Samedi 19 Septembre 2015 Lincoln Center -Philharmonic. Saturday September 19th 2015 Lincoln Center -Philharmonic: “The Godfather”: Skin-deep portrait of the Mob’s world capable of the utmost love, loyalty and heinous cruelty.
Le Philharmonic, le lendemain de son ouverture de saison, avec la diffusion sur grand écran avec orchestre live, d’un autre chef d’oeuvre: “The Godfather” aka “Le Parrain” de Francis Ford Coppola (1972), continue avec brio, son hommage à l’Amérique, et à l’idée de double culture des immigrants, en diffusant ce film culte, mythique.
Présenté cette fois ci par l’acteur Paul Sorvino (entre autre gangster dans le film de Scorsese ”Goodfellas”), qui mit le public en joie en chantant un air napolitain interprété par de nombreux grands ténors “ O Sole Mio” d’Eduardo di Capua (lui est inconnu au bataillon, mais son air très reconnu en revanche).
“The Godfather” est donc un film de gangsters, terriblement brutal et incroyablement émouvant tout à la fois, sur la Mafia et son univers impitoyable (comme Dallas:), —implacable, bien qu’également respectueux des valeurs de famille et de loyauté, telle une chronique de “the American life” des années 50, qui transcende même son genre.
Nominé pour 11 Academy awards, il en gagna 3— meilleur acteur, meilleur screenplay adapté, et meilleur film.
Kubrick disait de ce film, qu’il réunissait le meilleur casting jamais imaginé (Brando, Pacino, Duval, Caan et Diane Keaton toute jeune est déjà fantastique aussi— mais c’est Pacino, encore plus que Brando — cela dit– qui m’émeut le plus, par sa capacité à transformer subtilement son personnage).
Pour Kubrick donc, c’était le plus grand film de l’histoire du Cinéma.
Les producteurs tenaient à avoir un metteur en scène italo -américain qui puisse rendre le film aussi authentique que possible, sur cette double culture si riche et paradoxale.
Coppola était déterminé à embaucher Nino Rota pour la bande son/musicale, et se plia à toutes les exigences extravagantes du compositeur:
(Il ne composerait la musique qu’une fois le film monté, ne voulait pas se rendre aux Etats Unis pour travailler sur la musique, déléguerait la synchronisation du son et de l’image à une tierce personne de son choix).
Coppola accepta tout — étant un admirateur sans bornes de son travail (Rota a produit tout au long de sa carrière– plus de 150 bandes sonores//musiques pour de grands réalisateurs italiens tels Fellini, Visconti, Zeffirelli entre autres et bien d’autres réalisateurs français, américains, allemands et russes).
Les producteurs avaient en tête au départ un autre compositeur — Mancini –qui avait développé un “ Love theme” — un tube—intitulé ” A time for us” tiré de Romeo et Juliet de Zeffirelli qui avait été arrangé également préalablement par Nino Rota.
D’ailleurs, regardez une version de ce tube, réarrangé par la série Glee, que j’adore depuis que je l’ai découvert il y a quelques années:
Mais Coppola têtu — batailla avec tous, et réussit à avoir gain de cause– Et Rota fut retenu.
Rota développa pour ce film qui dure 3h –3 grands thèmes musicaux plus magnifiques les uns que les autres ( enfin surtout les 2 premiers) qui me font pleurer à chaque fois: “La valse lente à la trompette”, le “Love theme” et le “Michael theme” .
La valse lente à la trompette est celui des 3 thèmes qui me donne le plus de frissons tellement c’est beau: écoutez la première minute de ce morceau qui est la plus belle…
The love theme: est incroyablement romantique évidemment– Ecoutez:
Le Michael theme est moins connu et peut être moins génial que les deux premiers mais néanmoins très beau:
Et évidemment l’aspect de ce donc –très long — long métrage qui m’émeut le plus, est l’incroyable histoire d’amour brève et passionnée, qui se passe dans la magnifique Sicile –entre Michael et Apollonia (Une déesse– italienne évidemment— Simonetta Stefanelli, qui est sublime de beauté et de poésie).
Et dont la beauté naturelle unique et exceptionnelle, telle la foudre qui s’abat— ensorcelle en un instant Michael— comme si elle était une apparition de Circée l’enchanteresse. Regardez un court extrait de cet ensorcellement:
Je ne résiste pas non plus— parce que c’est si beau– à vous inclure un autre extrait, qui souligne l’incroyable direction et performance d’acteurs — en particulier Pacino — qui joue mieux que quiconque, l’incroyable fascination que cette femme exerce sur lui.
Et ce qui me touche le plus, c’est l’expression simple et vraie de leur amour abyssal, dévorant — et ce uniquement par le biais de regards et de sourires — sans aucun dialogue — Je peux pas vous dire — c’est infiniment romantique, et si juste sur l’aspect totalement irrationnel et foudroyant, pur, éternel de l’amour avec un grand A.
Et comme en plus ça se passe en Italie, en Sicile que j’aime depuis toujours — c’est juste confondant de beauté, et de poésie infinie.
D’ailleurs, il y a deux phrases dans ce film que j’adore sur l’amour, et la magie des femmes italiennes : “In Sicily, women are more dangerous than shotguns”. et “She would tempt the devil itself”.
Non mais les histoires d’amour— y compris celles qui finissent trop tôt, ou de façon dramatique, et font saigner votre coeur—c’est ce qu’il y a de plus beau dans l’existence. Et évidemment, quand ça se termine bien — on dort mieux:).