Une periode d’exploration (1944-1962) pleine d’humour et d’originalité.

Samedi 14 Mars 2015 MOMA— Exposition Jean Dubuffet —Saturday March 14th 2015 MOMA— Exposition Jean Dubuffet —Soul of the underground: an exploratory period (1944 1962) filled with wit and originality.

En fait, j’étais venue en famille voir l’expo Bjork mais devant la foule, j’ai sorti mon plan B— j’ai souvent un plan B dans la vie — comme ça on est paré à toutes les éventualités— enfin pas toujours –heureusement que la vie peut nous surprendre, sinon on s’embêterait— Moi ça m’arrive peu— il y a trop de trucs à découvrir dans la vie, et aussi sur soi— trop bien :)— mais je m’égare comme toujours :).

Donc, ce qui m’a le plus plu avec cette expo Dubuffet — au delà des tableaux très uniques— presque de l’arte povera dans son exploration de matériaux géologiques naturels, et souvent bruts— c’est surtout la poésie de sa langue, son imaginaire. “ C’est dans les murs que sont les portes par ou on peut entrer. Et par l’une, arriver”. Je trouve ça si juste et ravissant, sur le fait que les oeuvres d’art sont des portes d’entrée vers le rêve et que la porte du musée, nous permet de venir les admirer.

Mais aussi ai été touché par ses messages personnels, écrits sur des journaux, parlant d’évènements graves en 1944— nous rappelant que quelles que soit les circonstances —même graves– autour de nous — c’est notre univers personnel, qui peut garder le dessus “ la clef est sous le volet” ou “Je pense à toi depuis Samedi”. Je trouve ça réconfortant et aussi réjouissant. Mais aussi son humour très moderne sur la virilité, représentée par des barbes improbables et hyper fournies, et dont la gaieté visuelle m’évoque des illustrations de Brétécher—(qui me faisait hurler de rire aussi il y a quelques années).

Les mots m’amusant aussi immensément, m’évoquant plus des poèmes farfelus —du Prévert meets Boris Vian : “Barbe des longues veillées, barbe des fautes expiées, barbe des délibérants consternés, char de barbe des amants, barbe des attentes vaines, des guetteurs assiégés, barbe des occasions manquées, barbe des renoncements” et aussi “as-tu cueilli la fleur de barbe sur la mi-côte, c’est le printemps, et voici que la barbe reverdit, s’en tisse le fil un lundi. A la fin de la semaine s’embarbe tout le pays”.

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Et enfin, j’ai été touchée aussi, par sa façon de saisir/rendre compte/illustrer l’ambiance du métro parisien, si unique et différente du New Yorkais, que ce soit dans son look, ses sons, ses odeurs, sa population, ou leurs comportements plus affairés, plus intérieurs, que nos cowboys de la côte Est.

Mais aussi, son portrait du poète Henri Michaux qui est très touchant– Il devait admirer sa capacité d’écoute, son imagination d’enfant, et de création: du coup pour leur rendre hommage, il crayonne, croque de façon presque infantile, de très grandes oreilles, en chou-fleur — encore plus impressionnantes que celles de Monsieur Spock, (by the way trop triste que Leonard Nimoy vienne de disparaitre) dans Star Trek –c’est dire :), et de très grandes mains aux magnifiques longs doigts, qui m’évoquent bien, son aptitude à exprimer sa grande originalité créative, libre, comme celle des jeunes enfants.

Non mais je sais, un rien m’amuse. Je trouve ça bien en même temps — comme ça, on ne s’embête jamais :).