“On the Waterfront”: poignant sur l’idée de rédemption inspirée par l’amour.

Vendredi 18 Septembre 2015 Lincoln Center -Philharmonic: Friday September 18th 2015 Lincoln Center -Philharmonic: “On the Waterfront”: poignant about redemption inspired by love.

Pour l’ouverture de la saison, le Philharmonic m’a scotché par son courage, en choisissant de diffuser pour la première fois sur grand écran avec orchestre live, pour son “The Art of the score: film week at Phiilharmonic” un film d’antan, phare — fondamentalement New Yorkais et américain. 

Un film très politique, polémique, polarisant, et aussi, bien évidemment, magnifique sur la rédemption possible inspirée par l’amour. Et ce, au sein d’un univers de racket, crime, délation, corruption et exploitation des dockeurs du New Jersey, par la Mafia.

Magnifique donc par son thème, par sa direction d’acteur, leurs performances, et aussi sa bande musicale— le seul film — qui ne soit pas un “musical”—dont Leonard Bernstein ai composé la bande musicale.

Il s’agit donc de “On the Waterfront” d’Elia Kazan (1954), devenu instantanément un classique, nominé pour 12 Academy awards— et qui en gagna 8. 

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Sorti 2 ans après la chasse aux sorcières du Senateur Mc Carthy, incitant les artistes à la délation de pairs sympathisants du parti communiste, lors de son Un- American Activities Committee.

Ce que Kazan fit par patriotisme et à contre coeur, et auquel Bernstein s’opposa, en condamnant ce comité, dans un manifeste signé par 50 artistes courageux. 

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Et ce qui est passionnant aussi, c’est d’apprendre que Bernstein qui n’était donc pas très copain de Kazan, bien qu’il admirait son talent de réalisateur, consenti donc à voir le rough cut du film, et fut immédiatement emballé par la profondeur du film, et accepta donc d’en composer sa bande son/musicale.

J’adore voir que le talent puisse primer sur les choix politiques respectifs de chacun — Je trouve ca hyper réjouissant comme ouverture d’esprit de la part de Bernstein.

D’ailleurs le célèbre violoncelliste et chef Rostropovich, admirait aussi profondément Bernstein et disait de lui ”Je ne crois pas que les Etats Unis auraient pu exister musicalement, sans Bernstein”.

“La suite composée pour “On the Waterfront” respire l’Amérique, et c’est une bonne odeur”.

Je vous met un lien vers la fameuse suite de Bernstein. Ca dure 20 minutes pour les plus courageux…

Ecoutez les 2 premières minutes et vous serez sous le charme, et ça ne sera pas sans vous rappeler West Side Story…

Du coup le Philharmonic en démarrant la saison ainsi, capte, capture, captive évidemment l’attention de son public, son audience — des petits malins…

Moi je dis bravo! 

Et d’ailleurs la salle était comble, et l’ambiance joyeuse, gaie, hyper vivante— comme peuvent l’être souvent les américains . 

Le bel Alec Baldwin, et le directeur de Turner Classic Movies, Robert Osborne, ayant chauffé la salle, en racontant quelques anecdotes sur le film avant qu’il ne soit diffusé — trop chouette!

D’ailleurs en route vers le spectacle, j’ai croisé une de mes voisines qui habite le dernier étage de mon immeuble, et qui me disait qu’elle avait cherché à obtenir dernièrement des places pour ce spectacle– pour fêter  son anniversaire de mariage — mais que tout était sold out –et étais hyper envieuse que je m’y rende.

Et de voir ce film sur grand écran avec l’orchestre jouant live la bande musicale, était un véritable régal, et faisait croitre encore l’émotion dégagée par cette sublime musique.

Et puis évidemment la douceur et l’intensité de l’amour partagé par Marlon Brando et Eva Marie Saint (qui démarrait sa carrière avec ce film), ils gagnèrent d’ailleurs — tous les deux, des Oscars pour leurs performance— fut ce qui me toucha le plus.

L’innocence, la pureté et le caractère presque angélique de l’amour qui nait entre eux, et qui conduit Marlon Brandon à avoir le courage de se rebeller contre le Mafia m’a totalement bouleversé. 

D’ailleurs, je partage la dernière scène du film, hyper secouante sur le courage de se relever, alors qu’on est presque mortellement blessé, pour faire vivre avec dignité  — sa nouvelle droiture: