“Otello” de Verdi: se souvenir de l’importance de ne donner sa confiance qu’aux êtres bienveillants…

Lundi 17 Décembre 2018- MET Opera house /Monday December 17th 2018-“Otello” by Verdi: a reminder of the importance of trusting only good intended people…

Cette semaine les amis, pour clore 2018, c’est à l’opéra (entre autres) que nous retournons. Génial!

Pour écouter et admirer Verdi et son “Otello”.

Une riche idée, pendant la période des fêtes de fin d’années, si riches musicalement parlant, sans parler du nombre d’opportunités gaies et épuisantes, de “fêter” la fin de l’année, pour tous, dans la Grande Pomme.

Et Noël n’est que la semaine prochaine! Ouf! un peu de répit!

Et du coup, ce post est comme toujours, un peu long, c’est Verdi qui m’inspire, et ce, malgré, les fêtes de fin d’années qui donc, comme toujours et de plus en plus, occupent.

Et donc, revenons à Otello.

Otello, est une oeuvre des plus sombres qui soit, vous allez voir, tirée d’une des plus grandes pièces de Shakespeare, mais qui néanmoins, évidemment me remplit de joie, car c’est quand même un des plus grands auteurs de l’humanité qui valorise, et avec grande nuance, de grandes émotions universelles et intemporelles: l’Amour, l’envie, et aussi et en particulier, les amis, la plus insidieuse des saletés: la jalousie.

Et la musique de Verdi est juste fantastique pour évoquer tout ça.

Et d’ailleurs, l’histoire d’Othello (avec un “h” quand il s’agit de Shakespeare) a des retentissements dans de nombreuses autres oeuvres magistrales, tellement c’est une oeuvre capitale. Mais laissez-moi d’abord vous parler de l’opéra et de sa représentation lundi dernier.

Otello de Verdi, un opéra en quatre actes conçu tard dans la carrière de cet immense génie, au libretto fantastique de Boito (dont je vous ai récemment fait découvrir l’extraordinaire “Mefistofele”), lui pris un peu de temps à composer (il mit huit ans à l’achever). Et Otello, donc c’est tout simplement sublime.

Et Verdi lui aussi, va se laisser influencer donc par des êtres, amis et collègues (ici, bienveillants) à l’idée de concevoir un opéra à partir de ce monument de la littérature (qui avait déjà également séduit Rossini) et alors qu’il avait déjà pris sa retraite, après le succès d’Aida. Et tant mieux pour nous!

Je vous résume l’intrigue, en deux coups de cuiller à pot, un peu comme Boito le fait, avec son libretto.

Découvrons donc (pour notre plus grande joie, Alleluia), comment Verdi avec grande sensibilité, liée à son talent, et sa grande expérience de la vie, ré-imagine, simplifie, cette intrigue tirée de Shakespeare, tout en exaltant en particulier aussi, à sa manière, à lui, l’expression tragique de la jalousie féroce, au coeur donc, de cette histoire mondialement connue.

Mais avant, parlons donc, deux secondes, de ce vilain défaut. Un sentiment vil et inutile, la jalousie, les gars, car si on est aimé, et que chacun est attentionné, il n’y a aucune place pour ça.

C’est pas plus compliqué que ça. Ouf!

Et évidemment parfois dans la vie, les circonstances sont complexes. Il faut s’y faire les gars, et les êtres, tel Otello de Verdi ou celui de Shakespeare, ne se sentent pas toujours autant aimés qu’ils le sont pourtant, car en face, leur partenaire, ou parfois leurs amis, ou famille (parfois, au sens large du terme), n’ont pas toujours la simplicité et/ou la générosité de le leur dire ou redire, spontanément, ouvertement et clairement, ou encore mieux, toujours spontanément et avec imagination, joie et gaieté idéalement, car ils sont complexes, imparfaits, parfois préoccupés ou stressés, et de toute façon, humains.

Et alors parfois, ils n’y pensent pas, car on ne le leur a pas forcément assez communiqué, ou transmis l’importance de faire vivre dans la durée, des mots attentionnés et gentils aimants et charmants drôles et gais, ou des regards, et des gestes, pour “l’autre”. Surtout quand “l’autre”, manifeste parfois, de drôles de signaux.

Et évidemment, la vie qui avance pour tous, à mille à l’heure, n’aide en rien. Mais ce qu’il faut toujours se rappeler, c’est alors que, c’est toujours à soi, que revient la responsabilité d’être moteur pour améliorer les choses, c’est toujours à soi, que revient la responsabilité de toujours choisir de prendre de la hauteur, de donner de la lumière et de l’Amour à ceux qui compte, de progresser et pardonner et se pardonner, toutes maladresses, pour laisser de la place à de la nouveauté, qui peut alors remplacer, la douleur des maladresses ou écorchures passées et sur lesquelles il ne faut plus revenir, une fois qu’elles sont finalement, définitivement digérées, sinon on n’est pas sortis de l’auberge.

Et évidemment, ça n’est pas toujours facile évidemment de se le rappeler, mais c’est important et crucial de le faire, pour les/nos relations qui comptent, pour qu’elles puissent parfois, enfin, réellement guérir, quand elles ont été malmenées un temps, plus ou moins long, y compris parfois par/pour des petits riens, mais qui peuvent parfois s’accumuler, et créer de la noirceur, si elles ne sont pas évoquées, ajustées et transcendées, ce qui rapidement alors, permet de dissoudre cette noirceur, grâce à la magie de l’Amour. 

Ah l’Amour…

Heureusement, l’Amour est toujours là pour nous aider. Toujours.

Sous mille formes…

Il suffit de se le rappeler. Et tant mieux! Ouf! 

Et évidemment le langage amoureux ou aimant de chacun, est différent, et c’est ça, qui à la fois, est fantastique et passionnant, et parfois également, complique la communication.

Et ainsi, les relations qui comptent en toute matière (Amour, amitié et familiale) peuvent alors s’épanouir à nouveau, et toujours davantage dans le temps. Car ainsi, se créent alors, de nouvelles circonstances plus gaies et positives, et plus aimantes encore. Top!

Et alors, du coup, tout est transformé. Et les murmures insidieux et vils d’antan, sont alors, enfin, finalement totalement transmutés, et restent enfin, au fin fond des oubliettes…

Et surtout, hyper chouette, de nouveaux horizons encore plus joyeux, gais, solides et heureux, enchantent alors, nos existences, dès lors que tout le monde l’entend de cette oreille-là. Moi je dis génial!

….

Et l’Amour, alors, permet de tout guérir.

Ouf les gars!

Trop chouette.

Et ça repart donc, entre ceux qui s’aiment, et qui sont bienveillants les uns pour les autres, en Amour, amitié ou en “famille”, car la confiance est alors restaurée.

Et c’est évidemment, ce que j’aurais dit à Otello, mais je vais trop vite!

Retrouvons donc Otello, qui lui se laisse embarquer pauvre chat, dans des inquiétudes terribles, qui lui font donc perdre progressivement la raison, pauvre loup.

Voici donc l’histoire d’Otello:

Otello est un Maure (un outsider), un gouverneur et général de la flotte vénitienne, rentrant à Chypre après une victoire sur les musulmans turcs. 

Il rentre, sur fond d’extraordinaire tempête, enchanté de retrouver sa femme, dont il est fou amoureux.

A son retour, malheureusement, Otello se laisse rapidement influencer par la noirceur des insinuations perfides, de son plus loyal conseiller et ami, Iago, jaloux, de ne pas avoir été promu, et qui du coup, par vengeance, va chercher à éveiller une jalousie naissante chez Otello, son grand ami aussi, au retour paré de gloire d’Otello.

Et Iago, va éveiller la jalousie d’Otello, en insinuant progressivement l’idée d’une infidélité potentielle de Desdémone, sa femme (qui n’a pas (eu) lieu, malgré un mouchoir en dentelles “faussement” incriminant “mis en scène” par Iago), et qui va conduire Otello à la folie: au meurtre de sa jolie Desdémone, sa bien-aimée, puis à son propre suicide, quand il découvre son erreur. 

Une destinée bien cruelle pour tous deux.

Ah la la…

Shakespeare, les gars, c’est souvent terrible.

Verdi réimagine donc, avec brio et beaucoup de subtilité, cette jalousie dévorante, si terrifiante et inutile, qui se développe progressivement, qui habite Otello de façon épidermique, persuadé à tort, en écoutant son diabolique conseiller Iago (qui est donc, en fine, un être bien plus malveillant, qu’il n’y parait) de la culpabilité de sa bien-aimée. Et c’est ça aussi, qui est aussi terrifiant, dans cette pièce pour moi. L’idée lugubre d’être doublement trahi, pour Otello.

En Amour et en amitié.

Hyper triste.

Ah la la …

C’est du lourd évidemment.

Et particulièrement désespérant, comme il se doit, car évidemment nous sommes au théâtre et à l’opéra, où c’est donc souvent, ainsi.

Mais heureusement, la musique est sublime. 

Parce que Verdi est un génie.

Et regardons maintenant, l’expression cinématographique de cette grande histoire à travers les décennies.

D’abord, regardons le trailer de la version de 1952, celle que je préfère, d’Orson Wells, fantastique…

Simple et à l’immense suspens…

Et maintenant, regardons aussi, un extrait en 1965, de la version de Burge, avec Laurence Olivier et la belle Maggie Smith:

Et enfin, découvrons-en une plus récente, en 1995, de Parker, avec Fishburne, Branagh et Jacob:

Ah la la…

Ca donne à réfléchir évidemment.

Et cette histoire, me fait donc, réellement penser aussi, qu’il est important pour tous, de se rappeler donc, de s’entourer, tant que possible, dans la vie, d’êtres bienveillants et également respectueux, heureux, joyeux, drôles, indépendants, paisibles, bons, positifs, sains, travailleurs, courageux, inspirants, tolérants, partageurs, et gentils surtout dans la vie, ambitieux ou non, pour mener une vie épanouissante.

Et aussi et surtout, que la vie n’est pas un long fleuve tranquille, et qu’il faut vraiment savoir être aimant, le plus souvent possible, avec ceux qui comptent. Et qui vous rendent heureux le plus souvent.

Et donc également, être pardonnants de leurs offenses, comme des nôtres (offenses), et tâcher de ne s’exprimer qu’avec des mots encourageants et gentils, les uns envers les autres, tâcher de montrer le bon exemple, quand des émotions plus négatives traversent nos vies.

Et évidemment, ça n’est pas toujours facile, mais l’Amour comme l’amitié d’ailleurs n’en “ressortent” ainsi, que plus forts, il me semble.

Car heureusement, on progresse comme ça dans la vie, quand on le décide, heureusement!

… 

Et évidemment, c’est parfois un défi, de faire preuve de tant de positivité en permanence, car la vie est complexe et n’avance pas forcément, comme on l’entend, par moments, mais tant mieux, ça ne la rend que plus intéressante. Si si…

Et surtout ainsi, en développant notre capacité à surmonter les obstacles, avec courage, détermination et optimisme, comme tous les héros de la mythologie, on forge notre caractère, et on augmente encore notre capacité à aimer, rire et créer, vaincre, triompher, et au pardon. Et du coup, la confiance, après un temps de cicatrisation, plus ou moins long, peut donc effectivement, alors redémarrer, et parfois, ça demande un peu de patience, de part et d’autres, et de la construction sans interruption, de la relation dans la joie et la bonne humeur.

Ouf!

Mais je reviens à mes moutons, et à Otello sur le plan musical.

Il est évidemment impératif pour cette oeuvre dramatique et noire, et très difficile à chanter, que non seulement les chanteurs soient impeccables vocalement parlant, mais aussi, capables d’un jeu d’acteur irréfutable, sans précédent, pour faire vibrer la salle.

Et lundi soir, les deux personnages et interprètes, qui m’ont d’ailleurs le plus touché, furent Desdémone et Iago.

Desdémone fut donc interprétée lundi soir dernier (comme il y a trois ans au MET), par la fantastique Sonya Yoncheva, une jeune soprano Bulgare magnifique, d’une expressivité rare: et en plus, pour ce rôle difficile, essayant de communiquer de toute son âme, pour son Otello, une douceur, une chaleur, une tendresse, un amour sans bornes, incomparable, malgré la folie galopante de son époux, et malgré leur Amour, mis à mal, et soutenue uniquement par sa foi, en leur Amour, c’est beau les gars.

Et il ne l’entend pas, Otello.

Il n’entend pas sa Desdémone, qui l’assure pourtant, de son amour indéfectible.

C’est ça qui est terrible.

Et Yoncheva, en un mot, fut donc: scotchante.

Et évidemment, c’est pour ça que j’aime l’expression partagée de leur amour pur et innocent, au premier acte, qui lundi soir, comme toujours, me prit aux tripes, l’innocence célébrée en particulier dans le texte, si belle, de leur immense amour, un amour non pas, naissant, mais surtout, non encore terni, par la jalousie d’Otello. Un amour simple dans son expression, mais réel, et bien incarné, en plus, trop génial, qu’elle partage avec son Otello, avec immense bonheur, et dont la sensualité, répare aussi et déjà, une des vertus de l’Amour incarné, tous les “maux” de leurs existence, jusqu’alors.

Evidemment que c’est charmant et émouvant. Et si vrai aussi.

Lisons…

Car c’est tellement simple et beau.

(All depart. Othello makes a sign to the
torchbearers who accompanied him to return to
the castle. He and Desdemona remain alone.)

Now as the darkness deepens
all harsh sounds die away,
and now my turbulent heart
finds peace in this embrace
and calm refreshment.
Let cannons roar and all the world collapse
if after the immeasurable wrath
comes this immeasurable love!

DESDEMONA
My splendid warrior! What anguish,
what deep sighs and high hopes
have strewn the path to our glad union!
Oh, how sweet to murmur thus together!
Do you remember?
You used to tell me of your life in exile,
of violent deeds and suffering long endured,
and I would listen, transported by the tales
that terrified, but thrilled my heart as well.

OTHELLO
I would describe the clash of arms, the fight
and violent thrust toward the fatal breach,
the assault, when hands, like grisly tendrils,
clung to bastions amid the hissing darts.

DESDEMONA
Then you would lead me to the glaring desert,
to scorching sands, the country of your birth;
and then you would relate your sufferings,
tell me of chains and slavery’s agony.

OTHELLO
Softened was your lovely face by tears,
your lips by sighs, when I my story told;
upon my darkness shone a radiance,
heaven and all the stars in benediction!

DESDEMONA
And I descried upon your dusky temples
genius’ ethereal beauty shining there.


OTHELLO
You loved me for the dangers I had passed,
and I loved you that you did pity them.

DESDEMONA
I loved you for the dangers you had passed,
and you loved me that I did pity them.

OTHELLO
And you loved me…

DESDEMONA
And you loved me…

OTHELLO
… and I loved you…
… that you did pity them.

DESDEMONA
… that I did pity them.

OTHELLO
Let death come now, that in the ecstasy
of this embrace I meet my hour of hours!
(The storm clouds have now completely
(disappeared. There are stars in the sky and on
the rim of the horizon can be seen the azure
disc of the rising moon.)
Such is the rapture of my soul, I fear
that never more to me may be safe
to know such bliss in all the hidden future of my fate.

DESDEMONA
May heaven dispel all cares
and love change not throughout the changing years.


OTHELLO
To that prayer of yours
may all the heavenly host reply ‘‘amen’’!

DESDEMONA
‘‘Amen’’ be the reply!

OTHELLO
(leaning against the parapet)
Ah! Joy floods my breast so piercingly
that I must lay me down and pant for breath…
A kiss…


DESDEMONA
Othello!

OTHELLO
… a kiss…
another kiss!
(rising and looking at the sky)
The blazing Pleiades sinks beneath the waves.

DESDEMONA
The night is far advanced.

OTHELLO
Come… Venus is radiant!

DESDEMONA
Othello!
(Clasped in each other’s arms they go towards the castle.)

Avouez que c’est hyper beau…

Même Vénus est présente …

Ah la la…

Et certainement un poil idéaliste, pour ceux qui n’y travaillent pas, autant que l’Amour le mérite, et évidemment c’est parfois du sport …

Mais ça en vaut la peine les gars…

Et évidemment que l’Amour évolue avec le temps, dans ses formes, et son expression, et d’ailleurs tant mieux!

Ca n’en n’est que plus riche ainsi…

Ah la la…

Trop beau …

Ecoutons maintenant, deux immenses “stars” nous l’interpréter:

Et les “cordes”….

En particulier: le violoncelle de Verdi…

Si joli…

Avouez que c’est hyper émouvant…

Ah la la…

Et Desdémone, est surtout, et en particulier, encore plus impressionnante et éblouissante, plus tard dans l’oeuvre, lors du dernier acte, qui est le plus émouvant et d’une tristesse infinie.

Ses deux airs majeurs et spectaculaires, de délicatesse et de beauté, the “Willow song” et son “Ave Maria” sont juste sublimes sur l’infinie tristesse d’être abandonnée.

Ecoutons d’abord “the Willow song” interprétée par Renée Fleming, qui chante l’histoire comparable d’une autre femme abandonnée, avec une justesse et une émotion hallucinante, et raconte sa tristesse infinie, comparable à celle du saule pleureur.

Ah la la…

Trop beau…

Avouez que c’est fantastique!

Et maintenant, apprêtons-nous à ralentir encore davantage, avec l’aria qui suit the “willow song”.

Et ici, cet “Ave Maria” est interprété par la grande (Anna) Netrebko, et vous verrez, il est presque, plus triste encore, et poignant, étant donné qu’elle se sait condamnée, et est en paix, malgré son inquiétude aussi, et que la prière est la seule chose qui lui reste à faire.

Ah la la…

Vous comprendrez alors, et enfin, pourquoi cet opéra est tellement impressionnant:

Ah la la…

Et ça ne s’arrange pas, pour la belle Desdémone, car après avoir prié, elle se couche dans son lit, puis se fait alors réveiller par son mari, qui refuse de croire à son innocence, l’embrasse malgré sa fureur, ce qui est d’une cruauté terrible, avant de l’assassiner.

Il l’embrasse à nouveau, alors qu’elle n’est déjà plus de ce monde, une dernière fois, quand il réalise, la duperie dont il a été victime, et se suicide. C’est glaçant.

Ah la la …

L’autre personnage qui m’a fait vibrer, c’est Iago, le traitre, qui par le biais d’un mouchoir en dentelles volé, réussit à faire naitre en Otello, des soupçons empoisonnés. Il est donc interprété avec brio, avec une énergie masculine féroce, fantastique, par le sublime baryton serbe, Zejko Lucic.

Ecoutons ici, son aria hyper connu sur la cruauté:

On constate qu’effectivement, son coeur a été noirci, par l’envie et la jalousie lui aussi, pauvre loup, et que du coup, il ne croit qu’à des choses bien tristes, et notamment à un créateur ou un univers pour les agnostiques, cruel…

Mais non les gars, il faut être plus optimiste que ça, bien que personne ne sache rien de façon certaine, en ces matières, mais il me semble que de faire vivre pour tous, de la lumière, et surtout aussi beaucoup de gaieté autour de soi, c’est mille fois mieux!

Et en plus, c’est bien plus gai pour tous.

Ouf!

Mais bon, je vous explique le pourquoi de Iago:

“I believe in a cruel God
who created me in his image
and who in fury I name.
From the very vileness of a germ
or an atom, vile was I born.
I am a wretch because I am a man,
and I feel within me the primeval slime.
Yes! This is my creed!
I believe with a heart as steadfast
as that of the widow in church,
that the evil I think
and that which I perform
I think and do by destiny’s decree.
I believe the just man to be a mocking actor
in face and heart;
that all his being is a lie,
tear, kiss, glance,
sacrifice and honour.
And I believe man the sport of evil fate
from the germ of the cradle
to the worm of the grave.
After all this mockery then comes Death.
And then?… And then?
Death is nothingness,
heaven an old wives’ tale”.

Ecoutons maintenant, le fantastique baryton gallois, le grand Bryn nous chanter ça, avec beaucoup de talent.

Mais bon, Iago, il faut le plaindre.

Pauvre loup…

Et il faudrait juste que, quelqu’un lui explique, que la noirceur peut toujours être transmutée …

Toujours…

Il suffit juste de le vouloir, et de progresser.

Ouf!

Et Otello, interprété par le ténor letton Aleksandrs Antonenko, fut vocalement impressionnant, c’est un des rôles les plus difficiles pour les ténors, très long, très riche d’expression.

Mais en fait, je n’ai pas été emballée par son jeu d’acteur, qui ne me paru donc pas assez subtil, et du coup, je n’ai pas réussi à avoir une once de compassion pour lui.

En même temps c’est normal, les meurtriers font quand même, froid dans le dos.

Mais Otello, c’est aussi, un amoureux, je vous le rappelle. Et en particulier, à la fin du premier acte donc, qui est le seul moment ou Otello et Desdémone expriment leur immense amour l’un pour l’autre, je vous le rappelle donc, et j’avais du mal à le sentir amoureux, Antonenko, alors qu’elle, Yoncheva, était donc fantastique de douceur et tendresse.

Et comme on sait, que ça ne va pas durer ce grand bonheur, ce premier acte a besoin d’être totalement enchanteur, pour qu’on puisse supporter la tristesse à venir. En tous cas pour moi.

Car l’Amour, comme vous le savez, c’est tout ce que j’aime dans la vie.

C’est qu’il y a de plus beau.

La production de Bartlett Scher sinon, était spectaculaire: les décors de Es Devlin (pas Roger Hart) très modernes, (d’ailleurs Es a désigné des décors pas uniquement pour le théâtre ou l’opéra, mais aussi pour des stars de pop music comme pour Kanye West et son  “Yeezus” world tour) et traduisaient, reflétaient bien le caractère glaçant de cette histoire, avec des panneaux en verre s’emboitant comme des legos. Et ainsi, sous nos yeux, un palais de cristal, se “déconstruisait” par moments, de manière variée, pour permettre d’enclore l’espace, de façon intime, ou au contraire, publique, en fonction des besoins de l’histoire.

Les costumes somptueux, de Catherine Zuber (rien à voir avec Christian ou avec la manufacture de papiers peints) étaient éblouissants et solennels.

Et les projections de lumière de Luke Halls, notamment pour évoquer la mer agitée au premier acte, qui annonce le retour de la flotte après une tempête terrible, et aussi la folie d’Otello à venir, très poétiques.

Et enfin évidemment, j’ai adoré les choeurs. Verdi compose toujours des choeurs fantastiques, en particulier lors de la première scène, ils sont incroyablement bien dirigés par Nézet-Seguin, et d’une grande expressivité et nuance, solennels et émouvants tout à la fois.

Et enfin, je voulais clore mes commentaires sur cet opéra, sur Otello, en évoquant rapidement, un de mes films préférés de tous les temps (dont les américains disent, que c’était la réponse française au film de Victor Fleming  “Gone with the Wind” a.k.a “Autant en emporte le Vent” (1939).

Il s’agit du chef d’oeuvre de Marcel Carné, “les Enfants du Paradis” (1945), dont le scénario dégouline, est infusé de références à Otello/Othello: 

“O perfide créature! Othello tua Desdémone pour bien moins que ça”…

“ Un mouchoir en dentelle sans doute”…

 “ A cause de toi je suis devenu jaloux, à cause de Baptiste”…

“ je peux enfin jouer Othello”…

Et un des personnages clefs de ce long métrage d’exception, Frederick le Maitre (Pierre Brasseur), un acteur, rêve de jouer ce rôle dans la première partie du film.

Et il n’y arrive qu’à la deuxième partie du film à le jouer, ayant enfin réussi à ressentir cette émotion — la jalousie– qui ne l’effleure pas au début de l’histoire, quand il rencontre pour la toute première fois, l’obscure et idéalisée Garance (Arletty), que personne ne peut posséder, et dont la poésie et le mystère fait vibrer non pas un, mais tenez-vous bien, quatre hommes à la fois:

“La Traviata” à côté les gars, c’est de la gnognote.

Regardons donc, le trailer de cet extraordinaire film.

Pour moi donc, le plus grand film français de tous les temps, comme pour beaucoup.

Et pâmons-nous devant les dialogues de Prévert qui sont juste, les plus beaux de la terre.

J’aime en particulier, ce que dit Arletty, lors de sa rencontre avec Pierre Brasseur: “Paris est tout petit pour ceux qui s’aiment comme nous, d’un aussi grand amour”…

Sans parler de tous les dialogues à tomber de poésie avec Barrault…

Ah la la…

Profitez des vacances pour le re-regarder.

Admirons maintenant, le magnifique trailer.

Mais je ne peux pas vous laisser, sans donner davantage de conseils à Desdémone et Otello, qui méritent d’être heureux ensemble, tant ils s’aiment, et pendant longtemps, quelque soit la forme, avant que les choses, ne prennent un drôle de tournant…

Alors d’abord, Desdémone, bien qu’elle soit charmante et parée de vertus, mais voyant que son Otello va mal, devrait tâcher de l’aider davantage, et en particulier, devrait l’aider à se rappeler, que c’est un héros, qui doit apprendre parfois, à contenir sa noirceur, sa colère ou tout autre sentiment vil, pour être encore plus fort, et être capable de vaincre ces/ses ennemis, tel Persée, qui est alors capable de décapiter “la Méduse”.

Et du coup, Desdémone devrait entraîner Otello, comme une autre figure féminine, Io, le fait. Une figure Io, qui adore Persée, qui ne veut que son bien, telle une amie de longue date, et qui aime l’accompagner dans toutes sortes d’aventures épiques, où idéalement elle survivrait, et rirait bien avec lui, sur mille sujets.

Et Io, sait que, pour progresser, y compris avec tous, un entrainement physique et spirituel est nécessaire.

Alors d’abord le “physique”, et évidemment la belle Gemma est convaincante…

Elle sait aussi Io, que cela doit être spirituel, et comme c’est très bientôt Noël, devrait lui faire écouter encore quelques chants entendus, et/ou chantés, depuis trois semaines, à New York.

Alors, pour se recueillir:

Et aussi, une version chorale, d’un morceau sublime de Vivaldi:

.

Et aussi, une version par un sublime quatuor.

Ca démarre doucement.

Et ça s’ouvre tranquillement, avec grande beauté.

Ecoutons…

Et pour chanter, toutes générations confondues, et à pleins poumons, parce que c’est gai!

Ensuite, si ça n’est toujours pas suffisant, de suivre les conseils de Io, la grande amie de Persée, Desdémone ferait bien de se prendre pour Donna Reed, dans deux films charmants.

D’abord donc pour l’héroïne, amoureuse de Jimmy Stewart dans “It’s a Wonderful life” de Capra en 1946…

En choquant son système nerveux à lui, en le faisant chanter, et rêver aussi, et de mille manières…

Et si ça n’était pas suffisant, Desdémone ferait bien de faire réaliser à Otello, que peut-être qu’il ferait bien, d’écouter son coeur, sans quoi, elle avancerait dans la vie, au bras d’un autre, comme dans ce nouvel extrait, de ce grand et beau film…

Et sinon, Desdémone pourrait se tourner vers un film, interprété par Donna Reed six ans plus tard, “The Caddie” de Taurog en 1953, où elle sait très exactement, comment sortir le meilleur et le plus charmant du beau Dino:

Tout ça, peut-être, réussirait peut être, à faire réaliser à Otello, que franchement, il n’y a pas “péril en la demeure”.

Ouf!

Et Otello, vis a vis vis de l’amitié d’abord, et d’Iago devrait se rappeler de bien choisir ses amis, des êtres de goût certes, mais aussi purs de coeur, et déterminés à toujours progresser dans la vie. Et qui sont capables de s’écouter, et de se faire confiance, même quand ils ne sont pas forcément d’accord sur tous les sujets, mais ils trouvent toujours, comment faire avancer le “schmilblick”.

Et le truc génial donc, c’est qu’ils ne sont pas obligés de se ressembler en tout points:

Par exemple, regardons “Funny face” de Donen, en 1957, où Fred Astaire et Kay Thompson, sont de grands amis, qui s’écoutent, même si, parfois, se chipotent un peu, aussi.

Et sinon les gars, tournons-nous aussi, pour parler à Otello, d’amitiés, qui en valent la peine, et bienveillantes aussi, vers un des films français les plus joyeux et drôles qui soit, pour moi en tous cas: “La grande Vadrouille” en 1966, de Gérard Oury où donc, Louis de Funès et Bourvil, sont très différents l’un de l’autre, et pas qu’en matière de métier, également en termes de personnalité, mais ils coopèrent ensemble, de façon heureuse, gaie et respectueuse, bien qu’irrévérencieuse, insolente et farfelue parfois, pour trouver des solutions à leurs défis variés, et y arrivent, et au passage, font marrer le pays entier!

Fantastique de deuxième degré …

Et juste génial!

Et enfin “engueulons”, euh je veux dire “réveillons” gentiment Otello de sa torpeur, vis à vis de sa Desdémone, en lui rappelant, qu’une femme aussi belle, authentique, pure, poétique, naïve et gaie, ça ne court pas les rues, comme ici, la belle Marilyn emballe le héros (Tom Ewell), dépassé par tant de magnificence et d’innocence, dans le film de Wilder en 1955, “The Seven year itch”, qui sait deux trois trucs sur l’Amour, et l’importance du dentifrice et de sa publicité, pour emballer son chéri.

Et sinon, tel Fred Astaire vis à vis de son Audrey, toujours dans “Funny face” de Donen en 1957, il devrait se rappeler les vraies qualités intérieures comme extérieures, de sa Desdémone:

Et évidemment, il pourrait aussi se rappeler Otello, combien, y compris dans un cimetière, les baisers réparent tout, comme dans “The Quiet man” en 1952 de John Ford. Avec celle qu’il aime. Et dans ce cas de figure, c’est son “amoureuse”, mais parfois, avec les amis aussi, les choses sont réparées d’un simple baiser sur la joue. Trop joli! Ouf!

Et enfin, avec “Fanfan la Tulipe”, de Jaque en 1952, rappelons à Otello, qu’il faut être charmant, et pas qu’insolent dans la vie, pour faire vibrer sa Desdémone, celle qui émeut le plus son coeur, et bien plus que les autres, et évidemment ici, il s’agit d’une belle italienne qui fait battre son coeur. Evidemment.

Je vous laisse enfin, avec plein de films fantastiques donc, à revoir pendant les vacances!

Et souhaite à tous un très Joyeux Noël!

Et retrouvons-nous donc en 2019!

Pour toujours plus d’imaginaire débridé!

Top!

Soft…

Imaginative …

Joyful…

Happy…

Unusual…

Charming…

Peace seeking…

Loving…

Eternal butterflies 😊