“Iolanta” de Tchaikovsky et “Bluebeard’s castle” de Bartók: les âmes complices se retrouvent toujours …

Lundi 04 Février 2019- MET Opera house /Monday February 4th 2019 “Iolanta” by Tchaikovsky and “Bluebeard” by Bartók: kindred spirits always find a way …

Cette semaine les amis, comme souvent, ces derniers temps, c’est à nouveau à l’opéra, (entre autres), que nous retournons. Génial!

Et Lundi soir dernier, je “retrouvais” avec quelques amis “russo/magyarophiles”, deux grands classiques; métaphysiques, symboliques, et hyper romantiques; sur le thème de notre capacité à “voir” ou non, l’être aimé.

Il s’agit de deux jolies oeuvres scintillantes: “Iolanta”; en un acte de Tchaikovsky; au libretto hyper poétique de son frère, Modest Tchaikovsky; d’après une pièce de Hertz, “La fille du roi René”; et “Bluebeard’s castle”; en un acte également, de Bartók; au libretto de Béla Balázs; d’après le célèbre conte de fée, “La barbe bleue”, de Charles Perrault.

Evidemment, passionnant!

Et ma “lecture” de ces deux joyaux, vous allez voir, est hyper optimiste; parce que je suis comme ça!

Patience…

Parlons d’abord de…

“Iolanta”.

“Iolanta”, raconte l’histoire simple, d’une jeune femme; princesse aveugle; qui ne sait; ni, qu’elle est une princesse; ni, qu’elle est aveugle; et qui est en proie à un “malaise”, qu’elle comprend mal (sa cécité).

Découvrons, au tout début de l’histoire, l’aria “phare” de Iolanta, magnifique, sur son “malaise”; dont elle a du mal à saisir la raison; bien qu’elle sente évidemment, qu’il lui manque “quelque chose” dans la vie.

Interprété ici, par la belle lettonne, la belle Asmik.

Vous allez voir, la musique de Tchaikovsky, est d’un romantisme inouï…

Ah la la…

Et Iolanta, étant donc “souffrante”; est protégée par son père, le roi René; qui n’ose malgré tout, n’ose pas, lui avouer la raison de son “malaise” (le “handicap” qui l’afflige); il interdit d’ailleurs, également, à tous ceux qui entourent sa fille, de le lui dire.

Ah la la…

On apprend alors, que Iolanta, fut promise, enfant, en mariage, à un “chevalier” valeureux; un duc, le beau Robert; qui n’est pas conscient non plus, de sa cécité.

Ah la la…

Et on découvre alors, deux “chevaliers” romantiques: le beau duc, Robert; en route, pour le château de la princesse, accompagné de son meilleur ami, le comte Vaudémont. On apprend que Robert, est tombé récemment amoureux, d’une autre, évidemment. (Mathilde, l’ensorcelante).

Ah la la…

Admirons maintenant, l’aria majeur de Robert, qui raconte sa passion pour sa “chère” Mathilde.

Il faut que vous sachiez également, que Tchaikovsky adorait aussi, “Carmen” de Bizet; et pour moi, cet aria est une version “russe”, de l’amour de Don José pour Carmen.

Ah la la…

Admirons:

Avouez que c’est frappant, ce que ça “ressemble” à “Carmen”; dans l’intensité lyrique, et dans la “description” poétique; de la passion qu’il éprouve pour elle!

Et le beau Robert, le charmant duc, alors qu’il se rapproche du château; est néanmoins, prêt à remplir son devoir; vis à vis de la princesse Iolanta; il est néanmoins donc, prêt, à l’épouser; en vrai “chevalier” qu’il est.

Evidemment; son meilleur ami et “chevalier” romantique, lui aussi; Vaudémont, va entr’apercevoir le premier, la belle Iolanta; oser aller lui parler, alors que des panneaux interdisent formellement, l’entrée du château; va même alors, échanger des propos philosophiques et poétiques avec elle; se rendre compte de sa cécité; et va, évidemment alors, tomber profondément amoureux, de la belle Iolanta, qui aime tant les fleurs; et les roses, en particulier.

Ah la la…

Ecoutons, juste un passage, de leur rencontre; un passage, hyper romantique, où Iolanta, comprend qu’elle n’est pas “comme les autres”; et meurt de peur, à l’idée qu’il s’en aille. Il lui explique alors, simplement et gentiment; sa “cécité” à elle, et surtout; ce que veut dire la “lumière”.

Trop joli!

Et vous allez “voir”; toute la musique de Tchaikovsky, est fantastique, dans ce passage aussi; en particulier, pour décrire la gloire hyper réjouissante de la “lumière”.

Trop bien!

Ecoutons maintenant, les deux “tourtereaux” magnifiques, Anna et Rolando, nous l’interpréter ici; avec poésie, panache et vigueur:

On découvre alors, le père de Iolanta, le roi René; furieux que sa fille ait découvert son “handicap”; et persuadé par un médecin, que, sous certaines conditions, sa fille pourrait peut-être, recouvrir la vue; il oblige alors sa fille, à se soumettre à un “traitement”, pour sauver la vie de Vaudémont; qui serait, sinon, condamné à mort. Sympa, le roi René, avec sa fille; et avec Vaudémont …

En fait, il “libère” quand même, les deux “chevaliers”; le roi; car il a du coeur; évidemment: il libère donc, d’abord, Robert; de son obligation d’épouser sa fille; puisqu’il en aime une autre; et qu’il est “honnête homme”; et “libère” ensuite, aussi, Vaudémont; de sa “condamnation à mort”.

Ouf!

Vaudémont demande alors, la main de Iolanta au roi; qu’elle recouvre la vue, ou non.

Ouf encore!

Et évidemment, la magie de l’Amour, opère; Iolanta recouvre la vue; et est évidemment, dans un premier temps, “déstabilisée”, par son nouveau ‘”don”; mais finalement rassurée; surtout, par la force de leur amour partagé, pur, beau et évident.

Top!

Car l’Amour, les amis; sous toutes ses formes; et y compris romantique; telle une immense “étoile” scintillante, guide notre destin; car c’est évidemment, l’expression de la “beauté”, de la “lumière” métaphorique et symbolique de l’Amour; un cadeau sacré et sans prix, à chérir; offert par la nature, si belle, et qui se renouvelle éternellement; comme le vrai Amour.

Ah la la…

Et je paraphrase, le libretto poétique de Modest Tchaikovsky; qui ajoute que, la “beauté” s’exprime aussi, à travers le plaisir d’observer la splendeur du soleil, du ciel, des étoiles étincelantes; l’azur et le scintillement des mers, le murmure des rivières, le grondement magnifique du tonnerre, le gazouillis des rossignols, le parfum des fleurs, la chaleur du jour, la fraîcheur de la nuit, le son d’une voix, la poésie des mots; et aussi; évidemment; la beauté des traits de l’être aimé; évidemment.

C’est pas magnifique tout ça?

….

Et la production et les chanteurs dans tout ça?

Très symbolique, réussie, et moderne; de Treliński, évoquant notamment très bien, la poésie de la nature et de ses animaux; via de magnifiques lumières, et le monde plus “réduit” de Iolanta; avant qu’il ne soit “élargi”, par la force et la beauté de l’Amour.

Et Yoncheva, la sublime soprane bulgare, était fantastique, comme jeune princesse, émouvante et belle; une “Iolanta” magnifique.

Alexey Markov, le baryton russe, fut lui aussi, génial, comme “Robert”, droit et passionné.

Et Matthew Polenzani, le ténor américain, fut également parfait, comme “Vaudémont”, amoureux et droit, lui aussi.

Bref, hyper réjouissant cet opéra; où l’Amour est vainqueur, et protecteur, de tous les “tourtereaux”; face à toute noirceur; comme dans cette jolie chanson plus récente…

Et maintenant, penchons-nous, sur le drame psychologique, voire psychanalytique; particulièrement riche et moderne, “Bluebeard’s Castle”, de Bartók; que l’on peut évidemment aussi, interpréter, de manières variées.

Top!

Cet opéra “expressionniste” et hautement symbolique, lui aussi; pour moi; évoque la capacité de chacun à “voir” également “l’être aimé”; ici, à la manière, plus “inquiète” de Bartók, et de son librettiste, Balázs; à leur manière unique, de “voir”, l’être “aimé”; et leurs “peurs”; qui s’y rattachent.

Et ici, tout particulièrement, cet opéra, m’évoque, en somme, l’idée capitale, de respecter le “passé” de chacun, et spécifiquement, m’évoque la haute importance, de respecter les noirceurs “dépassées” de chacun, à ne pas réveiller, parfois…

Et ici, il s’agit à nouveau, d’une oeuvre courte, et en un acte donc, lui aussi; dont la musique puissante, de Bartók, s’inspire donc aussi, mais en prenant quelques libertés; en particulier sur la fin; du conte célèbre, et sombre, de Perrault, “La barbe bleue”.

Il s’agit là aussi, d’une histoire toute simple.

Et évidemment aussi, complexe; évidemment.

Et j’ai évidemment, deux trois trucs à dire après; pour baigner cette oeuvre d’optimisme, et nous faire sourire aussi; c’est plus gai comme ça!

Je reprends: Bluebeard/Barbe bleue et sa nouvelle épouse, la belle Judith; (la quatrième épouse, dans la version de Bartók), qui; visiblement, s’adorent, ces “jeunes” mariés; arrivent ensemble, pour la toute première fois, dans le “château” sombre de Bluebeard.

Le “château” pour moi, les gars; comme pour d’autres; représente évidemment aussi, “l’âme” complexe de son mari.

Bluebeard demande alors, à sa femme, si elle veut s’en aller.

(Ca me parait bien tard, les gars, de poser la question de la part de Bluebeard; car généralement, on apprend à connaitre “l’autre”, avant de se marier; mais passons).

La belle Judith lui assure qu’elle veut “rester”; et insiste que toutes les “portes” du château, soient grandes ouvertes, pour que la “lumière” métaphorique de son amour à elle; et du soleil; viennent faire son/leur chemin; et égayent les lieux, et surtout sa belle âme à lui.

Bravo!

Bluebeard explique alors, à sa Judith, que certaines d’entre elles, doivent rester verrouillées, et privées; et lui demande alors; à sa Judith, qu’elle l’aime “tout court”, et simplement; et qu’elle cesse de lui poser des questions. Cette dinde, la belle Judith, persiste et signe; et arrive à le convaincre, à force “d’insister”; d’ouvrir les dernières portes “interdites”.

Ah la la, c’est malin, tiens.

Alors qu’évidemment sinon, ils couleraient juste, des jours heureux; mais bon, sinon, il n’y a pas de “drame”…

Et nous sommes évidemment à l’opéra, donc, ceci explique cela!

Ah la la…

Je continue donc, vous n’allez pas être déçus, mais, c’est lugubre aussi, je vous préviens; mais pas que, heureusement…

Mais ça commence fort:

Derrière la première porte, se trouve une chambre de “torture”; derrière la seconde, une salle “d’armes”, derrière la troisième, une salle de joyaux; et toutes, “ensanglantées”; derrière la quatrième, un magnifique jardin fleuri, et derrière la cinquième, le royaume entier de Bluebeard.

Tout le château est maintenant, baigné de “lumière”, mais certaines “pièces” sont donc “ensanglantées”, le jardin détrempé, et des nuages “rouge sang”, s’amoncellent au-dessus du royaume.

Ecoutons donc, un extrait de ce moment là, où, Bluebeard et sa Judith “avancent”; se “connaissent” de mieux en mieux, comme “couple”; et dont la “curiosité”, ne connait pas de “limites”; malgré leurs “découvertes”, également inquiétantes; et Judith ferait bien de respecter ses “interdits” à lui; pour ne pas “réveiller” et se laisser “engouffrer”, par la personnalité “prédatrice” de son mari; alors qu’il cherche visiblement à “s’améliorer”, et à dépasser ses pulsions; dont on ne sait pas, avec certitude (c’est ouvert à notre interprétation), si elles sont justes “imaginaires”, et source de bonheur “déguisé”, ou “réelles” et source de “crimes”.

Ah la la…

Ecoutons cet extrait inquiétant…

Avouez que la musique “dépote”.

Et moi, je vais opter pour l’idée qu’un bonheur “déguisé”, est toujours possible pour eux; y compris à la fin de l’oeuvre, parce que je suis d’un naturel optimiste; et que c’est plus gai comme ça.

Je vous raconte la suite:

Bluebeard supplie encore, sa Judith, d’arrêter d’ouvrir les portes. La suivante, la sixième, s’ouvre sur un “lac” argenté, détrempé de larmes. Et malgré les suppliques de Bluebeard, de seulement l’aimer, sans continuer à “découvrir” les “mystères” derrière les portes, Judith ouvre la septième et dernière porte, qui renferment les trois premières épouses de Bluebeard, toujours bien vivantes, couronnées, et bijoutées.

Ah la la…

Bluebeard se “prosterne” alors, “respectueusement” devant chacune d’entre elles, la première, devant “l’aube”, la deuxième, “à midi”, la troisième, “au coucher du soleil”; et il se tourne alors, vers sa Judith, qui n’arrive pas à l’arrêter; et pour Judith, son épouse de “la nuit” donc, “éclairée” par la luminosité de la lune, et de son “amour” à lui; il la couvre alors, comme ses précédentes épouses, de “joyaux” lourds; la septième porte se referme alors, sur toutes ses épouses; et Bluebeard se retrouve alors, seul dans l’obscurité.

On peut imaginer ce qu’on veut, et pas forcément du gai.

Mais moi, je vais imaginer du joyeux; que sa Judith, c’est celle avec laquelle, il a décidé de couler le restant de ses jours, de façon aimante, comme il l’a fait un temps, avec ses épouses précédentes, jusqu’à ce “qu’ils” se séparent, pour des raisons variées.

Et hop!

Et la production de Treliński, très symbolique fut sublime aussi; Et les chanteurs?

Angela Denoke, la soprane allemande, fut parfaite comme “Judith” torturée, et aussi aimante.

Et Gerald Finley, le baryton canadien, génial comme “Bluebeard”, inquiétant, et néanmoins amoureux.

Et pour le passé triste, et à dépasser, pour ces deux personnages; rien de tel, que de le remplacer, par du présent joyeux, et heureux. Et elle devrait plutôt se souvenir, qu’elle l’aime son Bluebeard, cette “dinde”, au lieu de se et le “torturer”…

Ah la la…

Un peu comme, dans cette chanson gaie, interprétée par la belle Rita…

Faut rire les amis, et terminer ce post imaginatif, de façon gaie, les gars; et d’autant plus que, vous ne me retrouverez que, dans trois semaines, car des vacances arrivent…

Trop bien!

Et Judith, j’ai encore, deux trois trucs à lui dire…

Si si…

En insistant comme elle le fait, sur le “passé”; elle découvre le coeur “noir” d’autrefois, de son mari, qui ne savait pas l’aimer, elle, comme il l’aime aujourd’hui; comme dans cette très belle, mais terriblement triste, chanson…

Alors qu’elle devrait plutôt lui chanter, cette chanson-ci:

Et son Bluebeard, il pourrait lui chanter aussi, celle-ci, si jolie et poétique.

Et comme elle est baignée de lumière lunaire, avec son Bluebeard, elle pourrait aussi, lui chanter celle-ci:

Et se rappeler aussi, que de faire vivre des amitiés, à partager aussi, avec ou sans, son amoureux; est parfois utile aussi; comme dans ce très beau morceau de danse; contemporain; admiré à nouveau par moi, et par d’autres; mercredi dernier aussi, au Lincoln Center; ce ballet découvert, avec immense bonheur, il y a deux ans.

Vous allez voir, c’est fantastique de gaieté, d’amour, et de joies…

Comme la vie si jolie, si souvent…

Soft…

Imaginative…

Loving…

Eternal butterflies 😊