- Lundi 09 Novembre 2015– “Fragonard amoureux” au Musée du Luxembourg: L’Amour sous toutes ses formes, est toujours merveilleux.
- Mardi 10 Novembre 2015– Musée Marmottan: “Villa Flora”– Collection privée de toiles enchanteresses exprimant la poésie des sentiments humains. 1) Monday November 9th 2015– “Fragonard” exhibit at the Musée du Luxembourg: Love in all its expressions is always enchanting. 2) Musée Marmottan: “Villa Flora”– Exhilirating private painting collection exhibiting the most poetic human feelings.
J’étais à Paris en vacances, la semaine dernière…
Et aujourd’hui, je choisis de ne partager avec vous, que le plus poétique… qui me fut donné de voir sur le plan artistique…
Car comme tout le monde, je suis encore sous le choc de ce chaos incompréhensible…
Donc… faisons vivre de la lumière…
Dans les circonstances actuelles, ça me parait encore plus capital que d’habitude…
Fragonard (1732-1806) est un peintre emblématique du genre amoureux ….
Je l’aime ce peintre, depuis toujours, parce que ça me parait évident que — comme moi— il aimait l’Amour sous toutes ses formes…
Il se dégage en tous cas, de son travail, un vent de liberté, un souffle sensuel et érotique… Viscéral, presque épidermique … qui me fait frémir… depuis de nombreuses décennies…
Et cet été, j’ai été admirer mon tableau préféré de lui au Louvre…Mystère…
Et à ma grande joie, j’ai vu qu’une expo lui était consacrée en ce moment…
Un de mes meilleurs amis m’a rappelé, et je l’avais complètement oublié — qu’on avait été ensemble— il y a bien 20 ans — admirer une autre expo de Fragonard, non pas au musée du Luxembourg, mais au Grand Palais — En même temps, je le crois volontiers — vu que je l’aime depuis longtemps— Fragonard, et mon copain aussi — une grande complicité entre nous, existe depuis très très longtemps, comme des frères et soeurs…
Fantastique ce genre d’amitié, croyez moi …
Pour moi, Frago de son petit nom donc– dépeint parfaitement, dans ses tableaux, l’Amour avec un grand A — dans toute son expression tout simplement …sans qu’on soit obligé de décortiquer les émotions ou sentiments, attachés aux joies de la chair …
Car il me semble que c’est une erreur de toute façon, de faire ça —
Que de nombreux cas de figure existent—
Et ce qui est beau et poétique chez Fragonard, c’est justement qu’en matière d’Amour, il l’exalte sous toutes ses formes, en donnant vie à un imaginaire mystérieux, sensible, romantique, induit, pour laisser l’imaginaire de ses spectateurs faire le reste, selon leurs envies … chastes… érotiques … voir carrément charnelles….
Il brouille les pistes, et donc créée du mystère qu’il s’agisse de sens ou de sentiments … Il a bien raison …parce que la vie est longue, et il faut rêver ….C’est ça le plus gai…
Et ça me parait difficile à définir… de toute façon… l’Amour…
Et c’est pas le plus important…
Si il est suffisamment pur et fort, il triomphe de tous les obstacles… et trouve toujours son rythme, sa voie, une issue ….
Moi je dis, ça c’est réconfortant…
Frago donc, met en scène l’Amour…dans different contextes, plus charmants les uns que les autres… que ce soit une scène galante pastorale, ou d’amours mythologiques ou populaire, d’amours villageoises plus graveleuses, poissardes, grossières, indécentes…
Et il met son talent aussi, au profit de l’illustration de contes (et non pas de Fables), comme ceux de Jean de la Fontaine, ou d’autres, plus libertins encore—par Stanislas de Boufflers “la Reine de Golconde” par exemple, et illustre aussi d’autres livres lascifs… comprenant des gravures licencieuses…
Que ce soit la fraicheur, la légèreté, l’érotisme du sublime tableau “Des hasards heureux de l’Escarpolette”, respirant la légèreté, liberté, l’innocence, la pureté et quand même érotique… Si si…
… à mon tableau préféré dépeignant des amoureux transis, “Le Verrou”, il sait tout raconter…
Tout comme, j’adore l’idée depuis toujours, que la littérature fasse évoluer les moeurs et les coeurs des lecteurs….
Et que de grands romans d’amour comme L’Astrée d’Honoré D’Urfé du XVII ème, ai pu définir un amour galant pastoral, qui, sans faire fi des sens, prône la tendresse, la sincérité, le respect mutuel, la fidélité et la discrétion…
Puis qu’au XVIII, sous la Régence, les élites ajoutent à ce vernis galant, une quête hédoniste de plaisir charnel, complètement découplé du sentiment amoureux, via des espaces de plaisir, des salons d’apparat et au décor de la chambre à coucher recouverte de peintures mythologiques amoureuses…
Puis vers la deuxième moitié du XVIII, le livre illustré connait un immense essor et succès, et la littérature devint de plus plus libertine /érotique, avec la Nouvelle Heloise de Rousseau, interdite de lecture aux jeunes femmes chastes, jusqu’aux Liaisons dangereuses de Laclos — Formidable ce roman sur la nature humaine by the way …
Les Liaisons sonnent d’ailleurs le glas littéraire du libertinage pur et dur…
Et l’amour devient plus moralisé ..sous forme d’un amour sincère et tendre, nourrit de sentiments délicats et plaisirs plus raffinés et sophistiqués, notamment inspirés du genre de fêtes galantes dont Watteau fut l’inventeur—
Et qui culmine avec son cycle de grands formats, que j’adore depuis hyper longtemps, “Le Progrès de l’amour” peints pour la ravissante et extravagante, Comtesse du Barry, magnifique blonde, “favorite” et dernière maitresse de Louis XV, sensible aux atours étincelants et aux plus beaux bijoux, dont le roi la couvrait…
Et j’ai la chance — et d’ailleurs, j’y vais assez régulièrement — que je peux donc admirer, quand je veux, à New York… à la Frick collection —
Il s’agit d’immenses panneaux plus romantiques les uns que les autres, racontant les joies de l’amour, la poursuite, la rencontre, l’amant couronné, la lettre d’amour, l’abandonnée et enfin… et ouf … l’Amour triomphant…
Mais mon tableau préféré depuis toujours donc, “ Le Verrou” évoque donc une sublime scène de séduction — deux amoureux transis… prêts à s’adonner aux joies de l’Amour…
Et tant mieux pour eux — C’est si merveilleux…
C’est ce qu’il y a de meilleur dans la vie …
Dans la vie il faut s’aimer …et rire …Et recommencer le plus souvent possible…:)…
C’est le plus ça le plus important…
Laissez moi aussi vous parler aussi, de la sublime expo au Musée Marmottan, comprenant des tableaux de la collection Hahnloser– de peintres sublimes, exprimant l’immense poésie des sentiments humains…
Comprenant entre autres des peintres — Nabi— les peintres de l’émotion — (Bonnard— d’autres que ceux du musée d’Orsay l’an dernier, Vuillard, Gauguin) mais aussi Matisse, Van Gogh, Manet, Redon, Manguin et aussi des sublimes tableaux de Ferdinand Hodler et de Vallotton:
De Hodler:
— notamment un arbre– “jeune cerisier” (1906) en fleur, symbole de la jeunesse pleine de promesse et de vitalité… si belle et enchanteresse…
— ou aussi un tableau magnifique abstrait du lac Leman avec les Alpes Savoyardes (1905) évocateur de paix, de sérénité, de potentiel, d’optimisme, face aux accrocs de la vie (la montagne derrière)…
De Felix Vallotton:
— un tableau magnifique sur l’Esterel et la baie de Cannes (1925) qui m’évoque la douceur, l’intensité (le voilier rouge — touche délicate mais hyper puissante) et la profondeur des sentiments doux …de l’Amour infini…
— un tableau d’enfants (1912) — fantastique… pour exprimer leur innocence, leur esprit joueur, gai, concentré, aimant et turbulent à la fois, face à un jeu de dames…
— surtout le plus grand tableau de l’exposition à mon avis “La blanche et la noire” (1913), dont le thème est la liberté pour moi…rendant hommage à la Venus du Titien, ou à l’Odalisque à l’esclave, d’Ingres, et à l’Olympe de Manet, représentant une femme nue, d’une grande beauté, libre dans sa nudité, son sommeil, son érotisme offert au regard …et non au toucher …mais emprisonnée comme seul objet de désir, et non comme un réel sujet.. qu’observe une femme noire… fumant une cigarette, qui trouve sa liberté — qui lui est donc accordée… grâce à son travail— lui permettant d’exprimer son essence dans ses choix vestimentaires et de comportement (fumer)…
Particulièrement moderne pour l’époque …
— mais aussi le chapeau violet (1907) dont la profondeur de la couleur violine, contraste bien avec la légèreté des plumes, et la grande luminosité et liberté des épaules dénudées, contrastant elles même (les épaules), avec la grande expression de mélancolie, timidité mais néanmoins d’érotisme et de fatalisme, se dégageant de la femme s’habillant…
De Bonnard:
— le Tub… où l’action principale se passe dans le reflet du miroir, plutôt que dans la réalité — le miroir représentant pour moi la mémoire, le temps arrêté — l’imaginaire…
— les Coquelicots (1914) féminins, légers, et ancrés dans le monde, par le biais du large vase de porcelaine triangulaire et très gai…
— femme retirant son chemisier (1905) douceur et sensualité des amours à venir…
— portrait de famille spontané — sur le vif — d’une journée en mer en famille— scène gaie, vivante et aimante…
De Vuillard:
— magnifiques roses rouges posées sur le coin d’une table ornée d’une étoffe bleue… au magnifique vase presque “Klimtien” évocateur de raffinement, d’émotion et de passion…
d’Odilon Redon:
le magnifique bateau rouge (1910) évocateur de sensibilité, douceur, passion…
De Van Gogh:
— magnifique et vibrant si haut… dans ses coloris et son sens… le semeur (1888)… sur l’idée qu’on récolte ce qu’on sème…
De Cézanne:
—magnifique et énigmatique autoportrait, peint avec des outils et une technique hyper personnelle — le plus intéressant dans la vie…
De Manet:
— l’Amazone (1883), disciplinée, déterminée, autoritaire, évoqué par son costume épousant ses courbes, près du corps, ses gants …
De Henri Manguin:
— La sieste (1905) peinte à la Gauguin, et qui parle de la douceur de la détente de l’air tropical qui détend le corps et l’âme …
De Matisse:
— l’Odalisque debout, qui parle de clarté et sérénité sur soi même, confort avec son corps, sa sensualité assumée, sa féminité libre— bref, les belles choses de la vie …
— Nice cahier noir (1918)— qui évoque l’expression personnelle, l’univers personnel intérieur et la vie sociale extérieure… via l’équilibre entre la représentation de sublimes motifs décoratifs chaleureux, vivants et riches, des murs de la chambre d’hôtel et du paysage maritime extérieur, esquissé, et également enchanteur…
Et de la collection permanente de Marmottant, j’adore… et je vous laisse la-dessus, deux tableaux depuis toujours:
— La Parisienne de Jules Cheret (1836) offert à Monet, qui est un portrait d’Yvette Guilbert, dont on sent qu’elle était hyper gaie, vivante, élégante, joyeuse, en mouvement…
Monet adorait ce tableau, et en échange lui donna un autre: “La cabane du douanier” (1897), hyper poétique, dépeignant une plage à marée basse, infinie, surplombée par une belle cabane…
— Et mon préféré … de Marc Chagall depuis toujours…
“La fiancée au visage bleu (1956) qui je suis sure a influencé Bilal, qui enlace avec douceur, son bien aimé, dont le ventre couvert de fleurs, me parle de sa créativité, poésie et vitalité, et j’adore l’air heureux, doux, serein de son bien aimé…
…Qui me parle de la plénitude de leur relation…
Et enfin, pour rendre hommage à toutes les victimes d’attentats terroristes à Paris, et ailleurs dans le monde, deux morceaux de musique entendus à Paris la semaine dernière.
Le premier, c’est mon mouvement préféré de la 5ème de Malher, que j’ai été écouter Lundi 09 Novembre dernier à la Philharmonie, à Paris.
Et je peux vous dire…. tout le public était en larmes tellement c’est beau …
Le deuxième, c’est une musique d’aujourd’hui, que j’ai découverte récemment, que mon voisin à Paris, écoutait, fenêtres ouvertes, la semaine dernière, à tue tête…
Et qui m’évoque une magnifique lettre d’amour, peut être même la plus belle lettre d’amour … que j’ai jamais rencontré, qui nous a été lue par un prêtre à New York, Mardi 17 Novembre 2015.
Le jeune homme exprimait, avec une incroyable sensibilité, son immense peine face à la disparition de sa bien aimée…
Qui était tout pour lui…
Et dont la seule consolation pour lui, c’était de penser qu’ils se retrouveraient…
…au Paradis ensemble…
Et c’était bouleversant…