“Pelléas et Mélisande” de Debussy: la passion romantique inspire parfois, le monde réel…

Mardi 15 Janvier 2019- MET Opera house /Tuesday January 15th 2019-“Pelléas et Mélisande” by Debussy: romantic passion inspires at times, real life…

Cette semaine les amis, c’est à nouveau à l’opéra (entre autres) que nous retournons. Génial!

Et Mardi soir dernier, je découvrais avec de nombreux amis joyeux, de Debussy, son seul opéra, charmant et “fantastique” (en cinq actes), et dont il prit en charge, le libretto aussi.

Il s’agit d’une oeuvre, à part, dans le répertoire, particulièrement symbolique, et d’après une pièce de Maeterlinck.

Hermétique, rêveuse, moderne, inspirée par de nombreux mythes, aux nombreuses “lectures” possibles, et un peu longue.

Et ce qui m’a le plus emballé, c’est évidemment, le caractère hyper romantique de la musique de Debussy. Ecoutons l’intro:

Ecoutons maintenant, un autre passage, un interlude magnifique, et particulièrement poétique aussi:

Laissez moi maintenant, vous résumer, une première “lecture” de l’intrigue:

Un prince veuf, Golaud, rencontre dans une forêt une ravissante femme mystérieuse, aux longs cheveux, près d’un point d’eau, qui se prénomme Mélisande. Il l’épouse, et rentrent tous deux, quelques mois plus tard, en bateau, pour la présenter à son grand-père, le roi Arkel, roi souffrant, d’un monde imaginaire (l’Allemonde).

Mélisande se promène souvent sur les terres du château, y compris près de pièces d’eau (fontaine où elle perd son anneau nuptial, douves, et grottes imaginaires), en compagnie le plus souvent, du jeune et beau, demi-frère de Golaud, Pelléas.

On la sent souffrante également, et on constate qu’elle s’attache à Pelléas, et qu’elle vit toutes sortes d’épisodes “magiques”, y compris liés, à certaines heures de la journée ou de la nuit (à 12h ou minuit), en sa compagnie, et visiblement davantage, qu’avec Golaud.

Et Pelléas s’attache aussi.

Golaud, le sent, et sa jalousie naissante, est d’autant plus virulente, que Mélisande est enceinte, ce qui le pousse à demander à son jeune fils, de son premier mariage, de les espionner. Son fils confirme, avec ses mots d’enfant, que les deux “tourtereaux” ont parfois, des gestes doux, l’un pour l’autre.

Et avant de repartir du château, pour le chevet d’un ami mourant, Pelléas décide d’un dernier rendez-vous avec Mélisande, un soir, sur les terres du château. Alors qu’ils s’embrassent fiévreusement, et qu’ils s’avouent enfin leurs sentiments, ils sont pris sur le fait, par Golaud qui assassine Pelléas, sur le champ. Ah la la…

Et l’opéra se termine sur la scène suivante: on retrouve quelques mois plus tard, Mélisande, entourée de Golaud et d’Arkel, et on réalise vite, que Mélisande est mourante. Elle vient d’accoucher d’une petite fille, et dans son dernier souffle, plaint sa fille de la “condition humaine” qui l’attend. Ah la la…

Comme parfois à l’opéra, c’est une fin sombre, et j’ai évidemment deux trois trucs à dire aux personnages, une fois que je vous aurais parler d’un aria, des chanteurs, et de la production.

Alors d’abord, écoutons un passage chanté, celui où les “tourtereaux” s’embrassent avec ferveur, c’est un aria étrange, une espèce de récitatif chanté, qui m’évoque davantage le théâtre, que l’opéra, et pourquoi pas? Mais je préfère des arias plus classiques, personnellement.

Ecoutons maintenant:

Qu’en pensez-vous?

Et les chanteurs, Isabel Leonard, la mezzo américaine, fut convaincante en Mélisande déprimée et déprimante, et j’aurais aimé, la sentir davantage “radada” de son Pelléas. Paul Appleby, le ténor américain, était pas mal comme Pelléas amoureux; mais son français, comme celui de la belle Isabel, n’était pas assez “clair” pour moi. En revanche, Kyle Ketelsen, le baryton américain, était non seulement formidable comme Golaud, jaloux comme un pou, tout comme Ferruccio Furnaletto, la basse italienne fut génial aussi, comme roi Arkel, plein de compassion, pour ces/ses enfants en proie à des passions immenses; et leur “français” à tous les deux, était parfait.

Et la production de Miller, gothique et austère, aux portes et portails gigantesques et majestueux, rajoutait à l’ambiance magique, mystérieuse, et romantique de l’opéra.

Ah la la…

Et maintenant, observons, une deuxième “lecture” de cette histoire, qui nous permet de réaliser que le personnage de Mélisande, est très probablement tiré de légendes variées médiévales, “fantastiques”, que l’on retrouve en France, Allemagne, Angleterre et dans le Nord de l’Europe.

Notamment, faisant référence à celle d’une sirène particulière, figure héraldique imaginaire puissante, capable de lumière, comme de noirceur, qui plaira à de nombreuses grandes familles; inspirée de la fée Mélusine, qui aurai perdu sa queue de serpent, au profit d’une queue de poisson; et qui aime non seulement, la mer et les ondes, mais aussi les “cuves”.

Un peu comme dans ce sublime morceau, que j’adore de Ravel: son mouvement intitulé “Ondine”, de “Gaspard de la nuit” (ça tombe bien, l’Epiphanie, c’était il y a quelques jours).

Et de nombreuses “variantes” de cette légende de “Mélusine”, existent donc en Europe, et dans les pays nordiques, dont une, où Pressyne, une ravissante et mystérieuse jeune femme, rencontre un jour dans la forêt, un roi d’Ecosse, qu’elle épouse. Elle enfante rapidement, de triplées, prénommées Mélusine, Melior, et Palatine. Mais le roi enfreint un “pacte”, et entre dans une “salle de bains”, alors que ça le lui est formellement interdit, et Pressyne “se fait alors la malle”, avec ses filles vers l’ile arthurienne, d’Avalon.

Des années passent, et quand Mélusine à l’âge de 15 ans, apprend le “pourquoi” de leur arrivée à Avalon, décide de se venger de son père, mais, est immédiatement punie par sa mère, qui la “métamorphose” en sirène, avec une ou deux queues, le samedi uniquement.

Sympa pour danser!

Mélusine épousera elle-même un duc, qui “enfreindra” la même “règle”, et celle-ci se “transformera” alors, pour toujours, en sirène.

Ah la la…

Et évidemment, notre “Mélisande”/ “Mélusine”, cette jolie créature d’eau, “water sprite” comme ils disent ici, m’évoque aussi, le meilleur chez les sirènes; l’amour de “Rusalka” de Dvorak, une autre belle “sirène” pour son prince, qu’elle raconte à la lune ici:

Et une sirène puissante au coeur pur, qui sera capable de surmonter des obstacles divers, on la retrouve, dans de nombreux exemples:

1)Capable de vaincre la noirceur d’une sorcière “maléfique”, dans “La petite sirène” d’Andersen, qui cherche à comprendre la grandeur de l’âme humaine…

2)Et aussi, comme autrefois, le Chevalier Bayard, “Sans peur et sans reproche”, (qui annihilait les ennemis de la France), mais, pouvait aussi être l’ami de personnages pas simples, comme Lucrèce Borgia, un autre type de “sirène”, qui elle, savait administrer d’une main de fer, toutes sortes de choses…

3)Et Perceval le Gallois, qui surmontait toutes sortes d’obstacles variés mystiques, avait lui même affaire, lors d’un épisode héroïque, à une “sirène”.

Et cette idée de sirène puissante, capable de beaucoup, et surtout du meilleur, quand elle le décide, on la retrouve, dans toutes sortes de films aujourd’hui, sur de nombreux media.

Ecoutons donc maintenant, un autre morceau de Debussy, sur l’idée d’âme humaine magnifique, et de paix, qui plairait à toutes ces sirènes …

Et par ailleurs, l’idée d’anneau en or, lié à un dragon, ou de quête, est aussi symbolique de nombreuses légendes nordiques, qui ont inspiré Wagner, son “Ring” et en particulier “Siegfried”, un chevalier valeureux, courageux, et “parlant” aux oiseaux, et surtout “sans peur”, capable de tuer un dragon, et de délivrer une vraie princesse, d’un sort terrible (il ferait mieux de se la garder après, pour lui tout seul, la belle Brunehilde, mais ce serait trop long à vous raconter); sans parler de “Parsifal”, toujours de Wagner, qui surmonte les “sorts” d’une magnifique enchanteresse, et qui sera récompensé après, du coup. Et Debussy, figurez-vous, adorait “Parsifal” lui aussi.

Ecoutons pour “Siegfried”, une belle chanson à chanter à sa “Brunnehilde”, à propos d’un oiseau chanteur, plus récente, au piano, par la jeune et jolie Hope …

Et écoutons maintenant, une autre version, à la guitare, par la belle Eva…

Et l’idée d’anneau, et de dragon, inspira aussi Tolkien, et son “Hobbit” évidemment…

Notamment, l’idée d’un anneau “Précieux”/”Precious”, (aux nombreux pouvoirs, dont celui “d’invisibilité”, mais particulièrement “sombre” aussi), est émise, pour qui, ne s’en sert pas, à des fins responsables… Ah la la…

Et les slaves, eux aussi, en parlent bien de cette responsabilité, d’avoir de nombreux pouvoirs à contrôler, pour ne faire que du bien, autour de soi, et refuser la noirceur, comme dans ce film russe récent, une espèce de version plus poétique encore, de “Blue Lagoon”, avec une “Brooke Shields” russe, une “Mélisande” aux longs cheveux, qui elle, tombe amoureuse, d’un dragon et homme tout à la fois, de 2015, d’Indar Dzhendubaev; et qui croit en la force de l’amour pur, pour contrer l’obscurité. Bravo!

Et pour clore ce post, je reviens à mes moutons d’origine, voici ce que j’aurais proposé, comme issue différente à leur histoire, à celle de Pelléas et Mélisande.

Il me semble qu’il aurait fallu qu’elle choisisse, Mélisande avec son Pelléas, la forme d’affection adaptée, entre eux, à leurs responsabilités.

Et puisqu’ils s’aiment, et qu’elle a un enfant avec Golaud, le frère de Pelléas, ils pourraient être amis, comme Flounder, est l’ami d’Ariel, un ami loyal, fidèle, affectueux, et bienveillant.

Dvorak lui-même, en était capable, avec la soeur de sa femme, à qui il dédia un passage de son sublime concerto pour violoncelle, et dont il fut amoureux un temps, mais ce n’était pas réciproque, et une amitié magnifique, vit alors le jour, entre eux.

Ah la la… C’est beau…

Mais évidemment aussi, ils pourraient aussi, Pelléas et Mélisande, décider de s’engager, de façon plus sérieuse, puisqu’ils s’aiment, comme dans ce film de 1984, de Ron Howard “Splash”:

Et ils devraient réaliser, qu’ils peuvent être heureux, de mille manières donc, y compris, comme “Shrek” en 2001, de Jenson et Adamson l’est, avec sa princesse Fiona, une autre variante de “Mélusine”, cette charmante “ogresse’.

Il suffirait juste, en plus, d’être attentifs, et attentionnés l’un pour l’autre, ce qu’on est souvent en amitié aussi, de s’interroger honnêtement, et avec coeur, sur leur “envoutement amoureux”.

Et quelle que soit l’issue décidée, l’important serait alors, de faire confiance à la vie, de nourrir régulièrement leur relation, source de félicité, sans attentes particulières, que ce soit amical ou amoureux donc.

Je ne vois que ça, comme conseils intelligents et constructifs, pour notre Pelléas et sa Mélisande.

Et tout ça, c’est hyper joyeux!

Que des conseils gais, heureux, responsables, et bienfaiteurs!

Comme la vie si jolie!

Soft…

Fluttering…

Imaginative…

Loving…

Eternal butterflies 😊