Mercredi 30 Septembre 2015 Irish Arts Center: /Wednesday September 30th 2015- – Eleanor Mc Evoy: a fantastic Irish folk artist, even more impressive on stage, than on her albums.
Eleanor Mc Evoy, je l’ai découverte il y a quelques années, et la première chose à son sujet qui m’a frappé, fut sa voix, son accent irlandais à couper au couteau, et son immense sensibilité qui m’a tout de suite éblouie et touchée.
J’ai toujours une immense admiration pour les êtres talentueux, qui osent se montrer sous leur vrai jour, sans s’excuser de ne pas rentrer davantage dans le rang— c’est si important d’être capable de le faire, et de le faire d’une façon poétique, inspirante et paisible.
Et puis ses mélodies simples— sont bien plus émouvantes que bien des chansons produites avec plus d’instruments, d’argent, de béquilles technologiques — donc hyper émouvantes, aux paroles hyper jolies, authentiques, et que je trouve hyper courageuses et poétiques. Qui parle d’elle, comme peu d’artistes l’osent: de ses rapports compliqués en matière amoureuse au cours de son existence, de religion (des règlements de compte avec un prêtre— pas tous aussi angéliques — comme chacun sait) — de son identité propre — son look, les pressions sociales sur le sujet, et son combat pour être elle-même.
Et puis, elle est aussi à l’aise avec une guitare, un piano, qu’un violon; et moi devant tant de talent, je suis hyper impressionnée.
Elle se donnait dans une petite salle dans Hell’s Kitchen, à l’Irish Arts Center. Le public avait plutôt 20 ans de plus que moi— j’étais étonnée qu’il n’y ai pas davantage de fans plus jeunes, mais en même temps je sais bien—le boulot, les enfants, la famille — métro, boulot, dodo, est une réalité dont il n’est pas toujours simple de s’extraire.
Et ce soir là, je devais aller au départ, écouter Beethoven et Mahler au Lincoln Center, et j’avais déjà loupé un concert Vendredi dernier, pour faire plaisir à ma grande fille qui voulait inviter des copines à dormir pour son anniv, mais la famille a évidemment priorité sur mes propres passions. Et ce soir là, j’avais aussi la possibilité de partager ce concert, avec un être essentiel— mi marido:), également partant pour ce concert — alors j’ai foncé.
Et puis, en plus je me suis dis, elle est si peu souvent présente, de ce côté de l’océan, ou comme disent les british — “on this side of the pond”, qu’il faut en profiter. Et, c’est pas que les artistes (ou les êtres) éteints soient moins importants que des artistes bien vivants, mais c’est toujours encore plus essentiel, de ne pas louper une occasion de partager, une expérience unique avec des êtres chers— même si ça n’arrive pas tous les 4 matins, car la vie tiraille chacun, dans de nombreuses directions…
Et ce qui m’a immensément touché, c’est qu’au delà d’aimer chanter, elle avait envie que son public chante avec elle — nous disant qu’on chantait bien—
Moi je n’osais pas, au départ, pour avoir le plaisir de l’écouter le mieux possible… Mais à un moment, elle nous a demandé spécifiquement de chanter et donner plus de volume, car elle voulait ajouter à sa chanson, une mélodie supplémentaire de soprano.
La choriste en moi— n’a pas hésité :), car l’alto en moi, savait que les sopranos ont besoin de leurs altis, pour les mettre en valeur, mettre en valeur leur mélodie de soprano, et que pour ce faire, l’alto doit être totalement présente et généreuse pour sa soprano– Et du coup, j’y ai mis mon énergie, mon essence et mon coeur— comme dirait mon chef: “Mettez y tout votre être”— Ce que je fis donc.
En même temps, au bout de trois secondes, montre en main:), mon mari m’a donné un coup de coude dans les côtes, me disant de chanter moins fort. Toujours sympa…Ah la la… Non mais j’ai réalisé instantanément, que n’étant pas choriste lui-même, il ne percevait pas forcément, les choses de la même manière. Et puis, en même temps, il n’y a pas mort d’homme, même si je ne m’y attendais pas à ce commentaire, au sein d’un concert pop, en plus.
— Ah la la — il a fallu que je lui explique donc— après le concert– que quand un chanteur demande à un autre, de l’aide, du volume, parce qu’il veut chanter une voix/mélodie différente sur sa chanson, il a besoin de soutien.
Et que quand on a le privilège de chanter aux côtes d’un grand chanteur, il est donc important de lui offrir toute notre présence, notre lumière, notre voix, dans toute sa richesse — de façon équilibrée, en termes de volume bien sȗr, pour ne faire qu’un, ensemble— sans brailler— ce que je ne faisais pas; car c’est non seulement un soutien, mais un support sur lequel il ou elle a besoin de s’appuyer, pour également donner le meilleur de lui/ elle même — sinon le résultat est moyen —
Et les choses moyennes dans la vie, c’est sans intérêt … Il a réalisé que je n’avais pas tort, et s’est excusé de sa maladresse, qui a coupé mes élans — Tout ça n’est pas capital, même si ça m’a légèrement :), agacé, sur le moment.
J’ai heureusement des concerts à chanter cet automne et cet hiver, qui m’attendent, et où je pourrais m’exprimer :)— notamment– oh joie– le Requiem de Fauré et un hymne, un joli canon de Mendelssohn “Verleih uns Frieden”, hyper romantique, comme toute la musique de ce compositeur.
Et par ailleurs, je lui ai pardonné immédiatement aussi, car je ne suis pas à l’abri, moi-même, de plus grandes maladresses encore, avec autrui; et plus les êtres sont chers, plus on est maladroit parfois — Ah la la — C’est bien, ça nous donne l’occasion de progresser, et de rire de soi, dans l’existence — C’est déjà ça 🙂 …
Je reprends, laissez moi donc surtout partager avec vous, 5 chansons que j’aime immensément, de cette très grande artiste qu’est Eleanor Mc Evoy, et dont on eu la joie d’entendre les 4 dernières — live — ce soir là:
Ma préférée d’abord, découverte, il y a de nombreuses années:
“Seasoned love”: ce qui veut dire 3 choses différentes — un amour épicé— ou un amour quand on avance en âge— ou un amour lié aux saisons: Le piano est sublime. Les paroles sont magnifiques sur le fait de tomber amoureux, et comment ça peut évoluer après. Et parle des quatre saisons de façon poétique, et combien on est malheureux quand l’être cher, chéri disparait… C’est pas toujours le cas heureusement…
“You’ll hear better songs”: une de ses plus jolies chansons. Pour dire son amour à son bien aimé…
“Deliver me”: son règlement de compte avec un prêtre odieux. Et malgré ou peut être à cause de ce contexte douloureux, la mélodie est hyper belle…
“God only knows”: une “cover” des Beach Boys –un de mes groupes préférés— de tous les temps— et j’adore depuis toujours cette chanson — et écoutez comment elle l’interprète au piano — trop beau…
“Look like me”: une chanson que je dédie à ma grande fille, et à toutes les pré-ados qui se changent 25 fois :)… avant d’aller à une boum:
En résumé, une immense artiste, totalement bluffante, et qui en plus, aime d’autres grands artistes qui me plaise immensément, et depuis longtemps: Georges Moustaki, Edith Piaf, et Bob Dylan.
Trop bien, mais du coup, je ne valais pas cher à la fin de son concert. C’est bien :)…