Les femmes dépravées et cultivées, amoureuses malgré elle, sont toujours attachantes— et cette fois-ci une Violette hyper sensuelle et crédible.

Mercredi 14 Janvier 2015 — “La Traviata” MET Opera House: Wednesday January 14th 2015— “La Traviata” MET Opera House— Cultured, morally corrupt women, unwillingly in love, are always endearing— and this time around, a carnal, steamy and credible Violet.

Ai été revoir (vu déjà, il y a quelques semaines) avec de nouveaux interprètes, cet opéra (un de mes préférés), qui me bouleverse depuis toujours.

Je sentais bien en prenant mes places, il y a de nombreux mois, que cette oeuvre prendrait une épaisseur, un parfum, un charme, et une magie totalement uniques –en fonction de la sensibilité des chanteurs. Et je n’ai pas été déçue— En plus, ai emmené une amie qui la découvrait pour la première fois. Toujours génial de faire découvrir et partager un chef d’oeuvre, avec des êtres qui comptent.

Une soirée éblouissante. Petit rappel de l’histoire: C’est donc l’histoire de Violette, femme perdue, pècheresse, dépravée, courtisane cultivée, qui se perd en fêtes et plaisirs de la chair, tombe finalement amoureuse, se sacrifie pour son amant, le retrouve alors qu’elle se meure — telle la Dame aux Camélias d’Alexandre Dumas, dont cet opéra est tiré. Une histoire universelle— qui me fait penser à une de mes grandes amies de toujours– hyper belle, exotique, immense fêtarde et danseuse— y compris de ball room dancing, intelligente, gaie, et, imaginative— qui bouleverse tous les hommes — à ses pieds depuis des années– sauf celui dont elle rêve évidemment— C’est toujours pareil –sinon ce n’est pas drôle. Je la trouve évidemment, éminemment attachante.

Fantastique dans ce rôle déchirant, d’un personnage à la fois fort et vulnérable, libre, jusqu’à ce qu’elle soit finalement consumée par sa passion, qui la hante. Qui prend de l’épaisseur quand elle se découvre capable de sacrifice, et est bouleversante, malade, n’en finissant pas de mourir.

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Dans cette interprétation, j’ai adoré en particulier, dans le solo d’Alfredo (formidable ténor italien Francesco Demuro— sensible et viril a la fois — dans la manière très tendre de lui déclarer sa flamme—  combien il est touché tout d’abord- par sa beauté, qui le subjugue totalement. Il exprime aussi d’une manière particulièrement poignante, la douleur et le délice de l’amour, la force de l’amour, si mystérieuse. Et à la fois, une grande douceur, sensualité et intimité se dégage immédiatement entre eux — qui rend le fait que Violette tombe enfin —éperdument amoureuse —totalement crédible et bouleversante.

Et étais comme toujours, sensible aussi, plus tard, au troisième acte –quand il évoque qu’elle est sa lumière, et le souffle de sa vie.

Et cette fois-ci, Violette fut chantée par une jeune et magnifique soprane Bulgare, Sony Jonchera, techniquement très impressionnante –un rythme particulièrement rapide et léger, et une excellente actrice— hyper sensuelle et douce, et du coup, beaucoup plus crédible et tragique, dans son rôle de femme décadente, dépravée, puis amoureuse et mourante. Le père d’Alfredo, Germont, chanté par Quinn Kelsey le bariton hawaiien, était à nouveau (même interprète qu’il y a quelques semaines) — fantastique de chaleur, d’émotion, et d’humanité, et engendrait également, un rapport d’une grande tendresse avec cette magnifique Violette –malgré son personnage implacable.

Cette musique de Verdi est décidément absolument fantastique, d’une beauté irréelle qui me transporte à chaque écoute.  Et quand en plus, comme ce soir là, c’est interprété avec autant de sensibilité, c’est tout simplement sublime.