Mardi 09 Avril 2019 Lincoln center MET Opera building: /Tuesday April 9th 2019–“Don Giovanni” by Mozart: the most sunny and dark playboy constantly “moves” audiences…
Cette semaine les amis, nous retournons à l’opéra (entre autres), pour redécouvrir ce chef d’oeuvre, de l’immense Mozart.
Et évidemment, il y a beaucoup à dire sur cette oeuvre; hyper divertissante du grand canon classique de l’opéra, et sur ce personnage mythique et son retentissement dans le monde artistique!
Et comme le prochain post sera en Mai (les vacances de Pâques approchent et il faut aussi réorganiser les spectacles de la saison prochaine; oh joie)! Du coup, ce post-ci est un peu long; vous êtes prévenus, car je suis inspirée!
Top!
Et Mardi soir dernier donc; j’assistais avec un grand groupe de joyeux lurons; à cette tragi-comédie en deux actes; à la fois sombre et gaie musicalement “Don Giovanni”; et quelle musique sublime tout au long de l’opéra; et quel libretto hyper philosophique aussi; évidemment; issu de l’imaginaire de l’immense Da Ponte; auquel Casanova, le séducteur le plus illustre de l’histoire de l’humanité, les amis; et qui était aussi un proche de Mozart et de Da Ponte, eh bien, Casanova lui-même aussi, aurait donc également, figurez-vous, contribué à quelques passages.
Avouez que c’est scotchant!
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Et regardons maintenant, le trailer du MET Opera House, pour vous donner une idée de la production de Grandage, souvent impressionnante, chantante, dansante, entrainante et formidable!
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Revenons maintenant au “héros” de cette oeuvre, car il est particulièrement complexe notre “Don Juan” les amis; il est en fait, comme chacun sait, un véritable anti-héros; un “womanizer” comme on dit ici, un coureur de jupons invétéré, pour ne pas dire totalement “addict” des plaisirs de la chair; plus que volage, carrément donc, un poil sociopathe sur les bords également par moments; ce séducteur de premier ordre, prédateur, chasseur de femmes en tous genre, constamment à la recherche de nouvelles sensations physiques, au coeur visiblement émotionnellement “paralysé” puisque presque désensibilisé. Et évidemment, ces/ses immenses “fragilités” font frémir; et il est évidemment très facile de s’en moquer de ces/ses “troubles” du comportement; et/ou donc d’en avoir hyper peur; mais ce personnage est évidemment par ailleurs, charmant de nature, poétique et très intelligent aussi; et du coup évidemment fascine depuis longtemps l’humanité; et fait aussi l’envie de certains même; qui aimeraient lui emprunter un peu de son charme dévastateur, et de son indépendance d’esprit aussi; et ne (se) l’avouent pas forcément.
Mais le destin tragique de ce personnage qui reste fidèle à ses principes non conformistes de “womanizing” sans vergogne; et rejetant aussi la possibilité même de rédemption de son âme, à laquelle il ne croit pas une minute; est évidemment impressionnant; car il s’agit du coup, d’un destin lié à des choix parfois heureux et parfois moins; et peu conventionnels; faits par un personnage complexe et néanmoins attachant; car ambigü, têtu et compliqué; comme parfois la condition humaine; pas toujours facile à déchiffrer; en même temps, tant mieux, c’est plus riche comme ça; et on se dit donc quand même, quand on est idéaliste, et optimiste pour son prochain; et prêt à l’aider à choisir de vivre le meilleur de l’existence, sans faire de mal à “l’autre”; que notre “Don Juan” de Mozart, pourrait évidemment évoluer autrement, ce chameau; si il se l’autorisait, cette autruche; à réellement croire en une évolution de son comportement; jusque-là un poil radical et caricatural dans cette oeuvre; et on se dit que si il envisageait une évolution de son être, qui serait en fine bien plus exaltante pour lui; l’avenir serait sûrement bien plus radieux pour lui; car bien évidemment, dans cette histoire, pendant ces deux actes; il ne connait que les plaisirs de la chair, et non pas le bonheur d’un coeur qui exulte, qui ose partager dans la durée, de la véritable intimité en amour ou en amitié; qui; avec le bon partenaire, comme chacun sait; sur de nombreux plans, y compris parfois dans le meilleur des cas, avec un amoureux; comprenant bien évidemment également, celui de la chair; est donc juste génial, gai, et spontané souvent; et qu’on retrouve aussi heureusement, bien qu’autrement évidemment, avec de très bons amis; car rigoler de petites choses personnelles gentiment, et parfois même comme de jeunes chenapans, c’est formidable également; et bref, l’intimité au sens large, c’est vaste, et ça peut être évidemment; pour les plus chanceux et déterminés; encore plus joyeux et épanouissant évidemment; y compris au fur et à mesure que la relation se développe; lorsque chacun est attentionné pour l’autre. C’est ça aussi qu’il faut qu’il apprenne ce mauvais garçon, également charmant; qu’il ose se perdre dans l’autre sur de multiples plans, et qu’il réalise pour résumer, que c’est possible de le faire aussi, dans la durée, avec une amoureuse idéalement, mais aussi avec de véritables amis attentionnés, et le partage alors, peut être source d’immenses bonheurs et inouï de petites gaietés réjouissantes; pour lui et ses “véritables” proches.
Ah la la…
Et évidemment, comme il y a des tempéraments différents sur tous les sujets, comme chacun sait; du coup parfois, ça complique aussi par moments, le rapport aux autres…
Ah la la…
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Et évidemment, comme chacun sait, c’est comme les goûts et les couleurs; tout existe en matière sentimentale, tout particulièrement; et du coup, il y a ceux qui la vive cette jolie matière; au sein de l’institution du mariage; pour d’autres, c’est vécu autrement; et c’est évidemment variable en fonction des valeurs de chacun, de leurs éducations, convictions, ressentis, préférences, qualités, défauts, envies et besoins qui évoluent parfois en plus, avec le temps; bref; c’est passionnant; et ça peut être vécu de façon riche; chaste pour certains, moins pour d’autres; tout existe, et ça ne regarde évidemment; que les intéressés.
Et évidemment au XVIIIème, comme chacun sait, bien que les moeurs furent plus libres à l’époque qu’elles ne le sont aujourd’hui (encore que), leurs vies l’étaient souvent moins; étant donné qu’ils choisissaient généralement, au contraire d’aujourd’hui, davantage leurs partenaires “officiels”, par devoir ou intérêt; plus que par amour et/ou désir. Ceci explique du coup, cela.
Et du coup, comme toujours, il faut tout leur dire à ces personnages d’autrefois. Et rappeler à certains d’entre eux, la possibilité de vivre un vrai amour, et plus de petits et grands bonheurs en tous genres; si ils s’autorisaient (surtout ceux qui se prennent pour Don Juan), à ouvrir leur coeur à des relations épanouissantes de mille manières, amoureuse ou faites d’amitiés profondes, plutôt que seulement superficielles, y compris sur le plan sensuel; et à confronter aussi, leurs addictions diverses.
Et évidemment tous les goûts sont dans la nature, mais il me semble qu’un peu de profondeur pour Don Juan dans la durée, le rendrait peut-être donc un poil plus heureux; et qu’il ferait le bonheur au passage aussi, de ceux qui l’estime, et parfois à qui il plait davantage encore, pour sa personnalité originale, colorée et gaie. Just saying…
Trop bien!
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Mais je vais trop vite; laissez-moi d’abord vous résumer l’histoire de ce personnage légendaire vu par Mozart; évidemment, il en fait une “fable” particulièrement amusante et un poil caricaturale aussi; je vous raconte ça, en deux coups de cuiller à pot:
Don Juan, un gentleman hyper séduisant, et néanmoins scélérat, immoral, et “sex addict” donc; tel un “chasseur” bien portant et charmant, amateur de “lapins” séduisants, donc; pour résumer; “coure” trois femmes différentes à la fois, pendant cet opéra; deux issues de l’aristocratie; Donna Anna, et Donna Elvira; et une de la paysannerie; Zerlina.
Auprès d’Anna, au démarrage de l’opéra, ça commence fort: Don Juan donc, se fait passer pour le fiancé d’Anna, en étant “masqué” comme Zorro; se fait passer pour le doux Ottavio, ce salaud; et c’est d’autant plus salaud, qu’Ottavio, est totalement radada de son Anna, tout au long de l’opéra; Don Juan “masqué” donc, tente d’en faire son “quatre heures” de la belle Anna; et évidemment, quand elle se rend compte des intentions malhonnêtes de son agresseur; elle se rebelle alors instantanément; et appelle à l’aide; verte de terreur; et est heureusement, secourue rapidement par son père, qui provoque évidemment, comme c’était la coutume à l’époque; sur le champ; un duel; que Don Juan commence par refuser d’abord; puis qui coûtera évidemment, la vie au père d’Anna, un “Commandeur”; c’est malin tiens, et bien sombre évidemment; tout ça.
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Puis, plus de légèreté dans l’opéra palpite alors; Don Juan retrouve une “conquête” d’autrefois, toujours amoureuse de lui, Donna Elvira; furieuse d’avoir été délaissée, alors qu’ils se sont autrefois, officieusement “fiancés”, et qui, comme Anna; cherche à se venger de Don Juan. C’est pas très malin franchement, de la part d’Elvira, cette cruche; de croire les yeux fermés, aux promesses de mariage données hyper rapidos par ce grand séducteur un peu fêlé, qui ose tout, avec la gente féminine; et généralement ça se voit assez vite ce type de comportement puéril; et puis une promesse faite aussi rapidement poulette, sur un sujet aussi “engageant”, après juste quelques jours; évidemment, parait un poil idéaliste à ce stade de leur relation; just saying; et cette dinde ferait donc bien mieux de s’intéresser à un autre, plutôt que de s’énerver bêtement; et de vouloir se venger de cet “abandon”; car évidemment, du coup, en voulant se venger sottement, elle reste ainsi, évidemment, prisonnière de sa colère, et c’est donc idiot; car en plus, elle devrait être consciente du fait que si réellement, c’était pensé de la part de Don Juan; cette promesse de mariage; il aurait joint le geste à la parole; un point c’est tout; autrement dit, si ça devait se faire entre eux; ce destin là; ça se serait fait; et si ça n’a pas été le cas, c’est que ce n’était pas leur destin; ou en tous cas pas à ce stade de leur développement mutuel; voilà; elle devrait juste avoir l’humilité et la grâce de le reconnaitre rapidement; parfois, les êtres ont réellement peur de l’engagement, et mieux vaut s’en apercevoir vite, plutôt que de monter sur ses grands chevaux arrogants et orgueilleux; c’est pas plus compliqué que ça; et elle ferait mieux juste, de se réjouir de la gaieté de l’époque passée; heureuse entre eux; et ferait mieux aussi de pardonner rapidement à son “fiancé” son comportement volatil et infantile, puisqu’il ne le fait pas forcément exprès, cet “addict” invétéré, qui en souffre peut-être par moments aussi (on imagine peut-être naïvement, mais j’en suis sûre que ça doit être inconfortable d’être “addict” sur ce plan là, comme toute addiction qui prive de liberté); et après, elle ferait mieux juste de prendre ses jambes à son cou, et d’avancer au triple galop, vers un avenir romantique plus épanouissant pour elle, qui s’ouvrira dès qu’elle aura fermé cette parenthèse entre eux; et donc ce n’est pas la peine d’en faire un fromage de cette déception amoureuse évidemment désagréable sur le moment, mais vu qu’elle est jeune et belle, et qu’elle a l’avenir devant elle, cette toute jolie; il faut qu’elle réalise au plus vite que ses multiples qualités seront sûrement appréciées à leur juste valeur, par un autre prétendant, plus “sérieux”, sans être d’un ennui faramineux; alors que pour Anna; qui s’est fait elle, réellement agresser par Don Juan, et qui a aussi perdu son père à cette issue; sa colère vis vis de Don Juan, elle; elle, évidemment est nettement plus compréhensible et justifiée, évidemment, à mon humble avis, les amis.
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Et enfin, la dernière “proie” de Don Juan, c’est Zerlina; qui elle; elle est une paysanne charmante donc; qui s’apprête à se marier; séduisante, ravissante et attirante; et qui a la tête bien sur les épaules; bien qu’elle ne soit pas non plus totalement insensible aux charmes de Don Juan; mais qui a le bon sens, elle, de ne pas se laisser séduire entièrement. Et évidemment tout ce petit monde, continue tout au long de l’opéra, à se faire berner par Don Juan et son fidèle serviteur Leporello, s’amusant ensemble; bien que n’étant pas de véritables amis; et qui dupent donc toutes ses “dames” et leurs entourages, en “échangeant” entre eux, même parfois, leurs “identités”, pour profiter encore mieux de leurs opportunités variées, de vivre toutes sortes de plaisirs immoraux. C’est du joli tiens, mais ils rigolent bien évidemment. Et font rire le public au passage, aussi. Parce que c’est raconté tout ça, de façon légère et gaie, évidemment.
Puis le “Commandeur” refait une apparition, sous forme de statue terrifiante; se fait inviter à diner chez Don Juan; et devant le manque d’envie de “repentir” de Don Juan; le condamne alors instantanément, aux Enfers; ce qui, du coup; entraine sa mort immédiate.
Et la vie continue alors; pour tout ce petit monde de façon gaie et plus légère; tous étant soulagés aussi que ce “salaud” soit donc puni de mort fracassante, qu’il a lui-même infligé plus tôt dans l’histoire, au “Commandeur” (bien que certes à l’occasion d’un duel; mais qui n’aurait jamais eu lieu, si il n’avait pas chercher; ce scélérat, à “ravir” de façon masquée, la belle Donna Anna).
Quelle histoire!
Ah la la…
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Ah la la…
Et la production du MET de Grandage donc, Mardi soir dernier, bien que très souvent réussie (quels ballets folkloriques hyper jolis aussi); était parfois inégale; par moments, trop pauvre à mon goût; mais heureusement, hyper expressive pour certains passages clefs de l’histoire, comme par exemple, lors de l’énumération du “catalogue des conquêtes” de Don Juan, qui fait toujours rire le public, et qui m’évoquait une pub pour “Egoïste”, le célèbre parfum de Chanel, il y a quelques années en France.
Ecoutons l’air du célèbre “catalogue”, si drôle et un poil caricatural évidemment, pour toutes les femmes; et les espagnoles en particulier, en prennent une pincée de plus, pour leur grade; pour amuser la galerie; on rêve, mais évidemment le public rigole quand même, parce que c’est bon enfant, et tellement hallucinant de drôlerie et d’exagération, que ça marche, et tout le monde se bidonne évidemment…
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Ecoutons maintenant mon air préféré, si romantique et un poil érotique aussi évidemment; qui décrit bien le savoir-faire insensé de ce séducteur de haut vol, avec la charmante Zerlina; l’aria démarre au bout de trente secondes, mais il vaut son pesant d’or (ou de cacahouètes grillées); et est surtout paré, au fur et à mesure que Don Juan prend ses “appuis” (comme en matière de sport aussi), d’une de poésie grandissante, inouïe…
Ah la la…
Trop joli…
Brace yourselves…
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Et regardons maintenant aussi, un extrait d’un aria de groupe, un “sextet”, assez extraordinaire musicalement; et si riche d’émotions variées; souvent gaies et joyeuses; et par moments plus sombres aussi; aux très grands interprètes également, tout comme les extraits précédents; car au-delà d’être de sublimes chanteurs, ils sont tous aussi d’excellents acteurs, extraordinaires; et ici, retrouvons donc Leporello; “travesti” en Don Juan, au milieu de toutes les charmantes conquêtes de Don Juan; accompagnées de leurs autres “love interests” pour Anna et Zerlina, contrairement à Elvira; qui elle, cette charmante autruche écervelée, est toujours radada de son “Don Juan”, son “fiancé” d’antan, cette dinde jolie, amoureuse transie; Leporello, lui; cherchant vous allez voir, à se sortir d’une situation de plus en plus précaire et “silly”:
Du grand guignol épatant …
Regardons et rigolons…
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Avouez que c’est génial!
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Et enfin, admirons l’autre scène mythique du “Commandeur” refaisant surface; et emmenant Don Juan aux Enfers, une scène particulièrement impressionnante et terrorisante …
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Avouez que c’est hyper fort et sublime!
Ah la la…
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Et les chanteurs Mardi soir dernier?
Géniaux!
Surtout Don Juan, bien évidemment; interprété avec brio, par le baryton suédois Peter Mattei, fantastique comme séducteur invétéré charmant; tout comme ses trois “conquêtes”, qui furent également impressionnantes: en tout premier lieu; Donna Anna fut fantastique de technique, de clarté et de tristesse, interprétée avec grandeur par la grande soprane chinoise Guanqun Yu; ensuite, ma chanteuse préférée Mardi soir dernier, à cause de son extraordinaire jeu d’actrice aussi; fut Zerlina interprétée par la mezzo italienne, Serena Malfi, charmante et sexy, comme le veut son personnage, et la soprane américaine Susanna Philips, elle, fut parfaite elle aussi; comme Elvira; cette jeune dinde un peu sotte et transie; tout comme j’ai aimé le ténor slovaque Pavlo Breslik, comme Ottavio doux et amoureux de son Anna; qui mérite une fiancée plus sympa avec lui; vu son immense attention pour elle; et la basse russe Dmitry Belosselskiy fut formidable aussi comme “Commandeur” terrifiant. Leporello et le fiancé de Zerlina, eux, m’ont moins emballé; mais ce n’était pas non plus une cata; car il y avait tant à observer Mardi soir dernier, qu’évidemment, on ne s’est pas ennuyé une seconde, et on a le droit évidemment aussi, d’être davantage ému(e) par certains chanteurs, plus que par d’autres; parfois; c’est la vie!
Bref, quel opéra Don Giovanni!
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Et évidemment cette “légende” et ce personnage “mythique” font couler beaucoup d’encre théâtrale, poétique, musicale, chorégraphique, et cinématographique; et toujours cynique depuis longtemps…
Mozart avec son opéra joué la toute première fois en 1767, fut évidemment inspiré par le roman dramatique espagnol de Tirso de Molina écrit en 1630, “El Burlador de Sevilla y Convidado de Piedra” (“The Trickster of Seville, and The Stone Guest” comme ils disent ici), focalisé sur l’honneur et la chasteté des femmes avant le mariage, si capital à l’époque; puis cinquante ans plus tard, en 1665, c’est Molière qui en fit une pièce célèbre “Don Juan” dans le monde entier, et qui amuse évidemment entre autres; tout particulièrement, tous les écoliers français, depuis belle lurette;
Regardons un extrait télévisé de cette pièce; jouée par l’illustre Piccoli, juste un passage poétique où Don Juan montre ses talents de séducteur pour Charlotte /Zerlina; au bord de la mer sur une jolie musique de Mozart naturellement:
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Quel beau parleur décidément celui-là…
Shadwell en 1676 en fit aussi une pièce “The Libertine”; qui inspira ce morceau de Purcell pour l’accompagner en 1692:
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Puis évidemment d’autres pièces furent écrites sur ce personnage: de Goldoni, le dramaturge italien, il faut citer au théâtre “Don Giovanni Tenorio o sia Il dissoluto“, “The Dissolute” en 1735.
Et puis, il faut aussi mentionner le ballet de Gluck en 1761.
Regardons un extrait classique et charmant pour dire son talent de séducteur y compris comme danseur:
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Puis citons aussi l’immense poème ravissant de Espronceda, de 1840, “El estudiante de Salamanca”; qui raconte lui, comment Elvira fut séduite par Don Felix, une nuit; et la descente aux enfers de Don Felix après un duel fatal.
Lisons juste une jolie strophe:
“Bella y más segura que el azul del cielo con dulces ojos lánguidos y hermosos, donde acaso el amor brilló entre el velo del pudor que los cubre candorosos; tímida estrella que refleja al suelo rayos de luz brillantes y dudosos, ángel puro de amor que amor inspira, fue la inocente y desdichada Elvira”.
Avouez que c’est beau!
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Puis “Don Giovanni” continua à inspirer des oeuvres de toutes sortes d’auteurs célèbres:
Goethe en 1797, écrivait à Schiller ces quelques mots: “Your hopes for opera are richly fulfilled in Don Giovanni but the work stands absolutely alone and Mozart’s death prevents any prospect of its example being followed”.
Le grand E. T. A. Hoffmann, avec son “Don Juan” en 1813, décrit bien lui, la psychologie du personnage et la majesté de l’amour aussi.
Lisons un extrait:
“The Don claimed the right to live; by this claim his spiritual and corporeal organization was actuated and inspired, and he was driven by an unquenchable yearning that coursed unceasingly through his veins to clutch at every earthly phenomenon that came his way, futilely seeking his quietus therein. To be sure, there is nothing on this earth that elevates man in the most intrinsically human sense to such a height as does love, by whose mysterious and powerful agency the fundamental constituents of his being are at once annihilated and transfigured. Small wonder, then, that Don Giovanni hoped to still the ardor that lacerated his breast through love, or that out of love the Devil saw fit to weave the noose he slung around the Don’s neck”.
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Et en Russie, Pushkin, avec sa pièce “Le Convive de pierre” en 1830, s’y colla aussi:
Lisons juste un court extrait traduit en anglais:
DON JUAN (pensively): … Poor Inez!
She’s gone now! How I loved her!
LEPORELLO: Inez! The black-eyed one … Now I remember,
For three months you were paying court
To her; it was all the devil could do to help.
DON JUAN: July it was … at night. I found strange pleasure
In gazing at her sorrowful eyes
And death-pale lips. It’s strange,
You apparently didn’t think she was
A beauty. And in fact, there wasn’t
Much beautiful about her. Her eyes,
Just her eyes. And her glance … I’ve never seen
Another glance like that.
Un opéra russe de Dargomyski, moins connu fut alors composé en 1872, d’après cette pièce également figurez-vous.
Et Kierkegaard lui en 1843 s’intéressait à la condition humaine lui aussi dans son essai “Either/Or”; et aurait lui, imaginé les pensées suivantes pour le personnage de Don Giovanni: “To see her and to love her is the same thing, it is in the moment. It is the same moment, everything is over and repeats itself endlessly”.
“Don Juan Tenorio”, la pièce en 1844 de Zorrilla, est elle aussi, bien jolie par moments:
“In short, my words of sweetness, so possessed her hearing; desires still slumbering, awakened in her, beating there inside her breast, set light to a flame so true, that she already loves you, and it’s only of you she’s thinking”.
Hyper émouvant aussi évidemment…
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En 1821, lisons juste un passage du poème hyper long sur “Don Juan” de Byron: vous allez voir ça résume bien sa vision de l’existence:
LXXXVI
“But “carpe diem,” Juan, “carpe, carpe!”
To-morrow sees another race as gay
And transient, and devour’d by the same harpy.
“Life’s a poor player”—then “play out the play,
Ye villains!” and above all keep a sharp eye
Much less on what you do than what you say:
Be hypocritical, be cautious, be
Not what you seem, but always what you see'”.
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En 1844, écoutons le poème de Strauss inspiré par la pièce de Lenau; où Don Juan désespère de ne pas trouver la femme idéale; mais si elle existe pour chacun, il faut y croire, c’est bien plus gai comme ça!
Ecoutons:
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Et Baudelaire, dans “les Fleurs du Mal”, en 1857, lui aussi fut inspiré par cette fin tragique et le “mal être” évidemment du héros:
Don Juan aux enfers
Quand Don Juan descendit vers l’onde souterraine
Et lorsqu’il eut donné son obole à Charon,
Un sombre mendiant, l’oeil fier comme Antisthène,
D’un bras vengeur et fort saisit chaque aviron.
Montrant leurs seins pendants et leurs robes ouvertes,
Des femmes se tordaient sous le noir firmament,
Et, comme un grand troupeau de victimes offertes,
Derrière lui traînaient un long mugissement.
Sganarelle en riant lui réclamait ses gages,
Tandis que Don Luis avec un doigt tremblant
Montrait à tous les morts errant sur les rivages
Le fils audacieux qui railla son front blanc.
Frissonnant sous son deuil, la chaste et maigre Elvire,
Près de l’époux perfide et qui fut son amant,
Semblait lui réclamer un suprême sourire
Où brillât la douceur de son premier serment.
Tout droit dans son armure, un grand homme de pierre
Se tenait à la barre et coupait le flot noir;
Mais le calme héros, courbé sur sa rapière,
Regardait le sillage et ne daignait rien voir.
Mais lisons encore quelques vers…
Car évidemment Don Juan inspira aussi d’autres grands poètes, pour évoquer “galanteries” plus réjouissantes, parfois un poil piquantes mais toujours jolies:
A la promenade
Le ciel si pâle et les arbres si grêles
Semblent sourire à nos costumes clairs
Qui vont flottant légers avec des airs
De nonchalance et des mouvements d’ailes.
Et le vent doux ride l’humble bassin,
Et la lueur du soleil qu’atténue
L’ombre des bas tilleuls de l’avenue
Nous parvient bleue et mourante à dessein.
Trompeurs exquis et coquettes charmantes
Cœurs tendres mais affranchis du serment
Nous devisons délicieusement,
Et les amants lutinent les amantes
De qui la main imperceptible sait
Parfois donner un soufflet qu’on échange
Contre un baiser sur l’extrême phalange
Du petit doigt, et comme la chose est
Immensément excessive et farouche,
On est puni par un regard très sec,
Lequel contraste, au demeurant, avec
La moue assez clémente de la bouche.
Paul Verlaine, Fêtes galantes
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Heureusement les grands séducteurs parfois même, rencontrent “l’étoile” de l’Amour féerique:
Lisons ce qu’en pense Casanova:
“Real love is the love that sometimes arises after sensual pleasure: if it does, it is immortal; the other kind inevitably goes stale, for it lies in mere fantasy”.
Et Dutertre lui, le dis aussi à sa manière unique et pudique; et encore plus bouleversante:
L’âme rêvée
Il est une âme enfin que comprend et devine
Mon âme ranimée, échappant aux ennuis ;
Car mes regards ont vu cette femme divine
Que j’avais tant rêvée en mes plus belles nuits.
Petits oiseaux, venez près d’elle
Et par vos chants et vos baisers,
Par vos doux frémissements d’aile
Et vos désirs inapaisés,
Petits oiseaux, couple fidèle,
Portez le trouble en ses pensers.
Ses yeux purs et charmants ont un éclat si tendre
Et sa voix pénétrante a des accents si doux,
Que les anges du ciel, pour la voir et l’entendre,
Descendent empressés et remontent jaloux.
Étoile qui fuis dans l’espace,
Si tu la surprends quelque soir,
Plus rêveuse suivant ta trace
De son œil langoureux et noir,
Dis-lui que je l’aime, et de grâce
Pour moi demande un peu d’espoir.
Pour avoir contemplé sa pâleur éclatante
Mon front en gardera le reflet désormais ;
Et pourtant je sais bien, languissant dans l’attente,
Que son cœur tout à Dieu ne m’aimera jamais.
Ô cher objet de mon envie,
Au nom si doux à révéler
Qu’il est sur ma bouche ravie
Sans cesse prêt à s’envoler,
Je me tairai toute ma vie,
Mais laisse mes yeux te parler.
…

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Revenons à Don Juan plus spécifiquement…
Et en 1901, écoutons le deuxième mouvement de la symphonie No.2 de Sibelius; dédiée à Don Juan, si émouvante elle aussi:
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Et lisons aussi, un extrait de l’acte III de Shaw, de “Man and Superman” en 1903, qui parle des quelques moments d’émois de Don Juan, et ses “réponses” variées aux sentiments enflammés.
DON JUAN: “They made you think so. What will you say when I tell you that though I played the lawyer so callously, they made me think so too? I also had my moments of infatuation in which I gushed nonsense and believed it. Sometimes the desire to give pleasure by saying beautiful things so rose in me on the flood of emotion that I said them recklessly. At other times I argued against myself with a devilish coldness that drew tears. But I found it just as hard to escape when I was cruel as when I was kind. When the lady’s instinct was set on me, there was nothing for it but lifelong servitude or flight”.
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Quand à Rostand, pour sa dernière pièce, écrite en 1911 “La Dernière nuit de Don Juan”, Rostand, lui; fait évoluer lui aussi un peu l’histoire: Don Juan est emmené par la statue du Commandeur aux Enfers mais négocie avec le Diable. Celui-ci lui accorde un sursis de dix ans. Dix ans après, le Diable revient chercher Don Juan sous les traits d’un marionnettiste. Don Juan croit avoir «possédé» et «connu» 1003 femmes, les ombres des femmes viennent lui prouver le contraire. Toutes arrivent masquées et lui disent quelques mots: si le séducteur en peut appeler une seule par son prénom, il sera libre. Il échoue. Don Juan à bout d’arguments, est envoyé dans la boîte à marionnettes, car il n’est même pas digne des feux de l’Enfer.
Lisons un court extrait:
Au lever du rideau, la Statue du Commandeur apparaît, descendant d’un pas pesant. Elle tient par le bras Don Juan, magnifiquement calme.
DON JUAN
“Lâchez-moi le poignet, je descendrai tout seul.
[Il récite un nom à chaque marche.]
Ninon… Laure… Agnès… Jeanne…
[On entend les plaintes d’un chien. Don Juan écoute.]
Ah ! Tiens, mon épagneul Qui me pleure. C’était une admirable bête,
Monsieur.
[Il continue à descendre.]
Armande… Elvire”…
Bref, encore une vue cruelle de cette histoire …
…

…
D’ailleurs plus tard Camus, ce grand séducteur (tout comme Sartre d’ailleurs), Camus en 1942, avec “le mythe de Sisyphe”, nous fait réfléchir; pas uniquement à Don Juan qui l’obsédait, mais à l’absurdité de la vie; et le fait qu’il est difficile de juger les êtres; puisque l’humanité dans son ensemble est bloquée dans une boucle perpétuelle d’efforts sans fin pour tâcher de trouver un sens à notre monde complexe. Il illustre dans cet essai son point avec un personnage célèbre de la mythologie grecque: Sisyphe; condamné par les dieux à rouler un rocher jusqu’au sommet d’une montagne, seulement pour retomber à l’exact endroit de départ; et répéter le processus, un nombre infini de fois.
Et Camus avait de nombreuses liaisons; et une “préférée”, la belle Casares; que j’aime je dois dire particulièrement, en 1950, dans ce film fantastique, un chef d’oeuvre évidemment,”Orphée” de Cocteau, où Orphée doit finalement choisir, entre “Eurydice” et la jolie Maria Casares…
Regardons …
Pas que facile évidemment; mais que c’est beau cette histoire, et poétique comme la vie si jolie, si souvent heureusement…
Ah la la…
…
…
Quel film les gars…
Je ne m’en lasse pas…
…

…
Et en matière de cinéma, vu qu’on y est, que trouvons nous pour évoquer Don Juan plus particulièrement?
C’est évidemment hyper riche (d’exemples); mais je ne vais parler que de certains d’entre eux, vu que ce post est déjà, hyper long.
Regardons juste quelques exemples tristes pour cet anti-héros, pour notre Don Juan; et pour compenser, bien plus d’exemples et d’expressions ou “d’évolutions” plus gaies évidemment, pour ce chameau aussi; car il n’est pas que terrible, ce chenapan.
La plus sombre pour moi (version de Don Juan au cinéma) et une très belle néanmoins, (bien que je sois triste pour Don Juan qu’il n’arrive pas arriver à évoluer donc, d’une manière plus gaie pour lui, ici; et il y a plein de possibilités; à l’issue de cette histoire); puisqu’il va réellement enfin aimer; c’est celle de Bergman en 1960, avec “The Devil’s eye”; où Don Juan est renvoyé des Enfers sur Terre, pour séduire une jeune femme qui ne connait pas encore les joies de l’Amour; et dont il va donc tomber profondément amoureux; et la fin, comme souvent dans le cinéma suédois, est hyper triste pour lui; et je ne sais pas moi; mais si, par exemple; faisons jouer notre imaginaire, si donc il rencontrait Virgile, il l’emmènerait peut-être à travers cet “Enfer”; et sa bien-aimée, se transformerait alors peut-être en Béatrice; qu’il retrouverait au Paradis, comme pour Dante; d’accord cette histoire a 700 ans et est un peu terrifiante aussi, et un poil, pas fastoche fastoche non plus; mais au moins ça se termine bien, faut rire; ou alternativement; et ce serait génial aussi; puisqu’elle est importante pour lui; vous connaissez mon avis, il pourrait juste, et ce serait très bien aussi, en faire une très proche amie; il faut rêver les gars, au meilleur pour tous; être patient, gentil, utile et joyeux, c’est bien plus gai comme ça; et en plus ça permet de rester éternellement optimiste, sur la condition humaine! Moi je dis c’est bien mieux comme ça! Chacun son truc évidemment…
Regardons maintenant, cette scène extraordinaire:
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Alors que par exemple Lubitsch, lui, en 1943 dans “Heaven Can Wait”; lui trouve encore une autre issue, pour Don Ameche; qui lui évidemment se trouve dans une situation, bien plus facile …
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Ou par example dans ce film de 1957, “Pot-Bouille” de Duvivier, d’après le roman de Zola; où Gérard Philippe (comme dans “Fanfan la tulipe”) est un “tombeur”, cajoleur, homme averti; mais qui va finir par tomber amoureux de l’une d’entre elles, évidemment; sinon ça n’est pas drôle …
Rigolons devant ce trailer hilarant…
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Revenons juste deux secondes, à un film plus sombre sur Don Juan; mais cette scène de répétition au théâtre du film “The Libertine”, de Dunmore en 2004, me plait particulièrement; car dit bien les complexités de la personnalité de Don Juan et le cynisme de ses vues à lui (comme celles de cette actrice) sur la vie; pauvres loups décidément; la vie, c’est bien plus que gai que ça donc évidemment, quand on la regarde avec enthousiasme et optimisme; mais pauvre Don Juan, il aurait besoin qu’on le lui rappelle; mais c’est une très belle scène; alors regardons:
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Alors que dans ce chef d’oeuvre de Mankiewicz de 1947, “The Ghost and Mrs Muir”; la vie est bien plus belle, bien qu’imparfaite aussi, pour ce coureur de jupons; qui la retrouve sa jolie Mrs Muir sur la fin, heureusement!
Pâmons-nous devant tant de romantisme…
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Et tournons nous même maintenant, vers Fred Astaire et sa Ginger; dans ce chef d’oeuvre aussi, regardons un extrait de “Top Hat” en 1935, de Sandrich; tellement génial…
Ici, il se prend pour un Don Juan, libre comme l’air et prêt à tout …
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Alors qu’en fait, il va en tomber très amoureux de sa Ginger…
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Evoquons encore juste quelques autres oeuvres gaies …
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En 1948, découvrons Errol Flynn dans “The adventures of Don Juan” de Sherman, où ce charmant séducteur combat les forces du mal, et aime sa reine…
Ah la la…
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Puis, quelques années plus tard, retrouvons à nouveau le charmant Errol Flynn, dans le film “Crossed Swords” de Krims, en 1954; regardons-en un extrait, qui, raconte bien la personnalité de Don Juan, hyper charmante et profonde ici; et qui, bien qu’il tombe plus tard dans le film, très amoureux de Gina Lollobrigida (comme dans “Fanfan la tulipe” décidément), n’a pas tout à fait renoncé à sa vie dissolue, juste là…
Ah la la…
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Ah la la …
Et enfin, retrouvons enfin “The Phantom of the Opera” plus récemment; en 2004, de Schumacher; où le héros obsédé par “Don Juan”, est néanmoins très amoureux de sa jolie “Christine”…
Regardons, écoutons et rêvons…
C’est un peu à l’eau de rose évidemment; mais la musique est hyper belle…
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Et enfin, pour revenir à mes moutons de départ, Don Giovanni; on lui souhaiterait surtout donc, de vivre des relations épanouissantes dans la durée avec tous; idéalement avec une amoureuse donc; mais sinon, avec de grand(e)s ami(e)s aussi; car l’amitié de longue date c’est capital aussi, et ainsi son destin s’épanouirait bien davantage encore! Par exemple, comme le savait aussi Rita Hayworth; qui elle; était très entourée, et en particulier entretenait des liens d’amitié profonde et de longue date aussi, avec Glenn Ford, le charmant, et ensemble ils se sont donc beaucoup marrés, et pendant de très nombreuses années…
Bravo!
Top!
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Soft…
Fluttering…
Imaginative…
Loving…
Eternal butterflies 😊
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