Démarre par des sons inhabituels, puis évolue vers l’expression de la passion, dans toute sa splendeur.

Vendredi 26 Septembre 2014 Lincoln Center (Concerto pour Clarinette d’Unsuk Chin et Symphonie No 1 de Gustav Mahler). Friday September 26th  2014 –Lincoln Center (Oboe Concerto by Unsuk Chin and Symphony no 1 by Gustav Mahler): from unusual sounds to expressive passion in its full glory. 

Un concerto pour clarinette contemporain très inattendu, hautement original, magnifique, composé cette année par une Sud Coréenne: Unsuk Chin.

Donné pour la toute première fois à Goteborg — Suède– en Mai 2014, et donné pour la première fois aux Etats Unis, aujourd’hui. C’est une musicienne aguerrie de premier ordre, reconnue dans le monde entier. Elle a composé un opéra en 2007 “Alice aux pays des merveilles”, acclamé par les critiques, et travaille sur la suite “De l’autre cote du miroir ” qui devrait être prêt en 2018-2019, et sera donné pour son ouverture à Covent Garden.

C’était très inhabituel, avec des instruments de toute sortes, y compris des cannes à pèche– et donnait l’effet d’écouter le son/bruit du vent dans les arbres, des insectes au soleil, et les sons inhabituels de clarinette (fantastique clarinettiste–  le finnois Kari Kriikku pour lequel le morceau a été écrit)–étaient charmants et m’évoquais des êtres féeriques un peu mutins et aussi terrifiants, évoluant dans un univers un peu psychédélique — J’ai de l’imagination, et elle aussi visiblement. D’ailleurs, pour préparer son public à cette musique, Alan Gilbert eu la bonne idée de faire écouter, avant le démarrage du concert–l’ouverture du deuxième mouvement, pour faire découvrir au public– pour lui préparer l’oreille, à ce qui allait suivre — Des manières inattendues donc, de jouer de la clarinette —donnant vie à des sons polyphoniques étranges, qui m’évoquais– à y réfléchir — le monde imaginatif des créatures du Labyrinthe de Pan, par Guillermo del Toro. Multicolores, de tailles variées, et un peu angoissants.

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Le clou du concert fut la symphonie no 1 de Mahler. (Mahler d’ailleurs, a également été Directeur du Philharmonic a New York en 1909, et je trouvais ça émouvant qu’on lui rende hommage dans un de ses anciens fiefs). C’est une pièce que j’adore depuis toujours — en particulier l’introduction typique de Mahler, qui démarre très lentement, et prend progressivement de l’ampleur –sans se presser– (proche de la structure du démarrage de la 9eme symphonie de Beethoven d’ailleurs), mettant l’emphase de façon inhabituelle sur les instruments à vent (trompettes, cors de chasse, tuba etc.. et non pas comme habituellement ceux à cordes).

Cette oeuvre conçue comme un poème symphonique, a d’ailleurs a été très mal reçue à l’époque — car peut être trop éclectique pour l’époque — qui mélange avec passion, noirceur, (il a perdu ses parents et sa soeur pendant qu’il composait cette oeuvre) mais aussi espoir, des genres musicaux variés (des valses, musiques militaires, de cabarets) —

Evidemment tout ça –ça me parle, et le chef d’orchestre qui a une passion évidente pour cette oeuvre, qu’il a énormément dirigé, même bien avant d’être le Directeur actuel du Philharmonic, réussit avec brio, génie, éclat, et apparente facilité (à mon avis, c’est parce qu’il aime tant cette oeuvre), à sortir toutes ces émotions intenses et variées de ses musiciens.

J’en suis sortie — enivrée par tant de beauté et d’émotions magnifiques– Alors évidemment, il faut partager et pousser son prochain/ ses camarades à aller l’écouter live –c’est une totale autre expérience que dans son salon, ou en voiture– surtout pour profiter –avec plus d’intensité encore –de l’évolution de chacun de ses mouvements contrastés–  qui démarrent doucement, et qui se concluent par un feu d’artifice émotionnel renversant.

A découvrir donc–en personne– pour vivre de vrais frissons.