Samedi 11 octobre 2014 Lincoln Center: Chaconne, Interplay, After the rain, Everywhere we go. Saturday October 11th 2014 Lincoln Center-Chaconne, Interplay, After the rain, Everywhere we go: from classical towards more modern while encountering at times, unprecedented mysterious beauty.
1) Chaconne (ballet tiré de l’opéra Orphée et Eurydice de Gluck) est charmant et classique. Charmant, comme cette belle histoire si terrible sur la tentation–Une chorégraphie classique et simple de Balanchine, mais pas, ce qui me touche le plus. C’est un peu trop sage, et pas assez original ou poétique pour moi.
En revanche, ai particulièrement aimé Sara Mearns, que j’ai trouvé beaucoup plus douce dans sa féminité que d’habitude, et particulièrement gracieuse. Très jolis costumes de Karinska, un peu désuets mais féminins -le strass il n’y a que ça de vrai– et mettant bien en valeur les jambes. C’est à mon avis, ce qu’il y a de plus beau à regarder chez les danseuses, avec leur bras, et leurs visages :).
2) Interplay: charmant et gai –très années 60 — très West Side Story like —
D’ailleurs, c’est ce qui a le plus plu à ma fille de 11 ans– Ma belle Elizabeth :).Très typique des chorégraphies très gaies de Jérôme Robbins — très libres, très fraiches, innocentes et dynamiques.
3) After the rain: un chef d’oeuvre– fantastique dans tous les sens du terme. Musique de Arvo Part et chorégraphie de Christopher Wheeldon datant de 2005. Violon: Arturo Delmoni. Piano: Alan Moverman.
Whendy Whelan et Craig Hall: Le clou du spectacle. C’est un morceau qu’elle danse depuis 15 ans, et qui a été écrit par le chorégraphe spécifiquement pour elle– sur lequel elle a collaboré– et ça se sent — En plus, comme c’est l’avant dernier ballet qu’elle danse au Lincoln Center, avec le NYCB — c’est la plus ancienne danseuse de cette compagnie– tous ses fans dont je fais partie — sont déjà en larmes, parce qu’on mesure le caractère exceptionnel, éphémère, et que la semaine prochaine, sera la dernière semaine où on pourra la voir danser dans ce théâtre.
Et elle est au pic de son talent, de ses capacités, et à chaque fois qu’elle est sur scène– le public retient son souffle, réalisant que nous sommes en présence d’un être génial– si lumineux, original, ayant fait des choix qui mettent en valeur ses talents, particularités, et charmes variés, qui lui confère une aura de grande prêtresse unique, romantique, issue d’un autre monde, bienveillante, capable de donner naissance à une beauté et une émotion, avec son partenaire, comme peu.
L’histoire m’évoquait une planète lointaine, et les danseurs, des êtres simplissimes, telles des cellules organiques, capables d’amour entre eux — romantiques, poétiques, délicats, tendres, doux, mélancoliques, et fantastiques.
En plus, et ce n’est pas neutre, la musique était juste sublime de simplicité et de poésie, avec uniquement, un violon déchirant et un piano (très Debussy like– romantique et tendre) –ça rajoutait évidemment une couche supplémentaire à toute cette beauté surnaturelle.
4) Everywhere we go: choregraphié par Justin Peck–
Hautement original dans son sujet –militaire — et dans ses tenues sci- fi: l’Armée de Terre (les hommes), dansant avec la Marine (les femmes) –qui m’évoquais le film de Paul Verhoeven, “Starship Troopers”, et c’est drôle les costumes — ça doit être l’idée de l’uniforme, étaient si omniprésents et puissants, que les personnalités des danseurs étaient un peu écrasées.
— J’ai trouvé ça gai, mais inégal– le corps de ballet moins bien, que les étoiles (Sterling Hyltin, Rebecca Krohn, Teresa Reichlen, Andrew Veyette, et même Ashly Isaacs -très tropicale- fantastiques comme toujours), sauf dans les scènes où toute la compagnie est présente sur scène– On sent qu’ils ont bossé ces “parades” militaires compliquées–
Ca me rappelait les défilés sur les Champs Elysées, le 14 Juillet.
La musique de Sufjan Stevens– compositeur contemporain qui travaille beaucoup avec Justin Peck, était géniale, moderne, gaie et décidément, on sent une grande complicité professionnelle entre eux, qui grandit avec le temps —C’est bien– ça laisse présager d’heureuses aventures à venir.