Maylis de Kerangal– l’écriture romanesque– Lycée Français de New York lundi 27 Octobre 2014. Maylis de Kerangal— Poetic, reserved and incredibly moving novel writing– Lycée Français de New York Monday October 27th 2014 –“Réparer les vivants”.
C’est la manière de s’exprimer très poétique, retenue, pudique, et en même temps riche et expressive de cette auteure qui m’a particulièrement intéressée: Intériorisée, se protégeant tout en dévoilant énormément de choses sur sa personnalité et ses passions:
Visiblement touchée par la poésie de la mer, des flots, des vagues, de leur rythme, elle parlait d’ailleurs, comme une musicienne, comme une danseuse, comme une chorégraphe, une dramaturge, une cinématographe.
Il était question de tableaux, d’unité de temps, de composition, de séquences, d’entrées et de sorties, de parti-pris lyrique, musical, à chanter, scènes d’ouverture, de composition dramatique.
Habitée par l’idée médiévale d’héroïsme, et son expression contemporaine — le don d’organes – l’enjeu humain, médical, légal unique (la loi s’efface devant le choix des familles): la solidarité que cela implique — une fascination pour le geste de la transplantation qui est à l’opposé de la barbarie– Que quelqu’un ai osé l’imaginer.
Et puis aussi, l’idée du don: quand on donne– on donne– tous ses organes — En même temps, la difficulté pour certains — l’attachement pour eux — à certains organes comme les yeux, qui symbolisent un regard, une intériorité. Un sujet délicat.
La transplantation du coeur et ce que cet organe symbolise– Ce qui fait son humanité– différent d’un coeur animal. Devenu le lieu de l’amour, et des émotions, à la dimension à la fois organique, physique, musculaire, c’est une valve, mais aussi le symbole de la Chrétienté, de l’amour courtois, et le lieu des affects, du courage, lieu de l’amour.
Habitée par les paysages vivants et poétiques du Havre– lieu de son enfance: les cieux tourmentés, son estuaire, le fleuve, passer de l’autre côté de son horizon maritime, sa météo agitée, sa destruction, et sa reconstruction.
Et enfin, convaincue aussi de la nécessité de laisser son oeuvre se métamorphoser, sans s’en mêler, lorsqu’elle sera portée à l’écran.
Une artiste et une femme cultivée, riche, délicate et sensible.