte l’histoire donc, d’un monde mythique mythologique, magnifique, peuplé de nombreux êtres; et de sa destruction en fine, pour tous; à cause de tous ceux “noircis” par l’envie de porter un anneau magique, source de pouvoir sans fin.

Et tous les “porteurs” de l’anneau magique, tout au long de l’histoire, car sont tous, avides de pouvoir; vont tous lutter incessamment entre eux donc, pour obtenir, ou essayer de ré-obtenir, le contrôle de cet anneau; forgé à partir d’un trésor aurifère; qui de surcroit, sera rapidement maudit aussi (l’anneau), allons bon; par Alberich, le chef des Nibelungs, une “famille” de nains.

Et figurez-vous aussi qu’Alberich est le premier “voleur” du trésor, c’est à dire de l’or du Rhin; et dont il va faire forger un anneau par son frère Mime, je vous le rappelle; eh bien figurez-vous que lui aussi, va se faire voler l’anneau très rapidement dans l’histoire (par Wotan); et vert de colère, va donc alors “maudire” l’anneau; qui, pour tous les “porteurs” suivants, vont être condamnés à plus que de la poisse, vont être tous condamnés à se diriger vers un destin tragique; auxquels ils accéderont plus ou moins rapidement, et chacun différemment; et cette noirceur “maudite” condamnera aussi, en fine, tous les êtres des différents royaumes de ce monde mythique et mythologique, à disparaitre également, et tous, de façon brutale.

Ah la la…

Vous savez à nouveau, quasi tout ce qui essentiel, à la compréhension des grandes lignes de ce “conte” imaginatif…

Je vous donne quand même plus de détails…

Avec “Das Rheingold” (le premier opéra), on fait d’abord connaissance, des “créatures” variées de ce monde, composé de divers royaumes donc, et l’histoire se focalise rapidement donc, sur une lutte incessante entre de nombreux personnages, pour obtenir le contrôle de cet anneau, forgé à partir d’un trésor aurifère donc; et comment Wotan (le leader des dieux) s’en empare d’Alberich (le leader des Nibelungs, et un nain vil au coeur de pierre, et premier personnage aussi, à avoir volé le trésor (“protégé” par des nymphes d’eau du Rhin, peu farouches), puis ayant fait forger un anneau (et aussi, peu après, un casque magique (le “Tarnhelm”) par son frère (Mime); et Wotan (je vous le rappelle), avec créativité réussit lui-même à s’emparer de l’anneau d’Alberich et de son “casque” magique, pour payer pour son Valhalla, un palais, pour lui et les siens, construit dans les cieux, par des géants (Fasolt et Fafner). 

Ah la la…

Ecoutons maintenant, deux passages qui m’émeuvent le plus, de ce premier opéra.

Découvrons d’abord, le prélude, qui décrit bien ce magnifique monde mythique, plein de mystères:

Et maintenant, écoutons un extrait de la fin de ce premier opéra, où les dieux rejoignent grâce à leur “pont”/bifrost/ “arc en ciel”, le Valhalla, sans écouter les complaintes des nymphes d’eau, hyper tristes d’avoir perdu leur “trésor”, qui était source de “bonté” et de “vérité” lorsque protégé; et qui se “villifie” lorsque se retrouve entre les mains d’êtres, avides de pouvoir, et les transforment/transformeront en êtres “envieux” et “faux”.

Ah la la…

Les dieux sont prévenus, mais à ce stade, n’écoutent pas beaucoup les nymphes d’eau.

Puis, l’histoire se poursuit avec “Die Walküre”, (le second opéra), qui raconte comment Siegfried (un héros humain), fut conçu par un héros originel (Siegmund et par sa soeur Sieglinde donc, je vous le rappelle); et les rapports compliqués entre Wotan et sa nombreuse descendance, qui parfois, surtout pour l’une d’entre elle (Brünnhilde, une Valkyrie/Walkyrie), se rebelle, et en est punie.

Ecoutons donc trois de mes passages préférés de cet opéra: 

Ecoutons un passage court, où Sieglinde et Siegmund tombent amoureux l’un de l’autre, lisez la poésie des sous-titres, c’est si beau, de rapprocher l’amour du printemps, qui se renouvelle éternellement; et il n’y a pas que la beauté du texte, la musique aussi, est hyper belle; et donc, moi j’imagine qu’ils ne sont pas liés par le sang, comme ça, j’arrive à être émue par Sieglinde et Siegmund, écoutons et rêvons:

Puis, écoutons la “Chevauchée” des Walkyries, juste après que Brünnhilde, la Valkyrie/Walkyrie au coeur d’or et indépendante se soit fâchée tout rouge avec son père, Wotan; pour lui avoir désobéit et avoir à la place, suivi son compas à elle; et choisit de protéger l’amour véritable entre deux êtres (qui en plus d’être frères et soeurs, pour compliquer encore les choses, eh bien, en plus de ça, par dessus le marché, figurez-vous que l’un d’entre eux, (la jolie Sieglinde) est mariée à un autre (Hunding), uniquement par esprit de survie, ce qui évidemment complique l’affaire (et on sent que Wotan dans son coeur aimerait soutenir les amoureux aussi, qui sont en plus, ses propres enfants, je vous assure, quelle histoire); mais qui lui, le pauvre loup, le grand Wotan, est arrêté par le devoir, et les lois inscrites sur sa lance, et que sa femme Fricka, la déesse du mariage, lui rappelle de respecter, pour qu’il puisse conserver son autorité, bien que cette loi ne soit pas forcément à appliquer à la lettre ici, puisque les époux ne se sont jamais aimés; et pourraient franchement du coup, divorcer; mais bon, ça n’est évidemment pas envisageable, dans l’histoire, si cette loi n’est pas inscrite sur la lance); Et du coup, d’autres Valkyries sont appelées par Wotan; qui sont toutes, des soeurs “guerrières” de Brünnhilde. Ecoutons cette présentation de ces guerrières, fières, et d’une force physique visiblement impressionnante: tellement formidable d’énergie évidemment, cet air:

Puis écoutons le passage où Wotan protège sa fille Brünnhilde, avec l’aide de Loge, le demi-dieu du feu, en créant un cercle de feu, malgré leur grande dispute, pour que seul un véritable héros, vienne réveiller sa fille Brünnhilde, de sa torpeur; une punition cette torpeur; et ce feu; pour avoir désobéit donc, à un ordre direct de son père; un ordre bien que moralement respectable, sur le papier; en réalité, comme je vous l’ai expliqué; aujourd’hui, serait hors de propos; puisque les époux ne s’aiment pas, et ne se sont jamais aimés; mais évidemment, dans cette histoire donc, c’est tout à fait justifié, cette loi immuable visiblement (que Fricka fait respecter); bien que, bien triste pour les époux, et pour les amoureux. La vie n’est pas toujours facile pour les amoureux évidemment; et généralement, ils ne sont pas liés par le sang heureusement, et ça me parait quand même mieux, et plus facile; mais parfois aussi donc, le timing d’une rencontre est peu idéal; et après, tout n’est pas forcément impossible; et peut prendre plein de formes différentes. C’est ça qui est bien!

Ah la la…

Puis “Siegfried” (le troisième opéra) raconte l’enfance de Siegfried dans la nature.

Ecoutons une scène de murmures dans la forêt, magnifique et poétique, un des passages de cet opéra que je préfère, on entend des animaux, et notamment un oiseau bienveillant aussi:

Je reprends; Siegfried est élevé par un vil nain (Mime, le frère d’Alberich je vous le rappelle), dans sa caverne, et il (Siegfried) finira par aller (lorsqu’il sera devenu un homme en ayant forgé lui-même, sa propre épée; à partir des restes de l’épée de son père, Siegmund, (qui lui-même, l’avait reçu de son propre père, Wotan), l’épée qui s’appelle “Nothung”, Siegfried ira alors, terrasser Fafner le dragon; il obtiendra au passage l’anneau magique et le Tarnhelm (le casque magique), et ira aussi “réveiller” une héroïne et sa future épouse (Brünnhilde), une Valkyrie/Walkyrie courageuse et indépendante.

Ecoutons maintenant, le “réveil” magnifique de “Brünnhilde”, si émouvant, le texte est si beau, et la musique magnifique aussi, surtout le tout début de l’aria, plus tard ça me plait moins, sur le plan musical, trop exagérées ces mélodies, mais c’est bien quand même, pour le texte surtout donc, pour moi, et à cause de l’émotion qui en découle.

Et avec “Götterdämmerung”(le quatrième et dernier opéra de cette tétralogie), Wagner nous raconte le “Crépuscule des dieux”, c’est à dire leur destruction ultime, et raconte ça, après un démarrage heureux de cet opéra, pour Brünnhilde et Siegfried, qui se disent de belles choses, lisons d’abord le texte, où Brünnhilde comprend que son Siegfried doit continuer à se prouver par d’autres exploits héroïques, elle a bien raison (comme elle devrait continuer à le faire également, à mon avis, pour elle-même, puisqu’elle est aussi, une héroïne); just saying; en plus de se dire entre eux, de belles choses poétiques, romantiques par moments, aussi; bien que ça pourrait être, bien plus bien court aussi ce passage un poil long; mais bon, je partage, tout ce que trouve beau de cette oeuvre:

Brünnhilde
Beloved hero, forth must I send thee,



love helpeth not holding thee here!
One only doubt yet makes me linger,
that all thy winning hath little worth.
What gold have shewn me gave I thee:
holiest runes in richest hoard;
but all my maidhood’s hallowed strength
stole he from me, who is now my hero.
In wisdom weak, but strong in will:
in love so rich, so poor in power,
her scanty worth thou wilt disdain not,
who all has granted and nought more can give.

Siegfried
Wonder of women,
more gav’st thou than I can ward.
O chide not, if thy lessons have left me still
untaught.



One rede yet I well have read:
(with fire) that for me Brünnhild’ lives;
one lesson well I learned:
Brünnhilde to remember!

Brünnhilde
Wilt thou with love ever bless me;
remember only thyself:
thy dauntless deeds remember:
remember the flaming fire
that fearless thou defiedst,
when around the rock it burned!

Siegfried
Brünnhilde so to win me.

Brünnhilde
Forget not the shield-hidden maid
whom in slumber deep thou foundest,
and whose fastened helm thou didst break.

Siegfried
Brünnhilde to awaken.

Brünnhilde
Those oaths remember
that have bound us;
the troth remember that we plighted;
the love we live for aye remember:
Brünnhilde then will burn forever
deep in thy breast.
(She embraces Siegfried.)

Siegfried
Love, I leave thee alone
in thy fastness guarded by fire;
(He has drawn Alberich’s ring from his finger and
now holds it out to Brünnhilde.)

for all thy runes I give thee
now as guerdon this ring.
Of the deeds my hand performed
the virtue there doth lie.
With my sword a dragon I slew,
who long had watched it in hate.
Now guard thou surely the gold
as witness true of my love!

Brünnhilde
(putting on the ring in rapture)
Ne’er shall it be reft from my hand!
For the ring take thou now my horse!
Though he once did fly
with me through the heavens,
with me he lost all his magic power;
over clouds afar, mid lightning and thunder,
no more boldly aloft will he fly;
yet where’er thou shalt lead,
e’en through the fire,
fearlessly Grane will follow:
for henceforth, hero, shall he obey thee.
Oh, ward him well; he knows thy voice:
Oh, speak to Grane oft Brünnhilde’s name!

Siegfried
Then through thy virtue alone
will shine my deeds of valor!
All my battles thou wilt choose,
all my triumphs thou wilt achieve!
If with thy shield I ward me,
if on thy steed I fight,
then Siegfried am I no more,
I am but Brünnhilde’s arm.

Brünnhilde
O were but Brünnhilde thy spirit!

Siegfried
Through her my valor doth burn.

Brünnhilde
Then thou wert Siegfried and Brünnhild’!

Siegfried
Where I am both are together.

Brünnhilde
(with animation)
Then my rock home deserted lies?

Siegfried
Made one, both there abide!

Brünnhilde
(in highest excitement)
O heavenly rulers! Family of eternals!
Turn now your eyes on this hallowed pair!
Apart, who shall divide us?
Divided, ne’er will we part!

Siegfried
Hail, o Brünnhilde, radiant star!

Brünnhilde
Hail, o Siegfried, conquering light!

Siegfried
Hail, rapture of loving!
Hail, gladdening star!
Hail, Brünnhild’!
Hail! Hail! Hail! Hail!

Brünnhilde
Hail, rapture of living!
Hail, conquering light!
Hail! Hail! Hail! Hail!
(Siegfried leads the horse quickly toward the edge
of the slope; Brünnhilde follows him.)

(Siegfried has disappeared with the horse down
behind the projecting rock so that he is no longer visi-
ble to the audience; Brünnhilde stands thus suddenly
alone at the edge of the slope and follows Siegfried
with her eyes as he descends.)

(Brünnhilde’s demeanor shows that Siegfried now
vanishes from her sight. Siegfried’s horn is heard from
below. Brünnhilde listens.)

(She steps further out on the slope. Now she again
catches sight of Siegfried in the valley: she greets him
with a gesture of delight. Her joyful smiles seem a
reflection of the gay demeanor of the departing
hero.)

C’est pas magnifique, bien qu’un peu suranné aussi? Et maintenant écoutons, cet aria magnifique, et un poil long aussi (même pour moi), pour ces deux tourtereaux, c’est un peu trop long donc, et parfois un poil également, un poil “exagéré”, et manquant un peu de douceur, dans la mélodie chantée, à mon goût; mais c’est leur bonheur, qui fait plaisir à entendre et à voir:

Ecoutons-en une partie, quelques minutes; les premières minutes sont magnifiques et solennelles; j’adore le prélude, avant l’aria lui-même, et rêvons: 

Puis, plus tard dans l’histoire, Siegfried rencontre des êtres vils et mesquins, et est rapidement “joué” (par le biais de magie noire), puis même, assassiné; par un descendant d’Alberich le nain; (ce qui est horrible pour lui, tout comme pour sa Brünnhilde aussi), et évidemment, évidemment; évidemment, on souffre pour eux.

Ah la la…

Ecoutons maintenant, le passage que je préfère de tout le “Ring”, la mort de Siegfried; si terrible et bien triste, pour ce beau héros.

Ecoutons donc, ce passage sublime; et donc, mon tout préféré de cette oeuvre monumentale.

Et on est ébloui par Brünnhilde, qui comprend enfin, qu’il faut être héroïque et “rendre” en fine, presto, après avoir longtemps refusé de le faire, par romantisme, l’anneau maudit; le rendre donc aux nymphes d’eau du Rhin; personnellement elle n’est pas obligée de se sacrifier aussi; ça; ça me parait un peu excessif, mais bon, je ne m’appelle pas Wagner.

Et finalement alors, un raz de marée “inonde” le monde humain et celui des nains, et un feu “consume” lui, le royaume divin, pour “laver” et “consumer” la malédiction de l’ensemble de ces royaumes. 

Le “Crépuscule des dieux”, a donc finalement, eu lieu.

Personnellement, si l’anneau est rendu, tout le reste des mondes divers devrait être pardonné pour moi; mais bon donc, je ne m’appelle pas Wagner.

Vous pouvez arrêter de lire le post juste là, pour ceux qui ont peu de temps.

Pour ceux qui veulent encore plus de détails, en voici d’autres encore, pour être encore plus diverti(e)s, par cette histoire abracadabrante et imaginative, et un poil, dure aussi, avec un peu d’amour également heureusement, et beaucoup de poésie musicale surtout, bien évidemment.

L’histoire du “Ring” je vous la refait, une dernière fois, en plus long, et plus riche encore; (et comme ça vous connaitrez l’histoire par coeur aussi; trop bien!):

“Das Rheingold” le premier opéra donc, en plus long, raconte ceci:

C’est donc l’histoire d’un trésor initialement volé au fin fond du Rhin, par Alberich (un nain et leader des siens), qui le vole à des nymphes d’eau, protectrices du trésor et qui fait forger un anneau par son frère (le nain Mime, qui forgera aussi après, sur les “ordres” de l’anneau, un “Tarnhelm” ou casque magique, permettant de disparaitre ou de se transformer en ce qu’on veut, ou même de se télétransporter). 

Puis, Wotan (le dieu des dieux) s’en empare avec créativité (de l’anneau, et du “Tarnhelm” aussi) pour payer comme la loi l’oblige donc, des géants (Fasolt et Fafner), pour la construction d’une forteresse/d’un palais dans les cieux, pour Wotan et les siens; en échange du paiement initial de Freia, la déesse de la beauté et de la jeunesse, chez les dieux; bêtement promise comme paiement par un des dieux, aux géants.

Alberich, furieux, maudit l’anneau. 

Puis Fasolt et Fafner (les géants, également frères), s’en emparent eux aussi, de l’anneau et du “Tarnhelm” également, en échange de la délivrance de Freia (la déesse de la beauté et de la jeunesse, qui leur donne chaque jour des pommes “magiques”, des pommes d’or, pour maintenir leur jeunesse); maintenue en otage par les géants, pour non paiement par Wotan aux géants, d’une forteresse construite par les géants, dans le domaine des dieux, pour lui et les siens, je vous le rappelle. Et Fasolt on sent, est très amoureux de Freia, mais se laissera influencer, par l’avidité de pouvoir de son frère Fafner.

Les dieux récupèrent alors, leur Freia, des mains des géants, ouf!

Fafner tue alors son frère Fasolt, pour se garder l’anneau pour lui tout seul (la malédiction de l’anneau se déploie).

C’est malin tiens tout ça, et bien tragique.

Les dieux filent alors, au Valhalla (via un magnifique “bifrost” ou arc en ciel magique), permettant un accès direct au “palais”, pendant que les nymphes d’eau se plaignent, que l’anneau ne leur soit toujours pas rendu.

Ah la la…

“Die Walküre”, le deuxième opéra, n’a pas besoin de plus de détails, car je vous l’ai déjà bien expliqué et raconte donc en résumé, je vous le rappelle, ceci:

Comment Siegfried (un héros humain), fut conçu par un héros originel (Siegmund et par sa soeur Sieglinde donc, je vous le rappelle); et les rapports compliqués entre Wotan et sa nombreuse descendance, qui parfois, surtout pour l’une d’entre elle (Brünnhilde, une Valkyrie/Walkyrie), se rebelle, et en est punie par son père, Wotan; le dieu des dieux.

“Siegfried” le troisième opéra, en plus long, raconte ceci:


Cet opéra nous conte donc, l’enfance, l’adolescence, et le début de la vie d’adulte de Siegfried; qui apprend de son “beau-père”, Mime le nain, et frère d’Alberich, Siegfried donc, apprend progressivement qui étaient ses véritables parents (puisqu’il est un être humain et non pas un nain comme Mime), et apprend donc, qu’il est le fils incestueux de deux “tourtereaux” frère (Siegmund)/soeur (Sieglinde), des jumeaux, séparés à l’enfance, et enfants de Wotan et d’une femme-louve (mais où va t-il chercher tout ça Wagner, on se le demande?); et qui se retrouvent, tombent amoureux, et meurent jeunes; Siegmund, étant lui, en fine, tué par le mari (Hunding) de sa soeur Sieglinde, et Sieglinde, elle, mourant en couches à la naissance de Siegfried).

Ah la la…

Siegfried donc, une fois jeune adulte (puisque a forgé sa propre épée “Nothung” héritée de son père et de grand père, je vous le rappelle); donc obtient l’anneau en terrassant Fafner; le géant à l’origine, je vous le rappelle (qui a pris l’apparence d’un dragon). Et se “débarrasse” aussi de Mime, son “beau-père”.

Siegfried rencontre également, en route vers le “dragon”, un oiseau “parleur” bienveillant; qui, une fois qu’il aura terrassé le dragon, l’emmènera sur le chemin de l’Amour, en délivrant Brünnhilde (une Valkyrie/Walkyrie fille de Wotan), qui, après avoir désobéit à son père (Wotan), je vous le rappelle, est condamnée à être attachée à un rocher, protégée par un cercle de feu; jusqu’à ce qu’un “héros” sans peur, vienne la délivrer.

Ah la la…

Et “Götterdämmerung”, en un peu plus long donc, raconte ceci:

Un prélude nous présente de jeunes “oracles”, trois “Norns”, qui filent des “cordes” du destin; et nous font comprendre que les choses vont se compliquer pour tous.

Puis, on retrouve Siegfried et Brünnhilde, toujours heureux sur leur rocher; Siegfried donne alors à Brünnhilde, l’anneau magique qu’il a subtilisé au dragon, pour symboliser l’éternité de leur Amour; puis il laisse Brünnhilde derrière sur son rocher, et lui emprunte sa monture (Grane le cheval, qui perdu ses ailes depuis que Brünnhilde est devenue mortelle) et son bouclier de Valkyrie/Walkyrie, pour aller vivre encore davantage d’aventures héroïques, pour continuer à grandir comme héros, et être digne d’elle. Bravo! Mais ça va se corser assez vite, vous allez voir, donc; je vous le rappelle.

….

Et en chemin, Siegfried rencontre de nouveaux personnages, se fait “jouer” par eux, et notamment un nain vil, et sous l’influence de potions magiques variées, est pris d’un désir irrépressible pour une Gutrune (puisque toute mémoire de Brünnhilde lui est alors retirée), et qui est elle, est une humaine, et soeur aussi, de Gunther (leader de la famille des Gibichungs), et également une demi-soeur, du fils d’Alberich le nain, qui s’appelle Hagen. Vous suivez toujours?

Brünnhilde, elle, toujours sur son rocher, pendant ce temps là, ne se laisse pas convaincre encore, par une de ses soeurs Valkyrie/Walkyrie, venue la voir, de rendre l’anneau maudit, aux nymphes d’eau; et refuse par romantisme, Brünnhilde, la têtue; on la comprend, mais en même temps, ça parait quand même être la seule chose raisonnable à faire.

L’autre humain rencontré par Siegfried, et qui est aussi un demi-frère de Hagen, est donc Gunther, (leader de la famille des Gibichungs donc), et qui lui, décide d’épouser Brünnhilde (qui n’est qu’officieusement, “l’épouse” de Siegfried), et qui est toujours, Brünnhilde, pour le reste du monde, officiellement, toujours attachée à son rocher. Vous suivez?

Et Gunther donc, réussit à convaincre Siegfried toujours “drogué” de se travestir en lui-même (Gunther) grâce au Tarnhelm, et à voler l’anneau au doigt de Brünnhilde, et Siegfried toujours drogué accepte aussi de “donner” à Gunther, sa Brünnhilde; qui n’en croit pas ses yeux, Brünnhilde; de cette trahison inexplicable; mais comme elle est intelligente, elle va réaliser que son Siegfried, est victime de magie noire.

Ah la la…

Puis; s’en suivent néanmoins, toutes sortes de disputes; puis les nymphes d’eau prédisent la mort de Siegfried, puis Hagen (nain, et fils d’Alberich) tue alors Siegfried, et s’empare de l’anneau, puis Gunther intervient, se fait tuer aussi, par Hagen. Hagen essaie alors d’attraper l’anneau, mais Siegfried le défunt s’y oppose. Brünnhilde attrape l’anneau, met le feu au bûcher funéraire de Siegfried, et galope dedans, sur son destrier préféré (Grane), pour s’immoler; le feu consumant plus tard aussi, le domaine des dieux; et un raz de marée issu du Rhin, noie le domaine des hommes et des nains. Les nymphes d’eau récupèrent alors, l’anneau de Brünnhilde, qui est mourante; Hagen essaie de récupérer l’anneau, une dernière fois; avant d’être noyé, par les dites nymphes d’eau. 

Ah la la…

Ah la la…

L’Amour triomphe donc heureusement, en fine, de la malédiction de l’anneau vil. 

Et cet immense monde mythique, et mythologique, peut alors renaitre.

Mais à quel prix, les amis…

Ah la la…

Quelle tristesse cette fin dramatique, en particulier pour les héros “tourtereaux”, bien que très belle aussi. Mais bon, ils pourraient tous faire autrement, évidemment.

Ah la la…

Et en tous cas, ce qui est émouvant, en particulier dans cette histoire pour moi, c’est de pouvoir observer tous ces personnages souvent imparfaits, mais parfois (sauf les nains qui ne m’émeuvent jamais, car sont juste vils), donc la plupart des personnages donc, sont souvent, bien qu’imparfaits, également bouleversants (qu’ils soient des dieux, des géants, des hommes etc…) car à la recherche, pour les héros surtout, de leur “grandeur”, une grâce accordée évidemment par la puissance de la lumière de l’Amour, seule capable de triompher, face à la noirceur de leur soif de pouvoir; car seule capable de conférer, aux personnages variés de cette histoire (et certains y arrivent mieux que d’autres), de l’altruisme par moments donc, sans s’oublier non plus, et du respect pour son prochain, plutôt que de l’égoïsme, pour donner une plus grande majesté à leurs existences, et non seulement contrer les obstacles de leur vie avec panache, mais aussi vivre des moments de bonheur partagés et personnels motivants, ouf!

Et cette “grâce” que constitue l’innocence, la puissance, l’équilibre, le renouveau perpétuel, le charme, la beauté, la survie, la force, les difficultés que l’on trouve souvent aussi, dans la nature et dans ses manifestations variées, est symbolisée cette “grâce”, par l’or de ce grand fleuve, à l’état brut, ce trésor trouvé au fond du Rhin, qui peut être source de bonheur serein et beau, pour ses admirateurs; si protégé par des lois naturelles sacrées, et si utilisé à des fins altruistes et respectueuses de chacun, sans non plus s’oublier, ce qui est parfois paradoxal évidemment dans la vie; comme les espèces animales protègent leur petits, sans s’oublier non plus; ou au contraire, ce trésor sera source de malheurs en fine, si transformé, cet or brut, en vue seule, d’une quête de pouvoir égoïste, symbolisée cette quête, par un anneau/ring maléfique puissant et source d’une liberté sans pareil, mais qui “perverti” tous ceux qui le porte, et qui deviennent “avides” de pouvoir et de noirceurs en tous genre, puisqu’il a été en plus, rapidement dans l’histoire, maudit par un être vil.

Et c’est beau comme idée évidemment, de faire attention aux autres, de façon respectueuse, et sans s’oublier.

Ah la la…

Parlons maintenant, des quatre personnages majeurs, et des interprètes aussi, la semaine dernière au MET, du “Ring”: 

Démarrons avec Wotan.

Wotan, lui, est un dieu (le dieu des Dieux), ayant autrefois bu à la fontaine de la sagesse, où il a perdu un oeil, et est un être complexe; imparfait et idéaliste; très aimant, mais aussi hyper ambitieux; et du coup, très respectueux des lois de la société édictées sur sa lance sacrée, en bois de frêne, je vous le rappelle (comme l’arbre majestueux qui soutient les mondes variés de cette histoire), qui lui confère son pouvoir immense sur tous les autres dieux et êtres, de ces mondes variés (tant que ces lois sont respectées); et du coup figurez-vous, Wotan souvent, est un ennemi pour lui-même, et dur avec les siens, par moments; à son (et à notre) grand désarroi parfois, car on aimerait qu’il soit un poil plus heureux, en soi, et vis à vis de tous ceux qu’il aime, et qu’il devienne aussi, de plus en plus valeureux, en évoluant vers du meilleur, puisque c’est le dieu des dieux; et c’est ce qui va se produire un temps, car Wotan bien qu’assoiffé de pouvoir, un temps; va grâce à quelques soubresauts de sagesse, va donc finir par réaliser que pour contrer ses “bêtises”; il lui faut faire appel à un “héros”, qu’il ne peut être lui-même, car il est trop contraint par son titre; et il tâche alors d’aider sa descendance, à rétablir l’équilibre du monde qu’il a déstabilisé; et évidemment sa descendance y arrivera, bien que tard dans l’histoire, quand elle aura trouvé, de sa propre gouverne, sa propre identité, et sa propre “majesté”.

Puis, Wotan va broyer du noir sur la fin, et ne s’intéresser plus qu’à ses corbeaux; et on aimerait pour lui, que ce soit plus gai, et qu’il ne baisse pas les bras.

Wotan par ailleurs aussi, est également l’époux de Fricka (déesse du mariage), qui lui donne de drôles de conseils en ce qui concerne son fils Siegmund et sa fille Sieglinde avec une autre (femme, une femme-louve je vous rappelle), lui demandant de protéger le premier mari de Sieglinde, pour respecter les lois édictées sur sa lance, alors qu’ils ne s’aiment pas et ne se sont jamais aimés, Sieglinde et Hunding; ils feraient mieux de divorcer plutôt, ces deux-là, si vous me demandez mon avis, mais bon passons, ça n’est probablement pas autorisé donc, par les lois édictées et écrites, sur la lance divine de Wotan).

Wotan, par ailleurs, est aussi un “coureur”, par moments (comme l’était Zeus ou Odin également, et d’autres; donc); et donc paradoxalement pas que respectueux de toutes les lois évidemment, ce qui contribue à son imperfection aussi, évidemment, et le rend aussi “humain”, d’être imparfait; et je me demande comment il a le temps de s’attacher à toutes ces/ses conquêtes (mais bon, c’est un dieu mythologique, alors, ceci explique très certainement cela); et Wotan enfin, est aussi très attaché également à Erda, la déesse de la sagesse, et de la terre et “oracle” et conseillère, avec laquelle il a aussi, une enfant chérie donc (Brünnhilde).

Car comme vous le savez maintenant, Erda, elle, cette sage déesse donc, qui passe sa vie à méditer et rêver, au plus profond de la Terre, charmante et sans âge, cet “oracle” (pour ses rares apparitions pendant l’oeuvre), passe sa vie, Erda, à dire à Wotan, de se méfier de l’anneau maudit (dont il se débarrasse d’ailleurs, sur ses conseils donc), et qu’il donne à des géants lors du premier opéra; et surtout aussi, pour récupérer donc, Freia; la belle source de jouvence des Dieux; Erda, est aussi donc, la mère de la fille adorée de Wotan, Brünnhilde; (et on imagine aussi, peut-être mère également de ses huit “soeurs”, bien qu’on le sache pas, et après tout, peut-être pas, ça ferait beaucoup d’enfants pour une seule femme, et même pour une déesse; mais qui sait?); car en plus, elle est aussi, Erda, la mère de Norns (de trois jeunes oracles, “Tria Fata”) présentes aussi, dans cette histoire; qui “filent” dans le prélude de “Götterdämmerung” (le dernier opéra du cycle du “Ring”), les “cordes” des destins de tous, je vous le rappelle, comme des “Moires” grecques ou des “Parques” romaines.

Et Brünnhilde et ses huit “soeurs “donc, sont toutes des Valkyries/Walkyries (guerrières au pouvoir surnaturel, qui choisissent un/des “héros” à l’heure de sa/leur mort, à ramener au Valhalla; lieu où, dans la mythologie nordique, les valeureux guerriers défunts sont amenés, au sein même du royaume des dieux, à Asgard, pour les préparer à la bataille finale, le Ragnarök).

Et Wotan, avec toute sa descendance donc, est un père aimant et terrible aussi, que ce soit avec les Valkyries/Walkyries donc, comme aussi pour le reste de ses enfants, avec une autre femme donc (quel chenapan gourmand celui-là, décidément), une femme-louve donc, je vous le rappelle, défunte depuis longtemps, qui lui laissa une paire de jumeaux; une fille (Sieglinde) et un garçon (Siegmund).

Brünnhilde, elle, est le second personnage majeur de cette oeuvre. C’est une Valkyrie/Walkyrie donc, et la véritable héroïne de cette histoire; Brünnhilde est aussi donc, la fille adorée de Wotan (et dont la mère n’est pas Fricka, ni la femme-louve, mais donc Erda, une belle déesse de la nature, et “oracle” donc); et Brünnhilde est aussi celle qui comprend son père (Wotan) mieux que personne, et qui va trouver le courage de s’opposer à sa volonté (celle de Wotan) pour sauver l’amour qu’elle perçoit entre deux tourtereaux condamnés (Sieglinde et Siegmund), les jumeaux, amoureux l’un de l’autre, (enfants de Wotan et d’une mortelle, femme-louve défunte depuis longtemps, je vous le rappelle); et séparés à l’enfance; et pour corser le tout, on apprend aussi, que Sieglinde est donc d’ailleurs, déjà mariée à un autre (Hunding); qu’elle n’aime pas, quand elle retrouve Siegmund, des années après; et ils tombent alors, l’un et l’autre, éperdument amoureux respectivement de l’autre, immédiatement, un coup de foudre fulgurant, et très émouvant, bien que je suis/sois donc obligée personnellement comme je vous l’ai dit déjà, d’imaginer qu’ils ne sont pas frères et soeurs jumeaux les amis, car sinon je n’arrive pas une seconde, les gars, à croire à leur passion; mais bref, encore une situation facile; Brünnhilde par ailleurs, est aussi hyper amoureuse plus tard dans l’histoire, de son Siegfried, qui est digne d’elle, car dénué de toute peur, dans son coeur innocent (quasi d’adolescent), et digne, Siegfried, de son courage à elle, tout du long; bien qu’elle n’arrive pas à lui faire toute confiance, à un moment clef de l’histoire; et donne alors la clef de sa faiblesse à un ennemi (c’est malin tiens, alors qu’elle ferait mieux, d’essayer de l’aider davantage encore son Siegfried, en lui faisant confiance, et aussi en l’aidant à contrer les potions magiques qui affectent son jugement); et du coup, va finir aussi, par être celle, qui va se sacrifier, et s’immoler, pour rendre l’anneau d’or sacré à ses “protectrices”(les nymphes d’eau du Rhin), pour “vaincre” enfin, la malédiction qui entoure cet anneau. Du lourd donc. Vous suivez toujours?

Siegfried, lui; est donc le troisième personnage majeur de cette oeuvre. C’est le fils des jumeaux incestueux; et petit-fils de Wotan; et aussi donc le “héros” digne de Brünnhilde; car sans peur, et éperdument amoureux lui, comme elle l’est de lui, elle, amoureux de sa Brünnhilde; et victime, Siegfried, comme tous ceux au contact de l’Anneau d’Alberich; maudit et vil, bien que sacré, et source de puissance aussi sur autrui; victime aussi donc Siegfried, de malédiction et aussi de drogues diverses et de trahisons variées, et de meurtre, malgré son immense bravoure bien souvent, et son amour magnifique pour sa Brünnhilde.

Ah la la…

Et enfin, quatrième et dernier personnage majeur de cette histoire, est Alberich; un nain (Nibulgen) vil, assoiffé de pouvoir, et au coeur de pierre, et aussi le chef des Nibulengens qu’il “esclavagise”, et le titre de cette oeuvre “Der Ring des Nibelungen” (au singulier pour Nibelungen) induit l’idée que la traduction simple de ce titre “L’anneau du Nibelungen” devrait être comprise comme “l’Anneau d’Alberich”); car Alberich est responsable au démarrage de l’histoire, de la malédiction qui s’abat sur l’anneau sacré pour tous ceux qui refusent de le rendre à ses propriétaires et “protectrices” de départ (les nymphes d’eau du Rhin); et cette malédiction est due au fait qu’Alberich, cet être avide de pouvoir, est prêt à renoncer à tout jamais, à l’Amour (quel âne celui-la, car quelle idée saugrenue, alors que c’est évidemment, le plus beau dans la vie; mais bon, passons, et évidemment sinon il n’y a/n’y aurai(en)t pas d’opéra(s). (Et en plus, quand il se fait piquer l’anneau par Wotan, tôt dans l’histoire, comme il est vil aussi, il “maudit” dès lors l’anneau je vous le rappelle, pour l’avenir, et donc pour ses prochains “détenteurs”. Sympa)…

Ah la la…

Et le plus capital c’est donc, qu’en renonçant à l’Amour, Alberich accède alors, à la toute puissance conférée par l’or du Rhin, un “trésor” (jusque-là protégé par les nymphes d’eau du Rhin, un peu légères; et qui se le font alors dérober); qu’il pourra alors en partie, “transformer” en un objet magique: un “anneau” capable d’obtenir une puissance sans égal, et qui “enseignera” aussi cet “anneau” au “forgeron” qui le façonne, la “fabrique” aussi, d’un “casque” magique (“Tarnhelm”) je vous le rappelle, qui permet de transformer son apparence en ce qu’on veut, et y compris d’être invisible, ou de se télétransporter. 

Ah la la, c’est malin tiens …

Et quelle imagination débridée aussi, de la part de Wagner, les amis!


Continuons sur les autres personnages plus mineurs, également présents dans cette histoire: 

Chez les Nibulengens (la famille de nains) vils et sombres découvrons deux autres personnages:

Mime, un nain vil également, est aussi je vous le rappelle, le frère d’Alberich, au coeur de pierre, un forgeron, et est celui qui “forgera” l’alliance/l’anneau maudit(e) et magique; tout comme le “casque” enchanté “Tarnhelm”, capable de “transformer” son propriétaire en ce qu’il veut (si il possède l’anneau aussi).

Mime est aussi le “beau-père” d’adoption de Siegfried qu’il “élève” quand il recueille sa mère (Sieglinde), qui meure en couches chez lui.

Et Mime l’élève (Siegfried), par intérêt uniquement, pour tâcher d’aller récupérer le trésor, l’anneau, et le “Tarnhelm”, protégés à ce moment là, par un des géants, qui s’est “transformé” en dragon.

(Je vous rappelle qu’il y a deux géants, qui sont frères, Fasolt et Fafner).

L’un d’entre eux, donc, je reprends, va donc, je vous le rappelle, se “transformer” en dragon (Fafner), après avoir assassiné son propre frère (Fasolt), pour se garder pour lui tout seul, le trésor, l’anneau, et le “Tarnhelm”).

Et Fafner, comme Mime, comme Alberich, et comme Hagen et Gunther (je vous en parle plus loin de ces deux là), sont les êtres (avides de pouvoir), les plus sombres de cette histoire.

Hagen lui, est également un nain je vous le rappelle; et aussi, est le fils cruel d’Alberich.

Et chez les dieux et le reste des “créatures”, récapitulons tous le reste des personnages.

Fricka, est l’épouse de Wotan (le dieu des Dieux), et est aussi (comme Hera, chez les grecs), la déesse du mariage.

Erda, elle; est une déesse de la Sagesse et de la Terre, de la nature donc, qui voit l’avenir comme un oracle, conseillère de Wotan, mère de Brünnhilde, je vous le rappelle, et mère aussi des Norns (trois jeunes oracles).

Siegmund and Sieglinde, sont donc les jumeaux incestueux, et parents de Siegfried; Fasolt et Fafner, sont des géants qui ont construit dans le Valhalla, une forteresse pour les dieux; et qui, pour se faire payer, acceptent Freia, une déesse de la jeunesse et de la beauté comme “paiement”; puis finalement, les géants la “troque” Freia, contre le trésor du Rhin (y compris l’anneau et le “Tarnhelm”), quand les dieux réalisent qu’ils feraient mieux de se la garder Freia; pour eux; sans quoi ils vieilliraient rapidement (quelle idée insupportable pour ces dieux vains, et charmants quand même, si ils laissaient Freia partir); et je reprends, Fasolt et Fafner, sont également frères, ces géants; et Fafner va alors zigouiller son frère, pour se garder le trésor (la damnée malédiction de l’anneau qui noircit tous les personnages, dès qu’ils entrent au contact de cet anneau); Fasolt, l’autre géant lui, étant en plus amoureux lui, on le sent, de Freia (la belle déesse) de la beauté et de la jeunesse, (belle comme Aphrodite chez les grecs); et soeur dans cette histoire de Fricka, la femme de Wotan; Et Freia, elle, est donc responsable, la belle et tendre Freia, de la jeunesse des Dieux, par sa présence créative et gaie (je rajoute ça pour nous faire rigoler, et vérifier que vous ne dormez pas); et surtout grâce à sa capacité, son talent, sa “main verte” sans égal, pour fertiliser un magnifique verger aux pommes d’or, source de jouvence divine (et qui fait donc rêver donc Fasolt le géant, qui se la garderait bien pour lui tout seul, la/sa jolie Freia; et qui fait rêver aussi les dieux, et des générations d’amateurs de “Ring”); Donner, lui, est le dieu du tonnerre (comme Thor); Froh, lui, est le dieu du Printemps, et aussi celui qui fait apparaitre le “bifrost”, le sublime pont aux couleurs de l’arc en ciel pour accéder au Valhalla. Loge, lui, est le demi-dieu du feu, et; Gutrune and Gunther, sont des humains, demi-frère et demi-soeur de Hagen le nain; et des “époux” factices de Siegfried et Brünnhilde; lors du dernier opéra “Götterdämmerung” ; et je vous rappelle aussi, les huit “soeurs” Valkyries de Brünnhilde, les trois nymphes d’eau du Rhin, les trois Norns (jeunes oracles que l’on trouve pendant le prélude de “Götterdämmerung”), quelques animaux qui cavalent dans la forêt, des biches, des loups et des ours surtout; et enfin, un oiseau “parleur” bienveillant, qui guide Siegfried, vers sa Brünnhilde.

Trop chouette!

Que vous dire des interprètes majeurs de l’histoire?

Que la semaine dernière au MET donc, sous la direction géniale du chef d’orchestre suisse, Philippe Jordan, les chanteurs et musiciens furent éblouissants:

Michael Volle, le baryton allemand fut formidable de nuances pour incarner “Wotan”, ce personnage compliqué et attachant.

Tout comme Christine Goerke, la soprane américaine fut impressionnante de puissance, pour interpréter “Brünnhilde”, surtout pour “Götterdämmerung”, je l’ai moins aimé dans “Die Walküre” ou “Siegfried”, car j’aimais moins son jeu d’actrice, pour ces deux volets.

Et mon interprète préféré pour ce “Ring”, fut sans conteste, Andreas Schager, le jeune ténor autrichien, d’une vitalité, d’une technique et d’un charme; ahurissant, comme “Siegfried” héroïque: bravo!

Et quant à Tomasz Konieczny le bariton polonais, il fut parfait comme Alberich vil.

Quelle histoire donc ce “Ring”, qui eut tant d’influence aussi, en matière littéraire, sur notamment Tolkien, qui “pompa” beaucoup d’idées de Wagner, pour son “Lord of the Rings” à lui aussi: regardons ce que Tolkien pense du propre anneau maléfique, de sa saga à lui: avouez que ça pourrait se rapporter aussi, au “Ring” Wagnérien!

Sans parler de Marvel, qui lui aussi, s’inspira de la mythologie nordique et de l’imaginaire de Wagner, de Tolkien aussi certainement, pour ses propres BD, plus récemment adaptées au cinéma aussi, avec un succès de plus en plus impressionnant, y compris cette année. 

Regardons maintenant, juste un extrait court de “Thor, The Dark World” de Taylor en 2013, et admirons la beauté de son “Bifrost”, et du domaine divin dans les cieux:

Bon, et franchement, si j’avais un conseil à leur donner à tous ces héros du Ring, sur la fin de l’oeuvre, ou à ceux qui suivraient cette oeuvre, si il y avait une suite à ce “Ring”; c’est de changer leur fusil d’épaule, plus vite, quand les choses se compliquent; pour être heureux; et faire autrement plus rapidement; en commençant, par rendre l’anneau aux nymphes d’eau, presto; et en se pardonnant tous, toutes leurs offenses variées.

Tellement plus gai pour la suite!

Et Wotan, j’aurais envie de lui dire, que comme les héros de westerns, ou ceux de Marvel ces jours-ci, que l’union fait la force; et plutôt que d’abandonner tous les siens sur la fin, il ferait mieux de s’associer à un autre shérif, comme Dean Martin s’associe à John Wayne, pour retrouver sa joie de vivre, et des amis loyaux, comme dans cet extrait de “Rio Bravo” en 1959, de Hawks, tellement gai ce film!

Et en plus, John Wayne tombe aussi amoureux dans cette histoire là.

Et ça se termine hyper bien!

Trop bien!

Et Wotan aussi, j’aurais envie de lui dire aussi qu’il faudrait peut-être qu’il choisisse sur le plan sentimental, à qui il veut être loyal, et non seulement par devoir, mais qu’il soit heureux aussi, en rigolant aussi, et souvent, de plein de petites choses avec sa bien-aimée, et aussi, avec ses ami(e)s proches; comme Fred Astaire le faisait aussi, avec sa Ginger, tout particulièrement, et aussi avec plein d’ami(e)s, dans ce film si gai, “Shall We Dance?” de Sandrich en 1937.

Admirons cet extrait charmant; où tous deux rigolent énormément, savent qu’il faut rester joyeux et optimistes dans la vie, évoluer toujours, vers du meilleur si possible, essayer en tous cas de le faire, le plus possible; et malgré les peaux de banane sur leurs/nos chemins par moments; car comme tous, ils traversent eux aussi, parfois, toutes sortes de défis, qu’ils dépassent en fine, parce que quand on le veut, on le peut: bravo!

Et Siegfried et Brünnhilde enfin, j’aurais envie de leur dire, pendant “Götterdämmerung”, de (se) pardonner les mésaventures de Siegfried, et de se retrouver, simplement; et parce qu’ils s’aiment, comme dans ce sublime extrait de “The Angel and the Badman” en 1947, de Grant; regardons comme ils sont émouvants et charmants:


Ah la la …

C’est pas génial?

Fantastique les amis cet extrait lui aussi, je trouve…

Comme la vie si jolie…

Top!

Soft…

Fluttering…

Imaginative…

Loving…

Eternal butterflies 😊