L’amour toujours complexe, souvent également douloureux, est toujours magnifique et magique.

Lundi 12 Janvier 2015— “Les Contes d’Hoffmann” d’Offenbach MET Opera House: Monday January 12th 2015— “Les Contes d’Hoffmann” by Offenbach MET Opera House: Love always intricate, often painful, remains always glorious and magical.

Que dire de cet opéra si ce n’est, qu’il m’est très personnel à plus d’un égard. C’est le premier opéra qui me fut donne d’entendre enfant, et déjà à l’époque j’étais subjuguée par l’histoire — un drame noir –sous son aspect de vaudeville (magnifiques décors XIXème et costumes d’hommes et de femmes très Gautier d’ailleurs– pour certains hommes —marins évidemment –et pour quelques femmes de petite vertu, particulièrement dévêtues—ça plait toujours à tout le monde– très typique des maisons de passe du XIXème), évoquant les désillusions de l’amour du poète Hoffmann–  sensible à la complexité de l’être aimé.

L’objet de sa passion, une chanteuse d’opéra “Stella” revêt trois personnalités— Celle à Paris, d’Olympia une poupée mécanique– magnifique chanteuse et danseuse –qui regardée à travers les “lunettes” de l’amour par son soupirant — la perçois comme humaine, et non comme une poupée dénuée d’âme. Il en tombe éperdument amoureux. Mais aussi à Munich, celle d’Antonia— magnifique chanteuse —  au coeur faible, à qui il est interdit de chanter– qui ensorcelle totalement Hoffmann- Et qui, sous l’influence rassurante de son médecin traitant, (qui fut également le médecin de sa mère — grande diva— morte également d’une faiblesse du coeur)– s’y adonne donc  –et d’ailleurs meure à la fin de son aria– littéralement terrassée. Et enfin à Venise, celle de Guiletta, courtisane capable de voler l’ombre/l’âme/ le coeur des hommes. Et qui s’empare avec facilité, de celle d’Hoffmann.

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Hoffmann, chanté par le très bel italien — formidable ténor Vittorio Grigolo d’intensité, de sensibilité, et aussi de coffre — rare pour un ténor, m’a totalement– ainsi que tout le public, bluffé. Exceptionnel. Erin Morley, soprano américaine fut très applaudie en Olympia, et l’ai trouvé très bonne actrice, danseuse juvénile, charmante et expressive.

Ai aussi beaucoup aimé Hibla Gerzmava, soprane russe en Antonia/ Stella– très profonde et délivrant avec conviction, l’intensité tragique si particulière au charme slave. Fut moins emballée par la mezzo américaine, Kate Lindsey Niclausse/ la Muse ou par la Mezzo anglaise Christine Rice — que j’ai trouvé —toutes deux — trop peu présentes et pas assez enchanteresses– en particulier, lorsque elles chantent ensemble mon air préféré –une chanson traditionnelle, totalement magnétique, une “barcarolle” interprétée par les gondoliers Vénitiens “Belle nuit, O nuit d’amour”.

C’est très probablement, mon air d’opéra préféré, depuis toujours. Il exprime avec une exquise poésie, toute la douceur, la magie, le mystère, d’une nuit d’amour exceptionnelle. C’est d’une grande simplicité, sensualité, lascive, et douce, et particulièrement bouleversant.

D’ailleurs, j’ai découvert récemment sur you tube une version – un duo chanté par deux des plus belles et plus grandes chanteuses actuelles– Elina Garanca et Anna Netrebko — qui est absolument à tomber par terre de beauté. Avis aux amateurs…

Belle nuit, ô nuit d’amour, souris à nos ivresses

Nuit plus douce que le jour Ô, belle nuit d’amour!

Le temps fuit et sans retour. Emporte nos tendresses

Loin de cet heureux séjour. Le temps fuit sans retour.

Zéphyrs embrasés. Versez-nous vos caresses.

Zéphyrs embrasés. Donnez-nous vos baisers!

Vos baisers! Vos baisers! Ah!

Belle nuit, ô, nuit d’amour, souris à nos ivresses

Nuit plus douce que le jour,Ô, belle nuit d’amour!

Ah! souris à nos ivresses! Nuit d’amour, ô, nuit d’amour!